Fleurir en automne

Fleurir en automne 
2ème période du temps ordinaire

 Tout comme le père Bruno Mary, ancien, responsable de la SNPLS (Service National de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle), je préférerais parler de compositions plutôt que de bouquets.

 En effet, l’église n’est pas une boutique de fleuriste, nous ne la décorons pas, nous la fleurissons afin de faire entrer la création en son sein. C’est notre vie quotidienne que nous offrons, dans un esprit des béatitudes, afin de ne pas tomber dans la composition profane. Fleurir, c’est dialoguer avec la nature, c’est prendre du temps, c’est aussi être disponible du cœur et de l’esprit.


 Autel, Ambon, Vierge, Croix voici les lieux liturgiques que nous privilégierons. Les fleurs sont là pour dire la bonté de Dieu, et, rendant grâce au créateur par leur beauté naturelle, elles permettent à l’assemblée d’entrer dans la prière.
 Nous n’oublions pas le bouquet d’accueil qui indique que l’on est attendu et que quelque chose va se passer. Il est situé en dehors de l’espace de célébration et n’est pas un bouquet « liturgique » à proprement parlé, mais il est important.

 L’automne se situe en temps ordinaire ce qui n’est pas synonyme de laisser-aller, loin de là ! Deuxième séquence de ce temps, la première étant après le temps de Noël et avant le Carême. C’est un temps qui nous invite à la beauté toujours, mais plus particulièrement à la simplicité et à la sobriété. Le temps ordinaire est aussi un temps durant lequel on est plus libre dans le choix des fleurs et dans la construction de notre composition. Le temps ordinaire et tout particulièrement à l’automne, nous conduit dans la nature pour y puiser ses richesses et profiter de sa diversité. En cette saison, c’est toute une palette de couleurs qui nous est offerte. Jaune, orange, brun, rouge, ocre se déclinent en de délicieux dégradés qui feront le bonheur de nos paroissiens et apporteront de la gaîté à nos célébrations.

 C’est aussi l’occasion de faire des compositions sans fleur mais avec branchage, souches et fruits ...Ici plus question de compositions classiques. Vous vous adaptez à la forme et au mouvement de votre branche.

  •  Vous recherchez des compositions dansantes, utilisez le forsythia. !
  • Vous cherchez à cerner le point focal, utilisez le tulipier, ou le marronnier aux larges feuilles découpées.
  • Vous voulez évoquer le Christ Roi le pyracantha ou buisson ardent, vous attend avec ses rouges et jaunes éclatants.
  • Vous cherchez l’insolite, le piment rouge ou jaune apportera cette note.
  • Pour des compositions verticales, pensez à l’herbe de la pampa qui, associée au magnolia avec ses feuilles épaisses et brillantes, sera du plus bel effet.
  •  Il y a les résistants, ceux qui d’une saison à l’autre restent éternellement verts, comme : le laurier tin, le laurier sauce, le camélia, tous les conifères.
  •  Il y a aussi les tiges jaunes ou rouges du cornouiller qui permettent des compositions épurées. 

Toutes ces couleurs d’automne seront bien accueillies dans des contenants en osier, en terre cuite, en cuivre, en étain sans oublier les souches si diverses par leur forme et leur essence associées a de la mousse végétale pour marquer l’enracinement.

Mais l’automne c’est bien sûr pour nous chrétiens la grande fête de la Toussaint, fête de tous les saints, fête abondamment fleurie dans nos églises. Le chrysanthème en cette époque de l’année est à l’apogée de sa floraison, cette fleur magnifique est tout indiquée pour ce fleurissement, en fleurs coupées ou en pots.
 Le lendemain 2 Novembre, fête du recueillement et du souvenir, nous prions plus spécialement pour nos défunts. Mort et résurrection, évoqués dans nos compositions, s’accorderont à cette célébration.

Guillemette Beauclair