Des chemins de paix pour des cœurs séparés

Pastorale Familiale - Journée pour les personnes touchées par la séparation

Des chemins de paix pour des cœurs séparés

"Écoute la voix du Seigneur, prête l’oreille de ton cœur ; Qui que tu sois, ton Dieu t’appelle, qui que tu sois, il est ton Père..." C’est par ce couplet qui invite chacun d’entre nous à se sentir directement et individuellement interpellé par le Seigneur que la journée de samedi a été scandée. "Toi qui aimes la vie, ô toi qui veux le bonheur, Réponds en fidèle ouvrier de sa très douce volonté, Réponds en fidèle ouvrier de l’Évangile et de sa paix !"

La journée proposée par le Service diocésain de la Pastorale familiale à l’intention des personnes séparées, divorcées ou remariées a, cette année encore, rencontré un vaste public. Une soixantaine de personnes ont répondu à l’invitation de Mgr Le Gall à venir chercher et trouver des chemins de paix. Bien sûr, le thème a résonné d’autant plus fort au cœur de ces personnes blessées que nous vivons actuellement une année sainte, l’Année de la Miséricorde.

C’est notre archevêque, Mgr Le Gall, qui a introduit cette journée de rencontre et de partage, en redéfinissant pour nous cette attitude que le pape François nous invite à adopter aujourd’hui concrètement. Être "miséricordieux comme le Père", c’est-à-dire comme Dieu qui se penche sur chacun d’entre nous, là où nous en sommes. Salomon, dans sa grande prière, évoque "la droiture de cœur" avant de réclamer au Seigneur : " Donne à ton serviteur un cœur attentif " (1 R 3, 4-13, texte du jour). Mgr Le Gall a invité les personnes présentes à avoir "un cœur de résonnance", à être confiantes suite au "Synode de la famille qui a voulu se pencher sur des situations difficiles, parfois des crève-cœurs, afin d’avancer sur les chemins que Dieu nous ouvre".

Ont suivi deux témoignages, deux parcours de vie brusquement déviés par une séparation, chacun ayant pris un virage différent : la première personne s’est remariée tandis que la seconde a découvert la Communion Notre-Dame de l’Alliance, des hommes et des femmes ayant vécu une séparation et choisi de suivre un chemin de fidélité. Un point commun cependant a rejoint leurs interlocuteurs, l’étape du pardon, essentielle pour trouver un chemin de paix.

L’intervention de Marie-Dominique Corthier, actuellement engagée au sein de l’Apostolat de la Prière, a permis ensuite d’aborder les délicates questions de l’humain et de l’ecclésial toujours dans la perspective de trouver un chemin de paix. Après avoir décrit de façon posée les différents aspects de cette épreuve à vivre (perte de sécurité affective, matérielle, d’une image sociale, solitude, sentiment d’échec voire de honte, de révolte, de culpabilité...), l’intervenante a décrit le processus à vivre pour guérir (faire l’expérience que la vie est à l’œuvre en soi, transformer la souffrance en levier, en ressort pour un nouveau chemin, priorité à donner au présent, importance de trouver des lieux de parole, relecture de sa vie pour en faire ressurgir les perles...). Après ces étapes peut venir le temps du pardon, du chemin de paix, du chemin de vie. Celui-ci ne se décrète pas, ne se fait pas en un jour mais est le fruit d’un long cheminement tant au plan humain que spirituel. La réconciliation permettra de chercher à comprendre l’autre, avant de prendre la décision du pardon et de la poser par des gestes concrets. L’exposé s’est conclu sur la dimension spirituelle : Dieu est entièrement miséricorde. Bien sûr le pardon n’est pas plus facile pour un chrétien mais il y a pour lui quelqu’un qui, en lui, peut pardonner quand lui ne le peut pas, Jésus. L’Évangile, ce trésor à partager, cette Parole de Dieu doit servir à nous laisser interpeller car c’est la Bonne Nouvelle qui guérit. Et l’Esprit saint est là comme compagnon de route !

Il est important pour ces personnes de trouver des lieux d’écoute et d’échange, cela a été répété toute la journée. Pour cela des propositions ont été présentées l’après-midi et des petits groupes de réflexion ont pris place, permettant à chacun de s’exprimer. La journée s’est achevée autour d’un moment de prière et de l’émouvant passage de l’Autre porte, cette Porte sainte mobile que les participants ont été invités à franchir avant de recevoir une bénédiction. Une journée certainement cicatrisante pour de nombreux cœurs blessés.

 


Actualité publiée le 9 février 2016