Au-delà : oser en parler
En novembre, les chrétiens sont appelés à se tourner vers les « fins dernières ». Un des plus grands services que nous puissions rendre à nos contemporains consiste en effet à leur parler de l’au-delà. Pari difficile. La mort est occultée de nos jours. D’un autre côté, notre société exhibe la mort à travers médias, films, comme un spectacle pour nous désennuyer. (…)
C’est dans ce cadre que s’inscrit la prière pour nos défunts, qui n’ont pas encore franchi le sas du purgatoire. Ici-bas, nous pouvons leur être utiles. Le contact n’est pas rompu. Nos chers disparus ne sont pas des œuvres ratées. La plupart d’entre eux sont « réparables ». Telle est la signification du purgatoire. L’amour de Dieu les purifie. Nos prières peuvent hâter leur salut définitif. Vérité consolante. Mais aussi grande responsabilité ! Si nous négligeons de parler de la vie future, les sectes, les fanatiques, ou bien le nihilisme, occuperont le terrain, avec tous les dangers que cela comporte.
Signalons que la pratique eucharistique, en faisant mémoire de l’événement de la Résurrection du frère aîné, Jésus (rappelons que le « faire mémoire » du sacrement est plus que le souvenir, mais l’actualisation ici et maintenant de l’œuvre de Dieu), est le lieu privilégié des retrouvailles anticipées des vivants et des morts, séparés dans leur chair, mais qui s’y retrouvent comme un peuple immense, rassemblé dans l’attente du dernier Jour, sous le signe de la mort vaincue le Jour de Pâques.
Certes, l’Écriture nous interdit d’entrer en communication avec les morts. Cela ne signifie pas toutefois que les liens entre eux et nous soient rompus. Invoquer les morts, non ; prier pour eux, oui. La messe est propitiatoire : elle contribue à remettre les péchés et les peines dues au péché. Telle est la première finalité de la messe pour les défunts. Sainte Monique, la mère de Saint Augustin, disait à ses deux fils, avant de mourir : « Tout ce que je vous demande, c’est de vous souvenir de moi à l’autel du Seigneur. »
Jean-Michel Castaing
Lire le texte dans son intégralité, ici