Homélie pour la fête de la Trinité et la fête des mères

Homélie pour la fête de la Trinité et la fête des mères

Je profite de cette occasion pour m’adresser à vous, mamans. Pour vous remercier.


Vous avez mis au monde un ou plusieurs enfants : acte d’amour, de confiance en la vie, acte de foi. Acte où s’éprouvent la douleur et la joie, l’angoisse et la paix, l’attente et le soulagement ! où se traduit la victoire de la vie sur la mort, et où l’épouse, la mère vit la mort à soi-même pour que vive le fruit du don entre époux. C’est "incopiable", incomparable. Devant cela l’homme ne peut... qu’en parler !
Vous seules savez ce que veut dire attendre la venue de quelqu’un, de celui que vous portez et nourrissez de votre corps et de votre cœur. Déjà̀, par la manière dont vous l’attendez, vous lui apprenez la confiance et l’audace.


Je vous remercie aussi pour l’attention désintéressée que vous portez à l’homme vivant, à la vie naissante, au bonheur et au développement de votre enfant, à la croissance de sa liberté́ et de sa personnalité́, à son envol.


Je vous remercie pour votre fidélité́ jusqu’au bout, pour votre tendresse. Dans ce monde où l’efficacité́ et le stress risquent de tout emporter dans leur tourbillon, vous êtes là, gardiennes de cette tendresse.
Je vous remercie de garder et défendre, parfois toutes seules, les valeurs supérieures et fondatrices de la vie sociale. Vous le faites souvent en vous dressant en rempart contre l’injustice et le mépris des petits et des oubliés : vous savez combien le petit d’homme fragile et improductif est un trésor sans prix qui ne se négocie pas !


Je vous remercie enfin pour la transmission de la foi. Ici aussi, plus nombreuses que les hommes, vous êtes encore présentes non parce que vous auriez plus de temps que les hommes - c’est parfaitement faux - mais parce que vous percevez, plus vite et mieux, l’urgence absolue : ce qui est vital, ce qui permet l’enracinement et la stabilité́ et le bonheur.
J’aimerais que cette fête des mères soit l’occasion d’un réconfort et d’un geste d’amitié́ tout particulier pour vous, mamans anxieuses du sort de vos enfants (je pense à celles qui songent au présent et à l’avenir de leur enfant malade), et pour vous, mamans seules.


Ce courrier ne suffit pas à dire les choses. Mais j’espère qu’il déclenchera des gestes et des paroles qui vous prouvent notre affection et notre reconnaissance. Ces gestes et ces paroles que nous avons appris de vous !

 

Mgr Eric Aumonier, évêque de Versailles (Fête de la Trinité – Juin 2009)

 


Actualité publiée le 25 mai 2018