À quoi reconnaît-on les étudiants chrétiens ?

À la croix qu’ils arborent autour du cou ? Au tee-shirt "I love JESUS" qu’ils portent fièrement ? Ou, plus discrètement encore, à leurs codes vestimentaires, chaussures-bateaux-marinière ?

C’est par cette drôle de question et ces quelques éléments de réponse que les étudiants ont été interpellés par Mgr Eychenne, évêque de Pamiers, au début de l’homélie de la messe des étudiants qui avait lieu ce jeudi 8 octobre à la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse. Ils étaient très nombreux à avoir répondu à l’appel : "Keep calm and join the Messe de rentrée des étudiants". Présidée par Monseigneur Le Gall, l’archevêque de Toulouse, la célébration était concélébrée par de nombreux prêtres du diocèse ainsi que par deux autres évêques, Mgr Jean Legrez, évêque d’Albi et Mgr Eychenne donc.

Heureusement, le chemin à prendre nous a été indiqué : le don de soi. "Il est fondamental d’être établi dans la logique du don de sa vie". À l’image de saint Étienne, premier des martyrs, qui a donné (le verbe ponctue l’évangile à huit reprises) sa vie à Dieu. Après avoir cité Saint-Exupéry, Maurice Clavel, Mgr Eychenne a fait une allusion à ces chrétiens à qui on a trop inculqué qu’ils avaient un rôle à jouer, tant et si bien qu’"ils ont parfois oublié d’aimer et d’être là où l’on a besoin d’eux". Au contraire, se tenir toujours disponible, aimer, sortir de soi-même, connaître une nouvelle naissance, renaître à une autre dimension, la voilà la clé de l’étudiant chrétien !

Dans quelle filière vais-je donner le meilleur de moi-même ? Dans quel engagement ? Notre rôle consiste à être des témoins du Christ, des disciples missionnaires ! Comment vais-je me libérer de mes soucis, de l’esclavage de moi-même... ? Seulement en "me laissant aspirer par le Christ lui-même, comme saint Étienne, dans une démarche d’offrande au Christ". L’évêque a exhorté les étudiants à passer d’une "vie pour soi à une vie pour les autres", sans quoi nous ne pourrons vivre dans un monde d’amour, de justice et de paix, mais bien un monde barbare. C’est d’ailleurs ce que dit le pape François dans Laudato si’ qui rappelle ces principes fondamentaux.

Mgr Le Gall soulignait dans son introduction que le slogan d’Open church, "Toutes les saveurs sont dans l’Église" évoquait certes la notion de goût - d’un bon goût assurément ! - mais aussi de sagesse (du latin sapor, le goût, la sagesse). Le sage est celui qui sait goûter les choses humaines, mais également les choses de Dieu, avec sagesse toujours. Serons-nous "des anges miséricordieux" ? Des anges attentifs, prêts à donner notre vie à Dieu ?