Dieu est-il compatible avec la science ?

A l’occasion des Rencontres Européennes de la Science, en juillet à Toulouse

Dieu est-il compatible avec la science ?

En 2018, Toulouse a été élue « Cité européenne de la science ». Pour célébrer l’événement, un forum a eu lieu dans la Ville rose, entre les 9 et 14 juillet. Cette plus grande rencontre interdisciplinaire sur la science et l’innovation en Europe​, a réuni notamment plus de 5000 scientifiques, attendus pour participer à une série de débats, de colloques et de rencontres.
À cette occasion, nous nous sommes interrogés : "Dieu est-il compatible avec la science ?"

Cette question trahit l’existence d’un malentendu au sujet du Créateur. Quelle image de Dieu nous faisons-nous pour donner crédit à une supposée incompatibilité entre science et foi ? Le Tout-Puisant serait-Il jaloux de ses prérogatives à connaître les lois de fonctionnement de l’univers pour désirer en garder la science pour Lui seul ?

C’est dresser de Dieu un portrait peu flatteur. Comme s’Il redoutait la concurrence de l’homme ! Ou bien certains croyants ont-ils peur que trop de science conduise à l’athéisme en parvenant à prouver la non-existence de Dieu ? Mais là encore, c’est rapetisser le Créateur. Dieu est transcendant : Il est au-delà du monde phénoménal. Il n’y a pas de commune mesure entre les réalités d’ici-bas et ce qu’Il est en Lui-même (même si ces dernières reflètent Ses perfections). Autrement dit, aucune science ne sera jamais en mesure de prouver qu’Il n’existe pas. 

De plus, Dieu gouverne le monde, en tant que cause principale, par l’intermédiaire des causes secondes – ces causes qui sont précisément l’objet de l’étude des scientifiques. Respectueux de la liberté, Il a laissé une grande autonomie à l’univers. La science, loin de faire concurrence à Dieu, rend plutôt gloire à Son ingéniosité. Bien sûr, le danger existe que l’homme croie pouvoir devenir, grâce à la connaissance, le démiurge de lui-même, se construire sans référence au Créateur, par exemple par la maîtrise de l’intelligence artificielle.

Les réflexions sur la bioéthique nous rappellent également que le possible n’est pas toujours le souhaitable. La GPA ne représente pas un progrès, si on se réfère au bien de l’enfant. Ce n’est pas Dieu qui a le plus à craindre de certains « progrès scientifiques », mais l’homme.

Jean-Michel Castaing

 


Actualité publiée le 2 juillet 2018