Commémoration des fidèles défunts : l’unité des vivants et des morts

2 novembre : fête des morts

Commémoration des fidèles défunts : l’unité des vivants et des morts

Je ne ressens jamais mieux la réalité vivante du village d’où sont originaires mes parents, et où je me retire en fin de semaine, qu’à l’occasion de deux journées apparemment très éloignées l’une de l’autre : le jour de la fête (du village) et à la Toussaint, plus exactement le jour de la commémoration des fidèles défunts.

 

Un temps fort de la vie du village

Ce jour-là, les habitants de Montespan viennent se recueillir et prier au cimetière sur la tombe de leurs défunts. Certes, les personnes restées fidèles à cette pratique sont moins nombreuses qu’avant : le déclin de la foi, l’éloignement géographique dû aux contraintes professionnelles – jadis la majorité des habitants étaient des agriculteurs et vivaient sur place -, ainsi que l’arrivée dans le village de personnes ayant leurs racines familiales ailleurs, ont clairsemé quelque peu les rangs. Toutefois, la ferveur n’en diminue pas pour autant.

Les habitués se font un devoir en effet d’honorer le rendez-vous annuel au cimetière. Ce rituel rend perceptible la continuité dans le temps de tous ceux qui firent de Montespan autre chose qu’une entité géographique abstraite, qu’un point sur une carte. À la Toussaint, nous prenons conscience de nous rattacher à une lignée qui court sur plusieurs siècles, à une généalogie charnelle. En même temps, nous avons les yeux tournés vers l’à-venir de la Jérusalem céleste en suppliant le Seigneur que nos êtres chers en franchissent triomphalement les portes après la purification du purgatoire.

 

Des bougies dans la nuit

Généralement, nous nous retrouvons au cimetière à la nuit tombante. Après des chants, la lecture de l’Évangile et la prière du Notre Père, chacun va déposer une bougie sur la tombe de ses parents et amis. Puis nous participons à l’Eucharistie dans la chapelle Saint-André (patron de la paroisse), enclose dans le cimetière.

Malheureusement, cette année, nous n’aurons ni prêtre ni diacre. Je conduirai la prière avec une amie du service des funérailles de la paroisse.
Quel dommage qu’il faille cette commémoration pour que soit perceptible l’unité de notre village – qui n’est jamais autant visible également qu’à l’occasion des obsèques d’un des nôtres !

Cette année, la célébration aura lieu à 14h30. Aussi devrons-nous revenir à la nuit tombée pour voir le beau spectacle des lumières des bougies émaillant la semi-obscurité du cimetière. Sur les tombes de nos ancêtres, leurs clartés seront comme autant de signes d’espérance de se retrouver un jour au banquet des noces de l’Agneau, après que Dieu aura essuyé toutes les larmes de nos yeux (Apocalypse, 21,4) !

Jean-Michel Castaing

 


Actualité publiée le 30 octobre 2019