Voyager loin, près de chez nous, décompresser ensemble, découvrir d’autres cultures...


Le groupe interculturel du mardi 12h vous présente ce qu’il a vécu cette année et ce qu’il aimerait que d’autres puissent vivre à l’avenir.

La parole est aux élèves de la Classe d’accueil du lycée St Sernin pour les jeunes migrants arrivant en France (CLA) :

Miguel vient du Portugal : « La CLA, c’est une classe pour les étrangers qui n’ont pas un niveau élevé pour fréquenter une classe française. L’objectif, c’est de s’améliorer pour continuer ses études en France. J’ai passé un examen en français et en mathématiques pour voir si mes connaissances étaient suffisantes pour entrer dans l’enseignement français et c’est comme ça que je me suis inscrit au lycée Saint-Sernin. C’est une classe riche en culture, composée de personnes qui viennent d’autres pays. »

Valério, qui vient du Pérou est venu là où « il y avait de la place ». La classe « sert à faire des progrès en français et à rencontrer des gens comme nous  ».

Comme Valério, Maria Eduarda, qui vient du Brésil, vit ici avec sa mère. Pour rentrer à Saint-Sernin, elle nous explique : « J’ai passé un examen, dans ma langue maternelle (site du collège Bellevue) pour évaluer mon niveau scolaire. Puis je me suis inscrite ici. On a le droit de rester dans cette classe durant un an et ensuite, on passe un examen, le DELF (Diplôme d’Étude en Langue Française) pour savoir quel niveau de français on a. C’est important pour la suite des études. »

Armend est venu du Kosovo pour se rapprocher de ses frères : «  La classe d’accueil sert pour apprendre la langue et pour me permettre de continuer mes études  ».

Les grands parents de Wallid, qui vient d’Algérie, sont originaires de l’Indre et « c’est pour ça qu’on est venus en France  ».

Parler librement de tout et de rien

Quand ils viennent ici, dans une salle à proximité du lycée, ils sont accueillis par Françoise et Florence qui animent le groupe. Ils y arrivent en ordre dispersé, parfois ils sont deux parfois, ils sont douze. On discute un peu dans toutes les langues en attendant l’arrivée des jeunes d’Ozenne, leur nombre varie aussi.

Lilian, Lisa, Fantin, Pauline, Yasmine et les camarades qui les accompagnent ponctuellement Élisa, Ana et d’autres sont en classe de seconde. Certains ont de la famille en Corse ou en Suisse Romande.
« Pauline a connu le groupe par le biais de son frère Baptiste qui connaissait Françoise. Elle en a informé les ami(e)s de la classe. C’est comme ça qu’on est venus. On voulait rencontrer des gens et aussi les aider. Ça nous a incité à assister à ces réunions. Ici il y a une bonne ambiance, on peut parler librement de tout et de rien en respectant la liberté d’expression de chacun. » « Cela nous permet de découvrir de nouvelles cultures et de partager de bons moments. On pense que ça les aide à améliorer leur français et à mieux s’intégrer ».
Armend vient pour discuter « avec des jeunes qui parlent bien le français. Je trouve l’ambiance très cool ».
Ossama, qui se joint à nous toutes les semaines, vient d’Italie ; il nous dit « je suis venu une fois puis j’ai aimé. Et je suis revenu parce qu’il n’y a pas de travail à faire ».

Quelques progrès à faire... quelques projets à inventer

Wallid nous explique : « Je voulais améliorer mon français mais ça ne marche pas. Ce qui serait bien c’est qu’il y ait des films documentaires sur la France et qu’on les regarde.  » Miguel aurait voulu avoir des échanges plus constructifs, il a « l’impression de ne pas avoir beaucoup parlé  ».
Valério vient pour rencontrer des gens « et m’intégrer. Et c’est très bien ». Il voudrait qu’on fasse « des sorties en ville, qu’on mange ensemble et qu’on voit des documentaires. »
Maria Eduarda est venue dans « ce groupe parce que ça me paraissait être une grande idée. Je confirme que c’est un groupe où on peut se détendre, créer des amitiés et améliorer la langue française. Je voudrais venir plus souvent mais j’ai un cours qui ne me le permet pas.  »

Appels à témoins

Ces réunions existent depuis de nombreuses années. Porté par des bénévoles qui se passent le relais, le groupe a été l’occasion de jeux, de partages, de repas où chacun proposait un plat de son pays (à notre grand regret cette année, nous n’avons pas réussi à l’organiser). Nous avons lancé des discussions sur le sport, sur le féminisme.
Cette année, nous avons eu la chance de recevoir Michèle, retraitée canadienne, qui est venue parler de son parcours migratoire, Graciene, qui a quitté le Brésil il y a bien des années, Anne qui est journaliste, Claudie-Anne et Marie qui arrivaient du Québec. Marie nous a fait partager son expérience de Française émigrée à Montréal où elle fait de longues études, une jeune brésilienne, Marianna, qui est passée par la classe de FLE (Français Langue Étrangère) et qui veut poursuivre des études universitaires et Gintore qui, après les FLE et un bac littéraire, continue des études à l’Université Toulouse Jean-Jaurès.

Un appel, des souvenirs

- Mariana :
D’origine brésilienne, Mariana a choisi, après la classe de FLE, de s’orienter vers la section S. Prépa commerce ou éco-gestion à l’université ? Elle aimerait de toutes les façons travailler à l’international… Elle se souvient : "L’arrivée en France a été très dure au début, très compliquée. C’était bien d’être dans la classe d’accueil mais cela n’ouvrait pas forcément les portes auprès des jeunes Français. Le groupe de rencontre m’a permis d’être avec des Français tout de suite, sans attendre d’être dans une classe plus "classique" au lycée. Et cela m’a permis de me faire des amis !"

- Gintaré :
D’origine italienne, Gintaré a voulu poursuivre les langues… sans lâcher les maths et la physique-chimie. Un parcours exigeant qui l’a menée vers les langues étrangères appliquées à l’université du Mirail. Elle aussi se rêve en globe-trotter, en entreprise ou comme interprète.
"La classe d’accueil est une classe très importante pour nous. Nous avons la chance d’y croiser des professeurs qui aiment leur métier et surtout qui croient vraiment en nous. Cela nous permet de progresser et en nous battant, nous pouvons envisager un métier, une profession. Je n’ai pas toujours pu participer au groupe de rencontre mais je suis heureuse de rencontrer d’autres jeunes pour témoigner de mon parcours ! "

Cet article a été préparé par les jeunes de la CLA, du groupe inter-culturel de l’aumônerie et avec leur enseignante et les animatrices de l’aumônerie St Sernin-Ozenne.