Par son étymologie, l’Europe nous invite à des vues larges et vastes (eurus : « large » et « spacieux » en grec, et ôps « vue » dans la même langue), comme certaines de nos grandes plaines. Au moment de nouvelles élections européennes, notre choix doit venir d’un regard distancé, mais aussi impliqué. Ne cédons pas à une peur réductrice, mais souvenons-nous de la vision de saint Benoît (Patron de l’Europe) qui, à la fin de sa vie, a vu « le monde entier ramassé dans un seul rayon de soleil ».
Connaissons-nous la devise de l’Europe ? La formule originelle est latine : In diversitate concordia ; la traduction officielle en français donne : Unie dans la diversité. Comment allier ces deux nécessités ? Il faut éviter à la fois un mélange informe, comme pour une soupe mixée, et des étroitesses fermées. Nos diversités ne doivent pas tourner en divergences ; l’unité ne doit pas se réduire à une forme appauvrissante d’uniformité.
La véritable identité des personnes et des nations ne se découvre et ne se développe que dans la relation. Il nous faut y mettre une âme, une flamme, commune, « comme une ». À la source de notre foi chrétienne, nous à la fois l’unité, l’unicité divine, dans la diversité merveilleuse des trois Personnes. Qu’elles nous inspirent !
+ fr. Robert Le Gall
Archevêque de Toulouse
mai 2019