« Le saint de Toulouse » exposé à la basilique St-Sernin

À la basilique de Saint-Sernin de Toulouse

« Le saint de Toulouse » exposé à la basilique St-Sernin

Qui ne connaît la fameuse basilique romane Saint-Sernin, à Toulouse ? Mais saviez-vous qu’elle va enfin recevoir un écrin digne d’elle ? D’importants travaux d’aménagement s’achèvent tout autour en même temps que l’édifice religieux lui-même qui retrouve toute sa splendeur.
Pour l’occasion, le père Marie-Antoine de Lavaur, qui l’aimait tant et a occupé tant de fois sa chaire, va y être à l’honneur puisqu’une une exposition lui est consacrée au sein même de la basilique. Inaugurée ce 28 novembre, elle restera visible jusqu’au 6 décembre.

 

Qui était le père Marie-Antoine, « le saint de Toulouse » ?

Léon Clergue est né à Lavaur le 23 décembre 1825 et mort en 1907. Issu d’une famille très chrétienne, il est ordonné prêtre et fonde plusieurs associations et confréries. Sa piété, son dévouement, son amour des plus pauvres marquent son ministère.
C’est à Saint-Gaudens où il est vicaire qu’il entend l’appel de Saint-François. Il revêt l’habit de l’Ordre des Frères Mineurs Capucins et prononce ses vœux solennels. Presque aussitôt, les Supérieurs lui confient le ministère de la prédication.
À 32 ans, il est envoyé à Toulouse pour fonder le grand couvent de la Côte Pavée (l’actuel couvent des Carmes), où il résidera durant les 50 ans que dure son apostolat. Il prêche de nombreuses missions un peu partout en France, sur 42 départements, ce qui lui vaut le surnom d’ « Apôtre du Midi ». Ses prédications puissantes produisent des fruits extraordinaires, attirent les foules dans les églises et à la pratique des sacrements. Également grand ouvrier de N.-D. de Lourdes en sa qualité de confesseur qui lit dans les âmes et ramène la paix dans les cœurs, il reçoit de Dieu la grâce de convertir les pécheurs les plus invétérés.

Depuis sa mort, de très nombreux fidèles continuent à le prier ; certains obtiennent par son intercession de nombreuses grâces, des guérisons et de grandes faveurs. Un procès en béatification, dont le dénouement semble aujourd’hui proche, est toujours en cours.
 

Pourquoi Toulouse et son maire honorent-ils aujourd’hui le père Marie-Antoine ?

Le père Marie-Antoine fut un des hommes les plus populaires, les plus aimés, des Toulousains parce qu’il fut l’ami et le protecteur des pauvres et des malheureux.
Pour exemple, un Bulletin municipal de la Municipalité toulousaine socialiste, en novembre 1935, lors de l’exhumation de son corps intact en vue de sa béatification, avait pour titre : « Le plus grand moine du siècle ». Lors de ses obsèques, la presse de l’époque décrivait la place de la cathédrale Saint-Étienne comme « noire de monde », le cortège qui avait peine à se frayer un passage et la cathédrale archibondée... Dans Le Correspondant, journal national, on pouvait lire : « Le jour de ses obsèques, plus de cinquante mille cœurs battaient de tristesse et de douleur sur la longue route du faubourg suivie par son cercueil. », etc.
 

Qu’est-ce que l’exposition actuelle nous donne à voir ?

L’exposition présentée à la basilique jusqu’au 6 décembre 2019 est celle qui a été conçue dans le cadre du Centenaire de sa mort, en 2007. Pour l’occasion, elle a été réactualisée et enrichie de nouveaux panneaux.

