"Mes engagements (...), une respiration au sens le plus strict du terme"

Témoignage d’une femme engagée dans la cité

"Mes engagements (...), une respiration au sens le plus strict du terme"

Béatrice, 56 ans, est une femme engagée. Elle nous parle de ses actions et de ses combats dans la Cité. Elle a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions.

F&V : Béatrice, quels sont vos principaux engagements de chrétienne ?
Je suis engagée sur plusieurs fronts : comme membre d’une équipe liturgique au sein de ma paroisse, je participe aussi à l’animation des chants et à l’accompagnement à l’orgue des messes. Je suis également animatrice d’un chantier éducation des AFC et d’un groupe de prière des Mères. Cette année, je me suis lancée avec une équipe pour monter un Parcours Alpha sur ma paroisse. Je suis aussi membre d’une équipe de Vigi-Gender sur Toulouse, affiliée à la Manif Pour tous.

F&V : Dans votre cas, l’engagement est-il un hasard, une liberté, un choix délibéré de votre part ? Pourquoi ?
Mes engagements découlent de mon désir de réalisation et d’unification de ma personne, c’est une respiration au sens le plus strict du terme. Dans un monde postchrétien asphyxié par des idéologies matérialistes et consuméristes, cela me permet de garder la tête hors de l’eau et de partager avec mon entourage le goût de la liberté évangélique.

F&V : En quoi vos engagements ont-ils à voir avec votre foi ?
J’agis parfois dans le brouillard, et d’autres fois un rayon de soleil éclaire et rassure. La foi est de la même espèce, elle est la force qui permet de marcher vers un but qu’on a entrevu mais qui s’obtient le plus souvent après de longues traversées de désert.

F&V : Pensez-vous qu’aujourd’hui il soit important que les chrétiens soient visibles ? Pourquoi ?
Il est important, comme à chaque époque, que l’Évangile puisse faire son chemin de libération et de résurrection dans les cœurs. On peut parler de visibilité nécessaire, mais il me semble que c’est prendre le problème à l’envers. Si j’unifie ma personne autour de l’axe évangélique et de la Personne du Christ, j’entre forcément en contradiction avec les injonctions du « monde ». Soit je me soumets et je deviens invisible, soit je maintiens mes choix, et je dérange.

F&V : Que diriez-vous à un chrétien qui n’ose pas s’engager ? Quel conseil lui donneriez-vous ?
S’il y a cette peur, c’est que la foi est encore soumise au regard des autres. C’est humain. Seule l’amitié du Christ peut nous guérir de cette peur, mais cette amitié n’est jamais acquise une fois pour toute. Elle s’entretient par toutes les possibilités que nous avons à notre libre disposition, dans un pays où les chrétiens ne sont pas encore directement persécutés.