par Jean-Michel Castaing, auteur
Le Carême porte le focus sur la pratique du jeûne. Se priver, dans l’esprit de beaucoup de chrétiens, reste la caractéristique principale de cette période de l’année. Concrètement, deux questions viennent à l’esprit lorsqu’on se penche sur le jeûne : de quoi se priver ? Et d’abord, pour quelles raisons ?
Pourquoi jeûner ?
Quatre raisons principales motivent la pratique du jeûne. En tant que pratiques religieuses, les privations permettent de laisser plus de place à Dieu dans notre vie. Se priver, c’est faire en nous le vide que Dieu viendra combler. Ensuite, en jeûnant, nous communions plus expérimentalement avec ceux qui n’ont pas beaucoup pour vivre. Par là, nous rejoignons les pauvres avec certains gestes qui coûtent. Troisièmement, nous nous libérons de certaines habitudes qui ont tendance à trop nous accaparer et qui menacent notre liberté intérieure. Enfin, jeûner, c’est aussi économiser un peu de notre argent pour les moins fortunés !
De quoi jeûner ?
Les quatre raisons spécifiées plus haut peuvent nous aider à répondre à cette question. Laisser plus de place à Dieu ? Et si consacrions moins de temps à courir les magasins pour revenir devant le tabernacle de notre église paroissiale ? Communier avec les plus pauvres ? Manger moins peut être une réponse appropriée. Et pour ceux qui la trouvent insuffisante, se reporter à la première ascèse : la répression de nos pulsions consuméristes. Pour se libérer de certaines servitudes, un jeûne d’Internet et des réseaux sociaux ne fera pas de mal ! Enfin, afin d’économiser de l’argent pour les plus démunis ou pour les missions, commençons par éplucher notre dernier relevé de compte (bancaire), et soulignons d’une couleur les dépenses nécessaires et d’une autre couleur celles qui ne le sont pas. Il suffira alors de s’interdire les secondes le temps du carême – et plus longtemps si affinités !
Jean-Michel Castaing
Mgr de Kerimel, Archevêque de Toulouse
Durant le carême, il nous est demandé de nous tourner plus intensément vers Dieu. Concrètement, cela demande une certaine discipline de notre part. Aussi, est-il important d’expliciter les raisons de prier davantage afin d’en rendre l’exercice sinon plus facile, du moins plus motivant.
Le partage (ou l’aumône) est le troisième pilier du carême. Comme nous l’avons fait avec le jeûne et la prière, nous l’aborderons très concrètement. Pour le croyant, deux questions se posent à son sujet : avec qui partagerons-nous, et comment ?