Repas interculturel – Dimanche 17 avril – Saint Gaudens

A Saint Gaudens, la fraternité n’est pas un vain mot

Comment l’idée d’un repas interculturel est-elle née à Saint Gaudens ?

 C’est un projet qui a germé en attirant peu à peu beaucoup de bonnes volontés venues d’horizons très divers ! De mon côté, par exemple, j’avais envie de proposer un repas des voisins et je me suis rapproché du collectif où j’ai retrouvé des paroissiens de Saint Gaudens mais aussi d’autres chrétiens comme les évangélistes, des membres de la communauté musulmane, un élu du conseil municipal et des représentants d’une association laïque l’AFIDEL* qui ont participé activement à la préparation de l’événement. Pour porter ce projet, il y a eu beaucoup de temps passé en dialogue, voire en négociations, pour faire tomber les préjugés entre toutes ces personnes ! Mais à force de se rencontrer, de se connaitre, les réticences se sont effacées et les points de vue ont bougé : non, la fraternité n’est pas un vain mot. Tout le monde peut faire avancer les choses mais pas en comptant sur ses seules forces, séparément.

Pourquoi, d’après vous, cette première a-t-elle eu un tel succès ?

Cent cinquante convives autour d’un tajine…et nous avons refusé du monde ! Ce qui était particulièrement frappant, c’était de voir la grande diversité des participants : le père Daniel assis à table avec l’imam, des SDF côte à côte avec des chefs d’entreprise…Partout dans le monde, le repas, pour les humains, est le symbole du partage. S’asseoir à la même table permet de se rencontrer et de s’apprécier. Dans le Comminges et à Saint Gaudens notamment, il y a des jeunes d’origines culturelles très variées, des migrants aux situations très inégales, des personnes en grande précarité qui tentent de construire leur vie, chacun à leur manière. Il y a eu de très beaux témoignages autant sur l’amour de son pays que sur l’accueil reçu ici. Un tel rendez-vous pourrait se pérenniser car il répond à un besoin profond de fraternité.

Au quotidien, passée la joie de ce repas, que faire pour continuer de vivre la fraternité ?

Saint Gaudens est une zone économiquement sinistrée et beaucoup de gens de Toulouse en difficulté descendent ici en espérant y trouver des loyers abordables et plus de tranquillité. Il y a beaucoup à faire pour aider les gens à sortir de leurs soucis. Pas en mettant juste un pansement mais en leur permettant de s’en sortir définitivement, si possible. Depuis huit mois, j’ai rejoint le Secours catholique. Je suis actuellement « homme au foyer » car, en famille, nous avons opté pour un mode de vie plus simple. Du coup, j’ai du temps disponible qui a été vite occupé auprès des migrants et des personnes en grande précarité. C’est un choix de vie très épanouissant qui m’apporte comme une lumière intérieure. J’ai découvert l’association « Secours catholique » et j’ai été agréablement surpris par la confiance que l’on nous fait et la rapidité des réponses apportées sur des points précis. A Saint Gaudens, les relations se nouent facilement car le réseau est plus petit. On peut agir plus vite sur les dossiers. Quant aux repas ouverts, ils sont proposés tous les mardis chez nous. Mais pas que chez nous ! A Montréjeau, les tables ouvertes ont aussi beaucoup de succès….

*AFIDEL : Association de formation, d’insertion et de développement local.
 

 

 


Actualité publiée le 29 mai 2016