Sonia a 30 ans. Elle vit à Toulouse avec son mari et sa fille. Elle a été baptisée cette année, lors de la Vigile pascale.

- Y a-t-il eu un élément déclencheur, un évènement ou une personne influente dans votre démarche ?

Il s’agit d’une personne. Séparé de ma mère, mon père a refait sa vie : la famille de ma belle-mère est très catholique, particulièrement sa grand-mère. C’est elle l’élément déclencheur, elle m’a fait découvrir la foi. Le dimanche souvent, elle me lisait la Bible et me citait des prières. Cela répondait à une vraie soif chez moi : je n’ai pas reçu d’éducation religieuse, ma mère est catholique et mon père musulman, mais aucun des deux ne pratique. Ce sont de bons souvenirs que j’évoque, ces personnes sont très importantes pour moi : c’est un peu ma famille. Et cette personne m’a beaucoup donné, alors qu’elle ne me devait rien, c’était gratuit. A cette époque, j’avais besoin de me recentrer et par eux, j’ai eu l’image d’une famille unie, rassemblée, je n’avais jamais connu ça avant.

- Pourquoi avoir demandé le baptême à l’Église ?

Parfois il y a des évidences… C’est l’endroit où je me sens bien. J’ai souvent eu besoin d’entrer dans une église et de prier. Cela faisait quelque temps que je souhaitais faire cette démarche mais j’étais trop jeune, pas assez mûre pour ce cheminement qui de loin peut sembler compliqué : la préparation dure deux ans, il y a des réunions… cela ne correspondait pas à mon rythme de vie. Puis lorsque nous sommes arrivés à Toulouse et que nous sommes allés voir le prêtre de notre paroisse pour demander le baptême pour notre fille, j’ai su que le bon moment pour moi était arrivé. Aujourd’hui je suis très fière de ma démarche. C’est pour moi quelque chose de très profond et sincère. Je suis heureuse d’avoir pu être baptisée adulte, qui plus est l’année de mes 30 ans.

- Comment l’Église vous a-t-elle accueillie ?

L’accueil a été excellent. J’ai rencontré des gens merveilleux avec lesquels j’ai tissé des liens, ils sont ma famille... Ils font partie de ma vie maintenant.

- Comment a réagi votre entourage à l’annonce de votre démarche ?

Ma famille proche a bien réagit. Ma mère savait qu’un jour je demanderai le baptême. Le jour où je lui ai annoncé elle m’a dit : « Ah ça y est, enfin tu franchis le cap ! ». Mes amis ont davantage été surpris qu’on puisse se marier à l’église et demander le baptême adulte. On m’a souvent demandé « Pourquoi cette démarche ? ». Les réunions permettent de voir qu’on n’est pas seuls, cela fait du bien. Peut-être plus que certains baptisés qui abandonnent la foi, on a le sentiment d’aller au bout de notre démarche, y compris vis à vis des engagements que nous avons pris lors de notre mariage et du baptême de notre fille.

- Priez-vous ?

Oui, pour remercier, pour moi et les personnes qui me sont chères, pour tous… Mon mari me soutient énormément. C’est mon premier supporter ! Je grandis à ses côtés. Il a reçu une éducation religieuse et ses connaissances m’aident. C’est un grand soutien pour moi.

- Qu’est-ce que le sacrement du baptême vous a apporté ?

Je dirais une certaine légitimité. Mais c’est surtout le commencement. Être reconnue comme enfant de Dieu est le début de la suite de cette aventure.

- Allez-vous demander d’autres sacrements à l’Église ?

Oui, la confirmation. Je ne veux pas m’arrêter en si bon chemin !