Évangéliser... sur les pas de saint Dominique

Ensemble paroissial du Grand Selve

Évangéliser... sur les pas de saint Dominique

Le samedi 25 mai, au sanctuaire Notre-Dame d’Alet, la paroisse, en lien avec la paroisse des dominicains et les frères du couvent, vous proposera de méditer sur la figure de saint Dominique, un saint d’hier pour parler de Dieu aujourd’hui.
Le père François de Larboust, curé de l’ensemble paroissial du Grand Selve, nous en dit davantage.

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- Évangéliser, c’est ce que vous nous proposez d’apprendre à faire le 25 mai. Qui pour évangéliser ? Et pour quoi faire ?

Pourquoi évangéliser, c’est la question que tout apôtre doit se poser, sinon ses efforts, si grands soit-ils, ne seront que gesticulations. Car on n’évangélise pas pour faire du chiffre, pour retrouver une Église puissante ou pour sa gloire personnelle. Si le Christ nous demande d’annoncer l’Évangile, c’est parce que tout homme est aimé de Dieu, et appelé à entrer de manière consciente et libre dans cette amitié. Depuis le péché originel, Dieu cherche l’homme, l’appelle et l’attire à lui, par pur amour. C’est ensuite parce que sans la lumière du Christ, l’homme risque bien de se perdre, de faire des choix dramatiques pour lui comme pour ses frères, avec de graves conséquences dans cette vie comme dans l’autre. Dans toute évangélisation, il y a un appel à la conversion, pour que l’homme ait la vie, et la vie en abondance. Et cette évangélisation est l’affaire de tous ceux dont le cœur est enflammé d’amour pour Dieu et pour les hommes. C’était bien le cas de saint Dominique, dont Jourdain de Saxe disait : « Dieu lui avait donné une grâce spéciale envers les pécheurs, les pauvres, les affligés : il en portait les malheurs dans le sanctuaire intime de sa compassion. Une de ses demandes fréquentes et singulières à Dieu était qu’il lui donnât une charité véritable et efficace pour le salut de tous les hommes. »

- Mais apprendre à évangéliser en une après-midi, n’est-ce pas un peu présomptueux ? Que va-t-on y découvrir ?

Bien entendu, nous n’avons pas la prétention de tout transmettre en une après-midi, d’autant que l’évangélisation n’est pas d’abord une question de technique ou de méthode mais de cœur, un cœur capable de se laisser guider par le Saint-Esprit et de se faire proche de chaque personne. 
Pendant cette école d’évangélisation, tous les thèmes seront déclinés sur le mode « Comment parler de Dieu » (aux enfants, aux pauvres, aux familles, à partir de la parole de Dieu etc.). On disait de Dominique qu’ « il ne parlait que de Dieu ou avec Dieu ». Et Benoit XVI nous a si souvent dit que Dieu était le grand oublié du monde moderne, et qu’il fallait en parler de nouveau. Du reste, si cet après-midi, bien modeste dans sa durée comme dans ses objectifs, peut déjà nous donner ce désir de parler mieux et davantage de Dieu, de témoigner, ce sera déjà une très belle grâce.

- Quel lien entre saint Dominique, fondateur de l’ordre des prêcheurs, et le sanctuaire d’Alet ?

Une tradition ancienne affirme que saint Dominique est venu à Notre-Dame d’Alet en 1213. De fait, sa présence est aussi attestée dans la forêt de Bouconne, toute proche. Au-delà des preuves historiques, je vois un lien profond entre le message des apparitions de Notre-Dame d’Alet et la venue du saint fondateur des prêcheurs. À Alet, nous vénérons la statue de la Vierge tenant le corps de son Fils, et intercédant pour nous, les yeux levés vers le ciel. C’est une Vierge de compassion et de miséricorde. Au-dessus de la porte, un texte latin gravé dans la pierre indique «  Si tu es accablé par le poids du péché ou de la maladie, viens à moi, et je te rendrai la santé. Ma grâce te soutiendra toujours ». Est-ce que cela a touché Dominique ? Fut-ce le fruit de sa méditation lorsqu’il est venu en ce lieu ? En tous cas, il me semble que saint Dominique partageait cette compassion de Marie pour les souffrants et pour les pécheurs. La nuit, il pleurait devant l’autel du Seigneur en s’écriant : «  Mon Dieu, ma miséricorde, que vont devenir les pécheurs ?  »

- Vous avez demandé à ce qu’une relique du saint soit installée en ces lieux. Pouvez-vous nous en dire davantage ?

Depuis deux ans, le Père Augustin Laffay, o.p., vient dans notre paroisse chaque mois, dans le cadre de la mission saint Dominique, une forme nouvelle de coopération entre diocésains et religieux. Je lui ai demandé s’il était possible d’avoir une relique de saint Dominique. C’est une chose peu courante, et ma demande était un peu osée car Notre-Dame d’Alet n’est pas un bien grand sanctuaire. Mais la grâce de Dieu aidant et l’efficacité du frère Augustin faisant le reste, la relique nous a été donnée par le Maître de l’Ordre dominicain. J’en suis reconnaissant et heureux.
Pour abriter cette relique, nous avons fait faire un beau et grand reliquaire en bois peint par Augustin Frison-Roche, qui a déjà réalisé plusieurs œuvres sacrées. Ce reliquaire raconte – en image comme on le faisait au Moyen-Âge – la venue de Dominique à Alet, sa rencontre avec la Vierge et la fondation de l’Ordre. Puissent les fidèles, en priant devant cette relique de Dominique, être eux aussi remplis de compassion pour les pécheurs pour annoncer dans la simplicité et la joie la bonne nouvelle de l’Évangile !

Samedi 25 mai : École d’évangélisation : ateliers pour mieux évangéliser, accueil des reliques..., au sanctuaire Notre-Dame d’Alet
À 20h30, spectacle sur la vie de saint Dominique joué par des jeunes et accompagné par la chorale Lauda mission, à l’église de Grenade.

 

 


Actualité publiée le 21 mai 2019