Dimanche 24 novembre, fête du Christ-Roi

Abbé Arnaud Richard, curé de l’ensemble paroissial de Bagnères-de-Luchon

Dimanche 24 novembre, fête du Christ-Roi

Novembre est le mois de la Sainteté. Il débute par la Toussaint où nous célébrons l’appel à la Sainteté pour tous, en se référant à tous ceux qui vivent l’amitié avec le Christ, ici-bas dans l’Église ou auprès de Lui dans le Ciel. Et il se clôt par la fête du Christ-Roi. Marquant la fin d’une année liturgique, cette fête nous invite ainsi à célébrer Celui qui domine l’histoire depuis son commencement jusqu’à son achèvement. Aussi nous sommes inviter à nous donner les moyens pour vivre la Sainteté : faire du Christ notre Roi.

Roi-Serviteur

Le Christ n’est certes pas roi à la manière des princes d’ici-bas. Mais en s’abaissant et en livrant sa vie pour tous, Il devient le Roi-Serviteur, Celui qui « s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix  » (Ph 2, 7-8). Associer l’image du Christ-Roi à l’image du serviteur humilié est le paradoxe de notre foi. Le moment où le Christ devient le roi de l’univers, est celui où il fait l’offrande de sa vie. Dressé sur la croix, sur laquelle par dérision est affiché Jésus de Nazareth, Roi des juifs et, ressuscitant de la mort, Il exerce la véritable puissance de Dieu sur le monde. Non pas par la contrainte des libertés personnelles mais par l’écrasement des puissances mauvaises qui traversent l’histoire humaine.

Si la puissance de Dieu s’exerce à travers le Christ, ce n’est pas pour contraindre notre adhésion, mais pour délivrer notre coeur de toutes les entraves qui l’habitent, pour manifester sa victoire sur le péché, pour restaurer la liberté humaine, pour nous rendre capable de Le choisir.

Être serviteur du Christ-Roi

Être serviteur du Christ-Roi, ce n’est pas partager une puissance, mais partager un service, entrer dans le service du pasteur attentif à la brebis égarée, entrer dans le service du pasteur soucieux de rassembler tout le troupeau, entrer dans le service du pasteur vigilant qui accompagne l’ensemble des brebis, celles qui le connaissent, comme celles qui ne le connaissent pas.
Ainsi, nous pouvons vraiment célébrer le Christ-Roi non comme une sorte de revanche sur l’humiliation où peut se trouver parfois notre foi et notre Église, mais comme une expérience qui nous fait découvrir la véritable maîtrise de Dieu sur le monde : il revêt la tenue du service, le tablier noué à la ceinture pour se mettre aux pieds de l’humanité.

La fête du Christ-Roi veut ainsi nous convertir, pour que nous comprenions que la puissance véritable réside mystérieusement dans le don de soi. Son règne est celui de la justice et de l’amour, objet de toute espérance et dont l’édification est la mission de chaque homme. Et il nous appelle à entrer dans son mystère de l’abaissement afin que tous nous régnions dans la gloire à ses côtés avec tous les Saints du Ciel.

À l’image de Jésus

Non, sa royauté n’est pas de ce monde, et pourtant c’est bien dans ce monde qu’il nous envoie bâtir Son Royaume. À l’image de Jésus, nous avons aussi le choix de notre royauté. Ne sommes-nous pas rois dans nos métiers, nos foyers, nos engagements associatifs, politiques ou même paroissiaux ? De quel type de royauté régnons-nous sur ceux qui nous sont confiés ? Sommes-nous conscients que tout pouvoir vient de Dieu pour être orienté vers le service ? En réponse à cet appel du Christ Roi, depuis plus que deux mille ans, une foule innombrable de fidèles a
courageusement suivi ce roi humble et doux pour témoigner et construire son Royaume. En ces temps, puissions-nous désirer sans cesse la venue de ce « règne de vie et de vérité, règne de grâce et de sainteté, règne de justice, d’amour et de paix  ». Cette fête est un motif de joie qui ne peut que nous réjouir.

Abbé Arnaud Richard+
Curé de l’ensemble paroissial de Bagnères-de-Luchon
Édito du journal paroissial de novembre 2019

 


Actualité publiée le 18 novembre 2019

 

 

La fête du Christ-Roi expliquée en 2’38 :