Un petit groupe accompagné par la pastorale des migrants nous proposent ces méditations.

Ce texte a permis une relecture de tous les acteurs de l’accueil de migrants du diocèse le 8 avril 2017.

 

Le Seigneur dit à Abram : Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t’indiquerai.


"Cette histoire est comme moi. J’ai quitté mon pays car ma vie était en danger. J’ai tout laissé derrière moi, ma famille, femme, mon enfant. Je n’avais pas assez d’argent pour les faire venir en Europe. Les soldats ont tué mon frère, mon père. J’avais peur de mourir, peur de revenir au village pour les prendre."

"Moi aussi j’ai tout perdu. Les soldats ont tout pris. Ils ont tué mon père devant moi."

"Moi aussi, j’ai tout laissé tel quel. Ma famille, mon travail d’ingénieur, mon appartement en Iran. Il me reste que des souvenirs dans mon téléphone portable, et dans la tête. C’est stupide de devoir fuir son pays pour sa foi, de la nourrir en cachette. Je suis parti seul. J’ai 30 ans. Je ne contacte pas mes parents par crainte de représailles pour eux. Tous me manquent."

 

Je ferai de toi un grand peuple, je te bénirai, je magnifierai ton nom ; sois une bénédiction !
Je bénirai ceux qui te béniront, je réprouverai ceux qui te maudiront.
Par toi se béniront tous les clans de la terre.

 

"J’ai dit, mon dieu pourquoi tout cela ! Ne m’abandonne pas Dieu. T’es tout seul, abandonné. Tu pleurs beaucoup, tu dis pourquoi es-tu parti ? Le cœur est blessé. T’entend plus Dieu te parler. Et pourtant Dieu est tout le temps avec moi, dans mon exil, dans mon arrivée en France, dans les rencontres."

"Mon dieu ! Je crie encore. Dieu a marché devant moi pour m’aider à fuir. T’as pas le choix, avance, part. La route durant 12 mois. Le désert, les voleurs, les passeurs, les faux amis de route qui te dénoncent à la police. Malgré tout, tu avances."

"Tu crois en finir ; il y a encore un passeur. Le passeur nous a promis qu’il nous guiderait de l’autre côté de l’eau. En premier, il fait rejoindre la barque dans l’eau. Accroché à un gros pneu de camion, on avance. On a tous peur car on ne sait pas nager. Dans la barque, mais après quelques centaines de mètres, il a sauté et nagé jusqu’à la terre. Il nous a dit de continuer à aller tout droit. Les vagues commençaient à entrer dans la barque. La nuit tout est noir. Dans la nuit, le moteur s’est arrêté. J’ai cru que nous allions mourir. J’avais si peur. Tous prient leur dieu. Le mien est là dans mon cœur."

"Partir sans lendemain, incertitude de ma demande d’asile, Dieu m’entends-tu dans l’obscurité de ma vie ? Je sais que tu es là. Dieu est là à mes côtés. Jésus a douté, moi aussi. Jésus sait qu’il est aimé, moi aussi."

 

Abram partit, comme lui avait dit Yahvé, et Lot partit avec lui. Abram avait soixante-quinze ans lorsqu’il quitta Harân. Abram prit sa femme Saraï, son neveu Lot, tout l’avoir qu’ils avaient amassé et le personnel qu’ils avaient acquis à Harân ; ils se mirent en route pour le pays de Canaan.

 

"J’ai dormi un an dans une carcasse de voiture. Maintenant des gens m’accueillent dans sa maison. Dieu a fait des promesses à Abraham. Un jour moi je rentrerai au village pour retrouver ma famille."

"Après des heures d’attente « bingo », un immense bateau, grand, grand comme une arche, nous a sauvés de la mort. Il est vieux Abraham quand il part. Moi je suis jeune. Toi tu peux pas comprendre pourquoi partir. Je n’ai rien fait de mal, juste dire l’injustice d’un gouvernement pour son peuple."

"Je me relève, je trace ma route avec d’autres comme moi. Et il y a tous ceux que je rencontre. Ils me soutiennent, me redonnent la joie de vivre, de tout recommencer. Dieu est promesse dans la main tendue."

Parole Seigneur

 


Actualité publiée le 18 avril 2017