Editorial du mois de Juillet 2017

La période estivale est propice au repos, au dépaysement : vacances, voyage, famille scandent nos activités rompant avec le train-train du quotidien.

C’est aussi un changement de rythme qui vient bousculer nos habitudes et parfois notre vie spirituelle sans trouve perturbée.

Il n’est pas étonnant lorsque notre point d’oraison, nos dévotions comme le chapelet, nos prières en famille, en couple, notre préparation à la Messe …s’installent dans un rythme cadré au quotidien pâtissent lorsque les habitudes se trouvent changées.

Il faut donc ne pas s’en étonner et avoir la souplesse de les adapter au quotidien de nos vacances.

Les vacances se préparent, les valises ont parfois du mal à entrer dans les voitures mais on trouve toujours un membre de la famille plus ingénieux que l’autre pour trouver l’astuce d’embarquer l’objet indispensable qui a neuf chances sur dix de ne pas servir !

La vie spirituelle en vacances se prépare aussi et s’embarque dans la voiture, le train ou l’avion sans prendre la moindre place. Le catholique doit aussi l’être en vacances, c’est à dire qu’il doit soigner son rapport avec Dieu Trinité dans la prière du culte tant public que privé.

Je voudrais attirer votre attention sur l’attitude du chrétien le jour du vendredi. C’est un jour d’abstinence et donc un jour à caractère pénitentiel. Comment vivons nous cette journée de la semaine dans nos vacances ?

Jour pénitentiel : Que nous dit le droit canonique ? Can. 1250 : « Les jours et temps de pénitence pour l’Église tout entière sont chaque vendredi de toute l’année et le temps du carême. » Can. 1251 : « L’abstinence de viande ou d’une autre nourriture, selon les dispositions de la conférence des évêques, sera observée chaque vendredi de l’année, à moins qu’il ne tombe l’un des jours marqués comme solennité ; mais l’abstinence et le jeûne seront observés le Mercredi des Cendres et le Vendredi de la Passion et de la mort de Notre Seigneur Jésus Christ. »

Que nous dit la Conférence des Évêques de France :

DROIT PARTICULIER DE LA CONFERENCE DES ÉVEQUES FRANÇAIS

En application du Code de Droit canonique latin de 1983 :
Le jeûne et l’abstinence
Les catholiques doivent traduire en actes, d’une manière habituelle, leur volonté de se conformer à Jésus-Christ, notre Sauveur, d’approfondir la conversion baptismale, de rejoindre tous ceux qui, près de nous et à travers le monde, sont dans la souffrance ou le besoin.

1. Tous les vendredis de l’année, en souvenir de la Passion du Christ, ils doivent manifester cet esprit de pénitence par des actes concrets :
- soit en s’abstenant de viande, ou d’alcool, ou de tabac… ;
- soit en s’imposant une pratique plus intense de la prière et du partage.
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2. Pendant le temps du Carême :
Tous les vendredis, ils doivent s’abstenir de viande s’ils le peuvent ;
Le mercredi des Cendres, jour où commence le Carême, et le Vendredi-Saint, jour de la mort du Sauveur, ils s’abstiennent de viande, ils jeûnent en se privant substantiellement de nourriture selon leur âge et leurs forces, et réservent un temps notable pour la prière.
Sous des aspects qui paraissent peut-être plus souple concernant l’abstinence du Vendredi ou plus libéral sur l’abstinence du vendredi durant le carême, la Conférence des Évêques n’en n’est pas moins exigeante avec la pratique d’une journée particulière en raison du jour anniversaire de la mort de NSJC.

Nous prenons bien souvent des raccourcis dans notre pratique avec cette journée prétextant à tord que l’abstinence est limité aux vendredis de carême. En dénonçant le pharisianisme de celui qui pratique l’abstinence mais qui mange un poisson à ravir le palais pour au final passer cette journée comme un jour ordinaire, comme un jour où rien ne s’était passé. C’est pourtant en ce jour que NSJC a donné sa vie pour Nous. C’est donc un jour où nous sommes invités d’une manière particulière à nous unir au Christ à travers Sa Passion qui est notre Rédemption.

En vacances, si nous sommes avec des cousins, des amis ou tout simplement en famille, nous pouvons vivre ce jour ensemble en le marquant par une sobriété dans la nourriture et la boisson, par une prière accentuée (les litanies du Saint Nom de Jésus par exemple), l’assistance à la Messe…une œuvre de Miséricorde en faveur de notre Paroisse, des Chrétiens d’Orient, de la Fondation Jérôme Lejeune, etc.

Les vacances c’est aussi l’occasion de prendre du temps pour lire. Je vous conseille le « Martin Luther La face cachée d’un révolutionnaire » de Angéla Pellicciari aux éditions Pierre Téqui. C’est l’année ou nous avons connu le jubilé des 500 ans de la réforme protestante. Il est donc bien de savoir qui était ce réformateur, de comprendre sa psychologie, son mécanisme très instructif pour comprendre la Révolution Française, le communisme et notre époque. « Le reniement de l’histoire de l’Europe chrétienne, le reniement, de la part de Luther, moine augustinien, de sa propre histoire personnelle laissent un vide. Un vide qui sera bientôt rempli, mais pas par le Christ. Le 12 octobre 1952, s’adressant aux membres de l’Action Catholique, Pie XII synthétise ainsi le drame de l’apostasie de l’Occident, qui commence avec le protestantisme, continue avec l’illuminisme et aboutit à un athéisme évident : « Le Christ, oui, l’Église, non ! Puis : Dieu, oui, le Christ, non ! Finalement, le cri impie : Dieu est mort ; et même : Dieu n’a jamais existé. » ». P70-71

Cette période estivale nous invite à vivre en union étroite avec Marie qui sera solennisée le 15 Août en la Fête de l’Assomption. C’est le 1 Novembre 1950 que le Pape Pie XII affirmait la Foi de l’Église en l’Assomption de la Vierge Marie par une définition dogmatique. Il écrivait notamment : « Nous affirmons, nous définissons comme un dogme divinement révélé que l’Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours Vierges, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et âme à la gloire céleste. » La Vierge Marie est, en France, depuis 1638, sous le règne de Louis XIII, la Patronne de la France (Ste Jeanne d’Arc, étant Patronne secondaire),patronage confirmé par le Pape Pie XI le 2 Mars 1922.

Bonnes vacances et revenez bronzés de sainteté !

Chanoine Thibaut d’Aviau de Ternay