PENTECÔTE

Confirmation des adultes à la cathédrale Saint-Etienne


DIMANCHE 20 MAI 2018

 

 

Il faut étudier le message de Dieu, tel un océanographe étudie les océans, et ne pas se contenter de la surface, car la richesse est plus profonde.

J’essaie d’être liée avec le Seigneur, de ne faire qu’un avec lui. Je lui demande de faire en sorte de devenir la meilleure version de moi-même, celle que Dieu veut que je sois.

Moi qui suis tardif en tout, je suis souvent semblable à un moteur diesel vieux et rustique, lent au démarrage, mais difficile à arrêter une fois lancé.

 

À la Pentecôte, tout a commencé par un bruit, « le bruit d’un violent coup de vent ». Pour Bernadette à Lourdes, ce fut aussi un souffle de vent insolite qui lui fit tourner la tête vers la grotte. À Fatima, la toute première apparition, celle de l’Ange de la paix fut aussi précédée par un coup de vent violent. L’Esprit, c’est bien le Souffle, un souffle qui dérange, emporte les branches mortes ; il est aussi et surtout le Soupir d’amour entre le Père et le Fils, qui se fait gémissements dans nos cœurs. C’est lui que nous célébrons, lui que je vais appeler sur cette belle centaine d’adultes qui demandent leur confirmation dans la vie et l’amour du Seigneur qui nous a tant aimés. 


L’Esprit n’est pas que du vent : il est le souffle qui permet la Parole, le langage, l’annonce de la Bonne Nouvelle. Que dit cette voix qui retentit dans la bouche des Apôtres ? Elle annonce les merveilles de Dieu, celles que chantent les Psaumes et le Magnificat de la Mère de Dieu. Voix comprise par la foule cosmopolite rassemblée à Jérusalem pour la Pentecôte juive. Voici les merveilles qui suscite notre Magnificat :

  • Ce qui me frappe cette année, c’est d’abord la note d’universalité que relèvent plusieurs de vos lettres :

« Dans les pèlerinages, la grâce de Dieu se manifeste à travers tous les gens qui viennent de partout. C’est l’Église universelle. J’ai confiance, je crois. »

« Le premier jour de la préparation vers la confirmation m’a beaucoup touché. J’y ai découvert une Église comme j’aime la voir : des personnes venant de divers horizons, de diverses cultures, ouvertes d’esprit et réunies par un même projet, un même amour. C’est vraiment cela pour moi le sens d’Église catholique : un rassemblement universel. Durant ce temps de cheminement, je me suis aperçu que j’aimais plus qu’auparavant les choses que j’aimais déjà, à savoir mes passions, loisirs, ma famille, mes amis. Et ma femme plus que tout bien sûr. J’ai aussi le sentiment d’être bien plus ouvert d’esprit qu’avant. »

  • Une deuxième note est celle d’une expérience de Dieu qui vous a été donnée :

« Un jour à la messe, la parole de l’Évangile : « Convertissez-vous ! », j’ai fait comme une rencontre. À ces paroles, j’ai tout simplement fermé les yeux et ai décidé d’autoriser mon esprit à se laisser porter par la lecture de l’Évangile, et en cela d’ouvrir tout simplement mon cœur. C’est alors que j’ai eu la sensation que quelque chose m’entourait, une énergie, une présence. C’était comme sentir une main puissante, mais amicale et chaleureuse, sur mon épaule droite. J’ai rouvert les yeux et je me suis aperçu que je pleurais ; ce n’étaient pas des larmes de tristesse, bien au contraire. Je me sentais en paix avec moi-même, heureux. C’était indescriptible. »