Les 18 panneaux initiaux se présentent sous forme de grands formats, de 80 cm de large sur 2 m de haut. Ils relatent par le texte et des photographies d’époque, la vie du missionnaire, ses missions à travers toute la France, son action, son enseignement, son œuvre écrite qui est abondante. Les deux derniers des panneaux, qui constituent les ajouts de cette nouvelle expostion, « P. Marie-Antoine, la mission continue  », ou « le P. Marie-Antoine aujourd’hui  » illustrent cette phrase qu’il a prononcée avant sa mort : « Jusqu’à la fin des temps je veillerai sur mon beau pays de France ».

Itinérante, l’exposition a parcouru en 2007, l’année du centenaire de la mort du père Marie-Antoine, plus de 25 000 km, sur les pas du missionnaire capucin, présentée dans cinquante lieux symbolisant ses cinquante ans de missions, de la basilique de Blois ou de la cathédrale de Poitiers, du Musée-Trésor des Sanctuaires de Lourdes, au Sanctuaire de N.-D. du Laus, en passant par Rocamadour, la cathédrale de Narbonne, de Toulon, ou Notre-Dame de la Garde à Marseille.
Cette exposition continue de circuler à la demande, jusqu’à Bastia en Corse où elle a connu en 2015 un de ses plus beaux, de ses plus émouvants succès.

 

En quoi l’arrivée des Capucins a Toulouse a-t-elle marqué la population de la Ville rose ?

En 1856, lorsque le père Marie-Antoine devient capucin, l’ordre des Frères Mineurs capucins est très recherché, et ses religieux très populaires en France. On aimait leur zèle rayonnant, leur pauvreté, leur austérité joyeuse, leurs psalmodies graves, la dignité simple de leurs offices, la beauté fraîche des fleurs naturelles qui ornent leurs autels, usage inhabituel en France jusque-là. Le père Marie-Antoine fut capucin jusqu’à la moëlle !

Quand il vient à Toulouse pour fonder un couvent capucin, les Toulousains ont, inscrit dans leur mémoire collective, le dévouement héroïque des Capucins durant les pestes qui ont décimé la région à plusieurs reprises, entre 1588 et jusqu’en 1652. Rien qu’entre 1627 et 1632, quarante et un religieux succombent dans le sud-ouest, victimes de leur charité envers les pestiférés. Durant ces six années de malheur, Toulouse avait perdu entre 50 et 80 000 victimes dans une population terrorisée.

Aujourd’hui les Capucins de France se trouvent, en nombre, un peu moins nombreux qu’ils l’étaient à l’époque du père Marie-Antoine mais la collaboration entre les frères capucins d’Europe pour de nouvelles maisons, permet tous les espoirs. En avril 2017, la fondation d’un couvent à Lourdes en est un encourageant exemple, un témoignage de la vie fraternelle évangélique vécue en pauvreté, avec une attention particulière pour les plus pauvres. Le père Marie-Antoine en avait rêvé, prêt d’aboutir, mais son rêve ne se réalisa pas du fait des expulsions des religieux de France en 1880.

 


Actualité publiée le 28 novembre 2019

 

 

Programme  :

Vendredi 28 novembre à 14h30 :
Inauguration de l’exposition du centenaire du père Marie-Antoine , réactualisée par deux nouveaux panneaux supplémentaires :
- « Père Marie-Antoine et Saint-Sernin »
- et « Père Marie-Antoine, la Mission continue ».

Mercredi 11 décembre à 11h :
Inauguration
- du parvis Saint Jean-Paul II,
- de la délicate et monumentale Croix de mission (années 1930) qui a retrouvé sa place après restauration,
- de l’allée et du buste du Père Marie-Antoine, ainsi que de plusieurs jardins qui attirent et retiennent déjà les visiteurs.

Mercredi 11 décembre à 16h :
Messe à l’église du couvent des Carmes où repose le père Marie-Antoine.

 

Horaires de visite de l’exposition :

► À l’ouverture de la basilique : tous les jours, de 8h30 à 18h.

Des accueils par les membres de l’APMA sont assurés chaque jour de 9h15 à 11h15 et de 14h30 à 16h30