Le ballon ovale s’impose dans le sacré

Rugby - Challenge des cathédrales

Le ballon ovale s’impose dans le sacré

Tout a commencé à Toulouse en 2014 : un groupe de jeunes de la paroisse étudiante, mordus de rugby, accompagnés de leur aumônier de l’époque, le père Simon d’Artigue, tout aussi passionné de ballon ovale. Un tournoi inter-diocésain de rugby, le week-end de la Pentecôte, rassemblant une quinzaine d’équipes venues des diocèses de toute la France. Un soutien de l’évêque, Monseigneur Le Gall : « Une belle manière pour l’Église d’aller directement à la rencontre des jeunes et d’annoncer les valeurs de l’Évangile, dont certaines sont communes au rugby ».

Cela donne : une messe d’ouverture et une autre de clôture avec remise des trophées : le bouclier de J’Zeus pour les garçons et la coupe du salut pour les filles. Et en prime une bénédiction avant de jouer, une procession des maillots et... des matchs, bien sûr ! Enfin, comme il se doit au rugby, une troisième mi-temps, mais qui ne soit pas une orgie.

Quel était donc l’objectif poursuivi ? Le père Simon d’Artigue se souvient : « Nous voulions rejoindre les étudiants dans ce qui fait leur vie - ici le sport - et leur annoncer Jésus Christ. Il nous fallait casser les codes, montrer que les chrétiens sont dans le monde et non pas à part.  » Pourquoi le rugby ? « Ce sport porte des valeurs humaines : l’esprit d’équipe, le sens du sacrifice, le sens de l’effort, la solidarité, la persévérance, un sport où il y a de la place pour tous, grands et petits, costauds et maigres, rapides et massifs, stratèges et bons suiveurs...  », ajoute l’ancien aumônier de la paroisse étudiante.

Parallèlement à l’équipe de rugby, s’est montée une équipe organisatrice, dirigée par Nicolas Jeanjean. Trois à quatre étudiants pour lancer le projet, puis un chef de projet pour chacun des six départements (communication, logistique, liens avec les institutionnels, sponsors et médecins, finances et assurances...) ; enfin, une foule de bénévoles pour la dernière ligne droite.

Résultat : des jeunes chrétiens venus au contact de non chrétiens. Des jeunes éloignés de la foi touchés par la présence de prêtres au bord du terrain et surpris de voir cette mixité (sport et foi). Un jeune juif témoignant : « Je ne suis pas chrétien mais j’ai trouvé des frères ». Matthieu Galvani est aujourd’hui engagé pour la troisième édition du Challenge des Cathédrales. Ce tournoi a eu lieu à Toulouse le 3 juin dernier et a eu une dimension régionale plutôt que nationale.

À la question : « Pourquoi des équipes de sept joueurs plutôt que quinze, comme habituellement ? », Matthieu répond : « À sept, les joueurs forment un tout, ils suivent le leader comme un seul homme. Le petit nombre permet aussi de mieux se connaître, de s’écouter, de s’entraider  », comme dans une famille. « C’est aussi plus facile pour un diocèse, ajoute le père Simon d’Artigue, de constituer une petite équipe, de la déplacer. Cela permet aux « petits » diocèses de participer. De plus, le jeu est spectaculaire, plus physique. Et, comme les matchs sont plus courts, il y en a plus, donc plus de spectacle ! »

Enfin, « Pourquoi avoir choisi la Pentecôte pour organiser un tel événement ? » pourrait-on se demander. La fête de la Pentecôte offre certes ce côté pratique d’être enchassée dans un week-end de trois jours. Mais la Pentecôte, c’est surtout l’effusion du Saint Esprit dans les âmes. Esprit Saint qui a été répandu sur les apôtres et qui leur a donné la force d’évangéliser, d’annoncer en toutes langues, à toutes les nations que le Christ est venu sauver tous les hommes. Les apôtres d’aujourd’hui sont ces étudiants catholiques qui veulent annoncer clairement le Christ aux étudiants venus jouer au rugby ou supporter leur équipe. Ainsi, l’ancien aumônier de la paroisse étudiante prêchait lors de la messe de Pentecôte : « L’Esprit Saint est comme un coach : il ne prend pas notre place, il se sert de nos talents et les fait grandir, il fait l’unité, il a une stratégie pour la victoire... à condition d’y être docile !  »

 

 


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Prière à Notre-Dame du rugby

Vierge Marie,
qui avez enseigné votre enfant Jésus à jouer sur vos genoux,
veillez maternellement sur nos jeux de grands enfants.
Soyez à nos côtés lorsque la passion du jeu
nous prend tout entiers
et qu’il faut malgré tout
garder la maîtrise de soi et maintenir au jeu toute sa noblesse.
Soyez à nos côtés
pour soutenir nos forces et nos volontés
tendues vers la victoire.
Mais aussi
soyez avec nous dans la terrible mêlée de l’existence,
afin que nous sortions vainqueurs du grand jeu de la vie,
donnant l’exemple, comme sur le terrain,
du courage, de l’entrain, de l’esprit d’équipe,
en un mot d’un idéal à l’image du vôtre.

Amen

M. Devert