« Jésus, il est venu à moi quand j’avais 12 ans. Un jour de janvier où j’ai eu envie de revoir une émission d’histoire qui était passée à la télévision quelques mois auparravant. Dès les premières minutes, quand j’ai retrouvé l’émission sur internet, quelque chose s’est illuminé en moi, comme si je venais de découvrir quelque chose que j’avais ignoré depuis le début. Les jours suivants, je me suis posé un tas de questions. J’ai souvenir en avoir fait des rêves la nuit, tant j’avais été marqué par la découverte de Jésus. Quelques mois plus tard, j’ai trouvé un Évangile de Luc en allant dans un troc. J’avais quelques pièces sur moi, je l’ai acheté dans le dos de mes parents (absolument pas croyants, sauf peut-être ma mère, un petit peu). Quand je l’ai lu, j’ai été une nouvelle fois bouleversé. Cet Évangile me parlait, m’interpellait. Il s’adressait à moi. Puis, j’ai commencé à prier dans ma chambre, le soir sur mon lit, ou le dimanche matin. Ainsi, ma foi a grandi. Je l’ai cachée longtemps, mais je voulais partager ce que je vivais. J’ai fini par en parler, j’ai commencé à aller à la messe, à rencontrer le prêtce de ma paroisse, et un jour de févrirer 2016, j’ai demandé le baptême, que j’ai reçu le 15 avril 2017. »

  • Une troisième note est le changement de vie que la grâce de Dieu opère dans le quotidien de ceux que Dieu a touchés, dans la ligne de ce fruit de l’Esprit que saint Paul décrit dans le passage de sa lettre aux Galates que nous venons d’entendre ::

« Voilà 5 années que le Christ m’a ouvert les yeux, 5 années de bonheur, d’amitié, de chemimnement. Et aujjourd’hui je prépre la confirmation. Cette vie de chrétien que je mène me pousse à être sensible aux autres, ouvert aux autres, aimable, souriant et joyeux (car croire en Jésus, c’est être perpétuellement dans la joie). Je fais attention à tout ce que je fais, dans le souci de plaire au Père. J’agis avec précaution, j’essaye de partager. Et ma vie de chrétien impliqué dans la paroisse, m’a fait connaître des personnes géniales ! Aussi bien par leur gentillesse que par les témoignages ; ces gens m’aident à progressser dans ma vie. »
« Je souhaite recevoir les dons du Saint-Esprit qui vont m’aider à devenir une meilleure personne, que je puisse comprendre et aimer mes voisins, et respecter tout ce qui est autour de moi, par ce que tout est dans la main de Dieu. Je n’ai aucun doute que ce sacrement va m’unir encore plus au Christ et à l’Église ; il va m’aider aussi à ouvrir mon esprit pour agir correctement par rapport à la doctrine chrétienne, à faire du bien et à réfléchir toujours ave la bonté. »

N’est-ce pas ce que le pape François vient de nous écrire dans son Exhortation sur La Joie et l’Allégresse quand il nous parle de la sainteté au quotidien ? Il nous dit : « Ne pensons pas uniquement à ceux qui sont déjà béatifiés ou canonisés. L’Esprit Saint répand la sainteté partout, sur le saint peuple fidèle de Dieu » (n. 6). C’est « la sainteté de la porte d’à côté, de ceux qui sont proches de nous et sont un reflet de la présence de Dieu » (n. 7), à commencer par la famille, qui soit transmet la foi, soit la découvre de proche en proche à l’occasion du baptême des enfants, de la confirmation ou du mariage.

La Pentecôte, c’est l’expérience de la vie de Dieu qui gagne tout un peuple, grâce à ce que l’on découvre dans des communautés où l’on peut être plus proches les uns des autres pour prier, échanger, être attentifs aux autres ; c’est la délicatesse de l’amour humble et vrai, prélude d’une mission au plus près, dans l’élan joyeux qui parcourt les Actes des Apôtres pourtant jalonnés de persécutions. Hier soir, lors de la Vigile de la Pentecôte à Saint-Sernin, j’ai été touché par la prière qui suit la première des 5 lectures avant l’évangile et qui exprime la vision pastorale de notre diocèse (« Qu’ils soient un, pour que le monde croie ! » Jn 17, 21) :

Nous t’en prions, Dieu tout-puissant : accorde à ton Église
d’être toujours ce peuple saint qui tient son unité de celle
du Père, du Fils et du Saint-Esprit ;
qu’elle soit pour le monde le sacrement de ta sainteté et de ton unité,
et qu’elle le conduise à la plénitude de ta charité.
Amen.