Nous nous sentons souvent impuissants devant l’ampleur des tragédies. Mais nous pouvons donner ici en France l’exemple d’une responsabilité partagée, d’une volonté de créer du lien.
Les différents cultes expriment une volonté commune pour s’opposer à la haine et à la violence.
Dans sa lettre du 22 juillet, adressée aux communautés catholiques du diocèse à propos du conflit en Terre Sainte, Mgr Le Gall exprimait son inquiétude face aux hostilités entre israéliens et palestiniens qui ont fait beaucoup de victimes civiles et militaires. Cette inquétude est encore plus importante du fait que ce conflit risque de s’inviter aussi chez nous et de mettre à l’épreuve les efforts et les initiatives pour vivre ensemble.
Après la prière pour la paix du week-end du 26 et 27 juillet, que l’Eglise française a voulu dans toutes les paroisses pendant les messes célébrées, les messages et les initiatives de solidarité entre les communautés se multiplient en France.
Les messages, qu’ils viennent des responsables du culte ou qu’ils surgissent de la base, expriment la volonté ferme pour que le regard des uns vers les autres soit un regard fraternel, au delà des souffrances et des tensions que les conflits actuels créent et alimentent.
La Conférence des responsables de culte en France, dans un message du 21 juillet, déclare fortement son opposition à la tentative de « importer en France ou d’instrumentaliser les divisions d’ordre politique ou la haine entre les religions » et renouvelle l’encouragement à « une vie responsable et fraternelle qu’il faut sans cesse construire et affermir ».
Mgr Michel Dubost, Evêque d’Evry-Corbeil-Essonnes et Président du Conseil pour les Relations interreligieuses, s’adresse aux Musulmans à l’occasion de l’Aïd el Fitr, la fête pour la fin du ramadan, pour renouveler la foi en un Dieu miséricordieux.
« Beaucoup de ces drames vous touchent plus profondément que les autres citoyens français, parce que ces tragédies impliquent souvent des musulmans et que les personnes exclues, blessées, assassinées, déplacées, exilées sont majoritairement des musulmans. Nous, Français, nous nous sentons souvent impuissants devant l’ampleur des tragédies. Mais nous pouvons donner ici en France l’exemple d’une responsabilité partagée, d’une recherche d’amitié, d’une volonté de créer du lien ».
Des responsables du culte musulman élèvent leur voix pour dénoncer la persécution des chrétiens d’Irak, chassés de Mossoul ce mois par les membres de l’Etat islamique qui ont instauré leur califat sur cette région.
Le Recteur de la Grande Mosquée de Lyon et le Président du Conseil Régional du Culte Musulman (CRCM) Rhône-Alpes, ont publié une déclaration intitulée « Solidarité et fraternité avec les Chrétiens d’Orient ! ». Ils denoncent avec force les violations des droits de toutes les minorités dans le monde, notamment de celles qui sont menacées ou brutalisées au Moyen-Orient ». Ainsi la situation des Chrétiens est-elle jugée « inacceptable et condamnable ».
Aujourd’hui plus que jamais le message que les cinq jeunes de « Coexister » nous avaient communiqué le mois de juin dernier est actuel et profétique. Après avoir sillonné la planète pendant un an, à la rencontre de l’interreligieux pour découvrir de nouveaux modèles de vivre-ensemble et de cohésion sociale, ils ont témoigné à Toulouse de leur expérience et de leur engagement :
« Dialoguer, c’est déjà bien. Vivre ensemble, c’est encore mieux ».
Fabio Bertagnin