Les étudiants de Toulouse, à cœurs ouverts

Open Church - Soirée Charité

Les étudiants de Toulouse, à cœurs ouverts

Alors que le Festival Open Church fait bruyamment parler de lui cette année, que plusieurs médias, des télévisions locales et nationales se sont déplacées parce qu’elles étaient intriguées par ce qui se passe rue Valade, à Toulouse, dans la Paroisse des étudiants, il y en a parmi eux qui, hier soir, sans faire de bruit, se sont exprimés sur ce qu’ils vivaient et ce qui les animait. Au plus profond de leur cœur.

Rassemblés dans l’atrium à l’issue de la messe célébrée par le père Erik Samson, aumônier associé à la Pasto, ces jeunes proposaient une "soirée Charité", une succession de témoignages d’étudiants au service des plus démunis. Même si l’objectif est de faire connaître le groupe au sein duquel ils œuvrent et qu’ils cherchent par ce biais à attirer d’autres étudiants non encore engagés, on ne peut qu’être touché par ce que révèlent leurs propos.

Un animateur du Secours catholique décrit les maraudes, les petits-déjeuners au bord du canal ; un jeune couple témoigne de son expérience de la colocation solidaire avec l’association Lazare ; Pierre et Josué racontent leur action au sein de la Société St-Vincent de Paul, ou bien ces deux jeunes étudiantes qui ont rejoint l’équipe de l’Hospitalité de Toulouse et qui, deux fois par an, partent à Lourdes en pèlerinage... Tous, au contact des plus démunis, expriment à peu près le même message : le service du frère est une formidable école de la vie. "Mon optique, ce n’est pas le service pour le service mais bien pour changer le monde ! Et demain soir, après ma maraude, le monde ne sera plus le même... et moi je ne serai plus le même", dit Josué. Ils parlent d’"un sacré enseignement", d’"enrichissement dans l’échange", évoquent les préjugés, les peurs et les doutes qu’ils avaient : "Je ne savais pas si j’allais savoir faire avec les malades, si j’allais toujours comprendre ce que me diraient ces personnes âgées... J’étais impressionnée par le handicap, mais petit à petit, j’ai compris que ce n’était pas eux qui étaient faibles et petits, mais moi", dit une bénévole de l’Hospitalité diocésaine de Toulouse.

Au milieu d’eux, un témoignage-clé, celui de Papy. Cet homme d’une soixantaine d’années qui, dès son plus jeune âge, a rencontré des difficultés qui l’ont fait doucement glisser vers la rue. Actif à Lourdes auprès des exclus, il s’abandonne à Dieu. "Fais de moi ce qu’il te plaira", confie t-il au Seigneur, dans sa prière. Et il s’en sort, petit à petit. Sans jamais oublier d’où il vient et ce qu’il a connu, il décide de construire sa vie sur ce socle, la fraternité au service des plus démunis. Il rejoint le groupe des Ouvriers de Saint-François dont il reconnaît humblement qu’il est aujourd’hui "le berger", et est vite rejoint par des anciens de la rue qui manifestent aussi une demande spirituelle. Ensemble, ils se rapprochent de la famille franciscaine. Hier soir, il lançait comme un cri du cœur : "Ne maltraitez jamais une personne de la rue ! C’est un enfant de Dieu, quelqu’un qui souffre, à l’image de Jésus en train de souffrir sur la croix."

Le père Guillaume, témoin de tous ces élans des cœurs, raconte qu’il était étonné de lire la joie sur les visages de ces jeunes engagés, et qu’il s’est longtemps demandé d’où ils puisaient la force et le courage pour maintenir leurs engagements. Jusqu’au jour où il a compris : à travers leurs expériences, ils avaient rencontré le Christ. Et ils en ressentaient une grande joie. Qu’ils nous invitent à vivre.

 

 


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Actualité publiée le 6 octobre 2015