Mercredi des Cendres... et entrée en Carême !

Le temps de Carême avance d’un grand pas. Il sera bientôt ouvert par la célébration du Mercredi des Cendres.

« Les cendres qui proviennent des rameaux de l’année précédente, brûlés pour l’occasion, seront déposées sur nos fronts. La coutume de se couvrir la tête de cendres - et à l’origine de se revêtir aussi d’un sac - est une ancienne pratique pénitentielle qui remonte au peuple Hébreux (Jonas 3.5-9 : Jérémie 6.26 ; 25- 34 ; Matthieu 1 1,21). »
(Guide des traditions et coutumes catholiques, p. 138)

« Dans la Bible, ce geste de pénitence anticipe aussi la victoire pour qui s’engage à faire confiance à Dieu. C’est le cas pour Judith qui, pour prier Dieu avant de combattre le Babylonien Holopherne, « répandit de la cendre sur sa tête et ne garda que le sac dont elle était vêtue » (Jdt 4, 11). D’ailleurs, pour Isaïe, le Messie se manifestera en venant « consoler tous ceux qui sont en deuil » et « mettre le diadème sur leur tête au lieu de la cendre » (Is 61, 3). »

Dans notre vie spirituelle, il est important de se souvenir que nous sommes peu de chose, juste comme les cendres que nous recevons sur notre front. Il est vrai qu’en oubliant Dieu, nous pouvons aussi oublier que nous portons une grande bonté en nous. Sans Dieu, nous ne pouvons pas donner le meilleur de nous-mêmes. Le temps de Carême, et tout particulièrement le mercredi des Cendres, nous aide à revenir à l’essentiel, à la pauvreté de cœur  : « Seigneur sans Toi je ne pourrai jamais arriver ! Seigneur, sans Toi, j’oublie d’être humain, sans Toi je tombe dans la poussière !  »

Dans la Tradition juive, ce processus de prise de conscience sur l’état de notre âme ou le processus de retour vers Dieu est appelé en hébreu « teshouva  » ce qui signifie « retournement » voire une « métamorphose intérieure ». Pour arriver à cette transformation intérieure il faut avoir le courage de regarder notre passé, se souvenir de nos fautes, les confesser et, dans la mesure de possible, les réparer. Ce processus de se regarder comme dans un miroir peut être douloureux mais il faut toujours garder l’espoir. Oui, il faut être responsable, il faut assumer nos fautes et les réparer mais, comme nous le dit Isaïe, Dieu vient à notre rencontre pour nous fortifier, nous consoler et même nous donner la joie.

Cette joie nous est donnée quand nous décidons d’inviter Dieu de plus en plus dans notre vie de prière, dans nos relations humaines et nos tâches quotidiennes. La coopération avec sa grâce peut nous rendre de plus en plus libre et de plus en plus sains. Elle nous apprend à lâcher prise et ne plus vouloir tout contrôler, à ne pas se prendre pour ceux qui peuvent et savent tout faire. Cela nous aide à reconnaître nos faiblesses et demander à Dieu de nous secourir. Le rituel de Mercredi des Cendres nous encourage de revenir vers Dieu simplement et humblement. Ce chemin de retournement nous enseigne que là où nous sommes faibles, c’est là où Dieu nous relève. Là où notre vie semble être une poussière de cendres, Dieu peut la transformer en terre qui est féconde et qui peut à nouveau porter du fruit. 

Profitons de cette belle célébration liturgique pour renouveler notre amitié avec Celui qui nous aime tant ! Revenons à Lui de tout notre cœur car Il est le Dieu de tendresse ! 

Sœur Eliana Kurylo,
membre de la Communauté des Béatitudes
et aumônier à la Pastorale Étudiante de Toulouse.