Notre-Dame du Brouls

 

► C’est à Pointis-Inard, dans le Comminges, que se trouve la chapelle mariale.

► La Chapelle Notre-Dame de Brouls est située sur le coteau au Sud du village de Pointis-Inard. le chemin qui y conduit commence au pont du Ger, monte sur le flan du coteau, redescend vers un petit vallon d’où l’on aperçoit la chapelle sur le mamelon voisin : chapelle solitaire large et haute, au milieu d’un cadre d’une majesté imposante des sommets Pyrénéens.

 

La légende de Notre-Dame de Brouls

C’est là qu’une jeune fille était en train de garder son petit troupeau, lorsque tout à coup son attention est attirée par les mugissements répétés d’une de ses bêtes, une génisse, les cornes prises dans un épais buisson d’épines essaie de se dégager ; elle parvient enfin à se libérer et rejoint alors le troupeau, soulageant la jeune bergère qui va regarder l’endroit d’où la vachette s’est libérée, et elle aperçoit émergeant du sol boueux une forme bizarre qui lui semble être une statue. Après l’avoir nettoyé elle découvre que c’est une statuette de la Sainte Vierge tenant dans ses bras, l’enfant Jésus. Elle court à la maison, raconte ce qui vient de lui arriver, la vache entravée dans le buisson, ses beuglements répétés, sa délivrance, et pour finir la découverte de la statue qu’elle dépose dans les mains de sa mère abasourdie.
C’est alors que la grand-mère s’écrie depuis son fauteuil : Moi je la reconnais, c’est la statue de la Vierge Marie qui était à l’entrée du chemin, dans une petite niche, devant laquelle on récitait trois Ave Maria. Mais il y a eu la guerre et ces damnés protestants sont venus, ils ont tout détruit, mis le feu à l’église et saccagé notre chapelle Saint Sernin et note petit oratoire qui nous protégeait et que nous aimions. Quelqu’un avait dû l’enterrer là pour la sauver des mains de ces mécréants.
Sans tarder les femmes décidèrent alors d’aller rapporter la statue à l’église paroissiale. Chose dite, chose faite !
Mais le lendemain, la statue avait disparue de l’église et était revenue à l’endroit où elle avait été découverte. Et l’on rapporte que ce fait se serait reproduit trois jours de suite.
Beaucoup se mirent à penser que c’était une sorte de miracle et tout le monde en était persuadé, Ainsi tous les habitants ne voulurent pas s’opposer à cette double intervention, miraculeuse à leurs yeux, et ils voulurent édifier une chapelle à l’endroit même si manifestement choisi par des signes venus du Ciel.
Les finances de la paroisse étaient au plus bas et il fallait d’abord reconstruire l’église et la chapelle Saint Sernin endommagées par l’expédition protestante ; l’église fut rebâtie à partir de 1592 ainsi que la chapelle Saint Sernin. Le curé comprend l’attachement de tous les habitants du village à ce projet de chapelle dédiée à la Vierge Marie, et malgré l’opposition de son conseil, il va avec le soutien de toute la population et l’aide du baron Saint-Jean de Pointis, vont commencer les travaux de construction de la chapelle avant les années 1700 environ à l’endroit où la statue de la Vierge a été retrouvée.

Notre-Dame de Brouls était devenue pour tous Celle qui comprend, Celle qui console, Celle qui tend les bras dans toutes les circonstances, même les plus difficiles. 

Outre une fresque relatant ce miracle, on conserve encore à Brouls, aux côtés de la statuette de la Vierge à l’Enfant (XVe ou XVIe siècle), une petite vache en bois qui rappelle la croyance populaire.

 

La chapelle avant 1864

À quelle date peut-on fixer l’origine de Notre-Dame de Brouls  ?* Un document nous permet de remonter avec certitude au-delà de 1700  : une bulle du pape Clément XI, dans laquelle il fait mention du sanctuaire de Brouls et accorde une indulgence plénière à tous les confrères de la Congrégation des Agonisants, qui iront faire leurs dévotions en ce lieu. Or, le pape Clément XI règne de 1700 à 1721. À cette époque, le sanctuaire de Brouls a donc déjà une certaine renommée. 

 

L’ornementation

En 1873, l’abbé Baron songe à l’ornementation intérieure de la chapelle de Brouls. Ainsi les peintures du sanctuaire représentent des anges évoluant dans la voûte éthérée, tenant couronnes et guirlandes à profusion et faisant le geste de les répandre au-dessus de la Vierge. Quatre motifs allégoriques – une rose blanche, un lys immaculé, l’arche de Noé arrêtée sur la cime d’un mont, l’arbre de Jessé – entourent deux fresques. L’une représente la découverte de la statue de la Vierge sur les indications de la vache qui beugle devant un buisson  ; l’autre reproduit la vue de la chapelle actuelle avec la procession de l’intronisation de la statue. Une inscription en grandes lettres dorées qui se détache sur l’arceau de la voûte, invite le pèlerin à la confiance en Notre-Dame de Brouls  : «  Venez, je suis votre Mère !   »

 

Le décor de 1919

Dès le lendemain de l’armistice, on songe à l’ex-voto qui perpétuera à Brouls le souvenir des morts de la Grande Guerre. Le peintre Savès, ancien mobilisé, transforme en deux mois l’aspect de la chapelle. La nef est ornée de motifs végétaux, aujourd’hui seulement visibles sur les pilastres. Les peintures du chœur sont insérées dans des encadrements peints en harmonie. À gauche du chœur, une statue de la Vierge se détache sur un fond semé de lys d’or  ; quatre médaillons se distinguent et leurs symboles  : «  Maison d’or, Rose mystique, Tour de David, Tour d’ivoire   », rappellent les titres de Marie des litanies de Lorette. À droite est fixé le tableau-souvenir qui porte les noms des trente-et-un fils de Pointis-Inard morts à la guerre.


 

Un chant à Notre-Dame de Brouls

Allons sur la colline

R/Allons sur la colline où Marie nous attend
Allons sur la colline à Brouls dans sa maison

Quittons le village par le fond du bois
Et dans le sillage du Chemin de Croix.

La sente est jolie aux quatre saisons
Le vent y publie sa juste oraison.

Verte est la prairie le ciel est d’Azur
Mon âme attendrie chante un refrain pur.

L’abeille butine dans l’encensoir d’or
Des fleurs d’églantine et du bouton d’or.

Pinsons et mésanges en accord joyeux
S’unissent aux anges dans un vol joyeux.

La source argentine sur chaque galet
Roulant sa comptine dit un chapelet

La vache y vient boire et baigner son flanc
Sa pelisse noire s’étoile de blanc

La paisible image fait vivre à nos yeux
Le pieu message paru en ces lieux.

Enfin la Chapelle au bout du chemin
Découvre son aile et son ciel serein.

Je frappe à ta porte Marie me voici
Des fleurs je t’apporte et mon cœur aussi.

Autour des chandelles le couvert est mis
Pour tous les fidèles et nombreux amis.

Ton fils nous convie au divin repas
Vers le Pain de vie nous tendons nos bras.

Reçois ô ma Mère à ce même instant
L’hommage sincère d’un cœur pénitent.

Marie Bergerette à Brouls ton pays
Nous ferons retraite comme en Paradis.

 

Célébration

Toute l’année le site de Brouls attire les visiteurs sensibles à son calme et au panorama qui l’entoure, et le jour du 15 août, fête de l’Assomption, les fidèles se retrouvent nombreux à la célébration de la messe chantée en l’honneur de Marie dans la chapelle.