De retour à Toulouse, ce mardi 2 août, nous entendons à la messe de ce jour la page de saint Matthieu, où Jésus marche sur les eaux et invite Pierre à le rejoindre ; les Apôtres croient voir un fantôme et se mettent à crier. Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » (14, 27).

Ces deux paroles résument le message de ces Journées Mondiales de la Jeunesse que nous venons de vivre autour de notre pape François. Sœur Faustine nous a transmis cette prière qui touche toujours le Seigneur : « Jésus, j’ai confiance en toi ! » Et l’on sait qu’une des premières paroles du saint pape Jean-Paul II après son élection fut : « N’ayez pas peur ! Ouvrez larges vos portes au Christ ». C’est lui qui nous a ouvert les portes de sa Miséricorde.

Nous sommes encore marqués par la sauvagerie de l’assassinat de l’abbé Jacques Hamel au cours de la messe voici une semaine : je venais d’achever la catéchèse à un groupe de notre diocèse. Dans ce monde dangereux, où se révèlent de grands déséquilibres et un profond désarroi, les jeunes, fortifiés dans leur foi par le pape François, ont manifesté une véritable détermination à suivre Jésus, y compris sur les chemins de sa croix. Les risques étaient grands, les précautions, elles aussi, étaient à un haut niveau, et nous saluons les Polonais qui ont su faire face, eux qui nous ont accueillis si généreusement. Mais le calme serein de ces presque 3 millions de jeunes, m’a impressionné, ce qui est un grand signe d’espérance.

Le pape les a invités à prendre conscience de la force que donne la foi ; il constate que, par eux, la miséricorde à un visage jeune. C’est pourquoi, il ne veut pas qu’ils soient des « pensionnés » ou retraités à 20 ans ! Il les appelle à construire non des murs, mais des ponts. Ils doivent prendre garde à ne pas rester avachis sur des divans ou des canapés, rivés à leur écran d’ordinateur, drogués de jeux internet. Car il ne faut qu’ils laissent à d’autres le soin de décider à leur place de leur avenir. « Gardez votre liberté ! » leur a-t-il dit, et manifestez votre fraternité, notamment en pratiquant les œuvres de miséricorde, tant corporelles que spirituelles, ce qui fut la trame du beau chemin de croix que nous avons suivi le vendredi soir.

Nous revenons heureux, joyeux et graves à la fois ; nos jeunes sont déterminés à chanter et vivre leur foi, de façon concrète, là où ils sont et doivent être. Nous prions le Seigneur miséricordieux de maintenir et de développer cette joie missionnaire contagieuse, résolue à la fraternité.

Merci ! ce qui se dit en polonais Dziękje,
un des seuls mots que nous avons aimé redire.

+ fr. Robert Le Gall
Archevêque de Toulouse
le mardi 2 août 2016