Du faste pour notre petite bergère de Pibrac !

Evénement diocésain : 150ème anniversaire de la canonisation de sainte Germaine

Du faste pour notre petite bergère de Pibrac !

La journée diocésaine du samedi 17 juin qui se tenait à Pibrac, à l’occasion du 150ème anniversaire de la canonisation de sainte Germaine, a débuté par une messe présidée par Mgr Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux. Dans son homélie, le cardinal a souligné que selon les critères actuellement en vigueur pour évaluer la réussite d’une vie (« bien-être », argent, position sociale), l’existence de Germaine Cousin pouvait être considérée comme « ratée ». Mais la foi chrétienne en décide autrement. Ce qui compte plus que tout pour le disciple et ami de Jésus-Christ, c’est l’amour, donné et reçu. Sous ce rapport, la vie de notre sainte a été une incontestable réussite.

Cependant le moment le plus émouvant de la célébration a été la lecture (en braille) de l’épître de Paul par une jeune aveugle. Les paroles de l’Apôtre étaient en consonance avec le choix de cette personne handicapée : « Ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre ce qu’il y a de fort ». Il s’est dégagé de cette lecture un je-ne-sais-quoi où s’est manifesté le génie du christianisme, qui met la faiblesse à la place d’honneur, non par condescendance, mais parce que la grâce transparaît davantage, en général, dans la fragilité. Le lien avec l’existence de la pastourelle de Pibrac était évident.

L’après-midi, des témoignages se sont succédés à la salle polyvalente, dont celui de Tim Guénard, un écrivain qui s’est converti après une enfance particulièrement difficile.

Le soir, un groupe de musiciens et de chanteurs pibracais, Les Cousins Germains (en référence au nom de famille de la sainte), nous ont gratifiés d’un concert éblouissant. Tous les morceaux portaient à la prière. Le public a répondu présent à cette communion. L’église paroissiale était archi-comble. Des témoignages ont ponctué la soirée de deux heures. Des panneaux vidéo permettaient de suivre les paroles, ce qui facilitait la prière. Des images, tirées d’une bande-dessinée sur la vie de sainte Germaine, nous faisaient prendre conscience de l’actualité de son existence obscure. Comme si le groupe de pop-louange Glorious (dont la formation pibracaise a repris quelques titres) avait composé ses morceaux pour illustrer la vie notre sainte, morte il y a quatre siècles ! Et que dire des talents de ces musiciens, tous issus de la petite ville de Pibrac ? Qui peut douter que l’influence de Germaine n’est pas étrangère à l’éclosion de tant de talents dans un aussi petit périmètre ?

Enfin, la soirée s’est achevée avec l’embrasement somptueux de la basilique mineure dont on célébrait également les 50 ans de sa consécration. Depuis l’esplanade, le feu d’artifice était ponctué d’images dessinées ou de tableaux de Germaine, alternés avec des photos retraçant les étapes de la construction de la basilique.

Bravo aux équipes qui ont conçu, préparé et animé ce pèlerinage ! : Pèlerins et organisateurs étaient « portés ». Il n’est pas difficile de deviner par qui : par cette sainte, morte très jeune, qui nous ressemble par sa simplicité, et qui semble symboliser à elle seule l’éternelle jeunesse de notre foi. On ne vient pas seulement à Pibrac quêter des miracles, on s’y rend aussi pour dire son amour à cette jeune bergère, et à Celui, infiniment grand, qui a choisi les petits et les humbles pour être Ses messagers. Oui, Pibrac est bien un raccourci du « génie du christianisme ».
Assurément, une journée sous le signe de la grâce.