La fête de la Présentation du Seigneur qui rappelle la démarche d’obéissance religieuse de Marie et Joseph au Temple de Jérusalem, a été choisie par le pape Jean-Paul II pour mettre en lumière la place de la Vie consacrée dans le Peuple de Dieu.
Les communautés et les personnes consacrées que je rencontre sont différentes tant par le nombre, la nationalité, l’âge… que par l’histoire et la spiritualité de chacune mais toutes ont répondu à l’appel du Christ, vivant la communion fraternelle dans la pauvreté, la chasteté et l’obéissance, étant ainsi au cœur de l’Église un « signe du Royaume qui vient ».
Certaines communautés sont monastiques, d’autres apostoliques mais toutes ont en commun la vocation de suivre et d’imiter le Christ-Jésus qui se retire à l’écart pour prier, qui enseigne les foules, qui prend soin des malades, qui s’approche des plus éloignés...
Chaque communauté - chaque consacré - suivant son charisme, participe donc à ces œuvres de miséricorde telles que l’Évangile les décrit et que l’Église a rappelé au cours de l’Année de la Miséricorde. Le service qui m’est confié demande, certes, d’assurer un enseignement, une écoute attentive mais c’est aussi un vrai stimulant et un soutien dans ma relation avec le Seigneur. La disponibilité et le dévouement quotidien, sans cesse renouvelés, jusque dans les tâches les plus obscures, laissent entrevoir ce qu’est la beauté et la fidélité d’une vie consacrée au Seigneur.
C’est ainsi que de jeunes Sœurs africaines ont quitté leur pays et leur culture pour devenir à leur tour « missionnaires de l’Évangile » dans notre monde sécularisé si différent du leur... C’est ainsi que dans telle communauté, plutôt âgée, après des années de labeur apostolique en Amérique du Sud ou en Afrique, des Sœurs ont encore le courage et la ferveur d’aller vivre dans des lieux dits sensibles ou délaissés pour y être, au nom de l’Église, la présence du Christ qui accueille, apaise, soutient, guérit.
Les difficultés ne manquent pas (limites de l’âge, de la maladie, déchristianisation de nos pays d’occident, manque de vocations pour prendre la relève...) mais le témoignage évangélique est là dans ces vies données : dans la recherche quotidienne de l’unité, dans l’entraide fraternelle entre personnes d’origine, de culture, de génération, de tempérament différents...
Dans notre monde qui connaît des mutations profondes souvent difficiles, parfois douloureuses, tant dans la société que dans le tissu ecclésial, et qui est tenté par le repli sur soi, la méfiance ou l’indifférence, ceux et celles qui ont tout quitté « à cause de Jésus et de l’Évangile » redisent qu’un autre monde est possible : celui de l’Évangile, vécu au jour le jour dans la gratuité, la simplicité, l’ouverture aux autres, dans une conversion permanente.
Pour nos communautés chrétiennes et au-delà, la présence des consacrés, loin de nous détourner de nos tâches, donne à nos vies encore plus d’élan, de profondeur et d’universalité. En ce 2 février, c’est la grâce qui nous est proposée : découvrir - ou redécouvrir - la vocation de ces Frères et Sœurs et d’en remercier le Seigneur.
Abbé Jacques Chérubin+,
Délégué épiscopal à la Vie Consacrée