« J’étais étranger et vous m’avez accueilli. »

Cette phrase résume la philosophie d’action de Terre d’Amis. Tournée vers les demandeurs d’asile dont les besoins sont spécifiques, cette association créée en janvier 2016 intervient sous des formes multiples : cours de français, aide aux démarches administratives, accès aux aides sociales et aux soins, recherche de logement, soutien psychologique, insertion sociale… Déjà présents aux côtés de plusieurs familles et personnes isolées, ses 65 membres cherchent aussi à créer un lien vivant avec ces Amis qui ont souvent tout quitté pour arriver dans notre région.

Une bénévole témoigne : « Au-delà de nos peurs et des discours, accueillir l’autre est une aventure qui bouscule et enrichit le coeur. J’ai eu la grande chance de recevoir chez nous pendant un mois, L… venu de Syrie. Cette rencontre a permis à notre famille de comprendre sa situation, ses angoisses et ses attentes. Au cours des repas, nous avons échangé sur sa culture, ses connaissances littéraires, la vie dans son pays et son désir d’intégration en France. En l’accompagnant à la Préfecture, j’ai découvert le dur « parcours du combattant » et aussi la joie des petites victoires comme l’obtention de la carte de séjour. Nous avons évité de lui poser des questions mais le dialogue s’est installé naturellement à travers les rires et aussi les larmes ; les photos de ses enfants suscitant beaucoup d’émotion de joies et d’inquiétudes. Notre Ami s’est vite intégré par la langue mais aussi en nous aidant au jardinage et à la cuisine. Vivre ensemble nous a appris à nous remettre en question sans cesse, à regarder l’autre avec tendresse et à rencontrer le Christ. »

Un "ami" témoigne : "Le ciel est bleu et déjà les nuages s’éloignent emportant ces souvenirs de violence, de guerre et de naufrage.
Ton sourire me réchauffe et chasse ces images de nuits froides et de peur.
Ta main sur mes épaules calme les coups que j’ai reçus.
Ta patience à m’ apprendre le français efface petit à petit les injures et les cris qui remplissent encore ma tête.
J’ai un lit pour moi et mon enfant, mes cauchemars deviennent plus rares.
Je n’ai plus faim et que c’est bien !
Merci à vous, femmes et hommes de Terre d’Amis qui rendez le sourire à ces gens qui deviennent vos amis.
Vous, qui ne pouvait vous résoudre à laisser ces naufragés dehors, dehors d’une vie décente, d’un toit, d’un peu de chaleur humaine.
Merci pour les quelques cent immigrés que vous avez aidés, soutenus, encouragés.
Surtout de grâce, ne ressentez aucune lassitude, tellement nous avons encore besoin de vous."