Outils pratiques pour vivre la démarche jubilaire

Pèlerins de la Miséricorde

Oui, c’est à un vrai pèlerinage que le pape François nous invite en cette année jubilaire ! Vers la Porte sainte, vers le Christ, Bon Berger, "visage de la miséricorde du Père", vers la grâce des sacrements donnés par le ministère de son Église, et vers aussi tous nos frères et sœurs du monde.

1ère étape :

Ce pèlerinage commence tout simplement en quittant nos activités habituelles, en nous mettant en route vers la Porte sainte. Elle est signe du Christ, Bon Pasteur, unique Porte pour accéder au Père. Relisons ce que nous dit Jésus dans ce court passage de l’évangile selon saint Jean (Jn10) :

"Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis…
Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage.
"

C’est donc le Christ lui-même qui nous attend ici, qui nous ouvre, qui nous accueille. "Quiconque entrera pourra faire l’expérience de l’amour de Dieu qui console, pardonne et donne l’espérance" (pape François).

Traçons sur nous, lentement, le signe de la croix reçu au jour de notre baptême.
"Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen." Avançons maintenant dans la maison de Dieu.

2ème étape :

Prenons le temps de nous asseoir, et de méditer, en silence. Mettons-nous en présence du Seigneur. Souvenons-nous des merveilles que Dieu fait en nous, pour nous, dans le quotidien de nos vies, mêmes si elles sont difficiles, tourmentées…
Le Bon Pasteur n’abandonne pas ses brebis, il ne déserte pas. Mais, souvent, nous ne savons pas le voir.

"Ouvre mes yeux, Seigneur, aux merveilles de ton amour…"

Retrouvons, relisons, les traces de la Miséricorde de Dieu dans nos vies… Avec Marie, nous pourrons certainement faire monter notre prière :

"Le Seigneur fit pour moi des merveilles, saint est son nom !"

3ème étape : 

Mais la lumière du Christ nous fait découvrir aussi – par contraste – nos propres zones d’ombre, nos réticences à le suivre, nos refus de l’écouter…, nos choix parfois délibérés de nous écarter de lui…

"Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi…"

C’est alors le moment de nous rappeler cette autre parole de Jésus :

"Je ne suis pas venu pour appeler les justes, mais les pécheurs…"

C’est le moment de lui demander pardon. C’est le moment de nous approcher de lui, en la personne du prêtre, dans le Sacrement de Réconciliation.

Renouvelés, re-nés dans la grâce de notre baptême – c’est bien cela le Sacrement de Réconciliation – notre cœur peut vraiment chanter la joie des enfants de Dieu dans l’action de grâce.

"Alleluia, Alleluia, Alleluia  !"

4ème étape :

Action de grâce ? C’est exactement le sens du mot grec "Eucharistie".
C’est ce que l’Église vit, chante et célèbre à chaque messe où le Christ lui-même se donne, s’offre pour nous. C’est le Pain et le Vin devenus réellement Corps et Sang du Christ.

"Ceci est mon Corps livré pour vous… ceci est mon Sang versé pour vous".
"Prenez et mangez-en tous
".

Prenons aussi le temps de méditer ce don total du Christ, pour chacun de nous.
Notre communion au Corps du Christ refera aussi nos forces pour la suite du chemin.

5ème étape :

Peut-être l’aurons déjà dit en Église pendant la messe, sinon redisons la Profession de Foi des chrétiens :

Je crois en Dieu le Père tout puissant,
Créateur du ciel et de la terre,

Et en Jésus-Christ son Fils unique, Notre Seigneur

Qui a été conçu du Saint-Esprit 

Est né de la Vierge Marie,

A souffert sous Ponce Pilate,

A été crucifié, est mort et a été enseveli,

Est descendu aux Enfers,

Le troisième jour, est ressuscité des morts,

Est monté au cieux

Est assis à la droite de Dieu le Père Tout-Puissant,

D’où Il viendra jugé les vivants et les morts.
Je crois au Saint-Esprit,

A la Sainte Église Catholique,

A la communion des Saints,

A la rémission des péchés,

A la résurrection de la chair,

Et à la Vie Éternelle.
Amen !

6ème étape :

Le pape François termine tous ses discours, toutes les audiences, toutes ses interventions en demandant de prier pour lui. C’est le moment de prier pour lui et à ses intentions. 
Sans oublier ses frères évêques du monde entier, et notre archevêque.

"Jésus miséricordieux, j’ai confiance en Toi".

7ème étape :

Nous pouvons maintenant conclure notre prière en disant la belle prière du Jubilé que le pape nous donne :
 

Seigneur Jésus-Christ,
 toi qui nous a appris à être miséricordieux comme le Père céleste,
 et nous as dit que te voir, c’est Le voir,
 montre-nous ton visage, et nous serons sauvés.
 Ton regard rempli d’amour a libéré Zachée et Matthieu de l’esclavage de l’argent,
 la femme adultère et Madeleine de la quête du bonheur à travers les seules créatures ;
 tu as fais pleurer Pierre après son reniement,
 et promis le paradis au larron repenti.
 Fais que chacun de nous écoute cette parole dite à la Samaritaine comme s’adressant à nous :
 Si tu savais le don de Dieu !

 Tu es le visage visible du Père invisible,
 du Dieu qui manifesta sa toute-puissance par le pardon et la miséricorde :
 fais que l’Eglise soit, dans le monde, ton visage visible, toi son Seigneur ressuscité dans la gloire.
 Tu as voulu que tes serviteurs soient eux aussi habillés de faiblesse
 pour ressentir une vraie compassion à l’égard de ceux qui sont dans l’ignorance et l’erreur :
 fais que quiconque s’adresse à l’un d’eux se sente attendu, aimé, et pardonné par Dieu.

 Envoie ton Esprit et consacre-nous tous de son onction
 pour que le Jubilé de la Miséricorde soit une année de grâce du Seigneur,
 et qu’avec un enthousiasme renouvelé, ton Eglise annonce aux pauvres la bonne nouvelle
 aux prisonniers et aux opprimés la liberté,
 et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue.

 Nous te le demandons par Marie, Mère de la Miséricorde,
 à toi qui vis et règnes avec le Père et le Saint Esprit, pour les siècles des siècles. Amen.

Nous voici arrivés au terme de notre pèlerinage à la Porte sainte.
Transformés, pleins d’une vigueur renouvelée, nous allons revenir chez nous, reprendre nos activités habituelles, retrouver nos familles, les personnes que nous côtoyons, que nous connaissons…

Nous sommes maintenant des disciples missionnaires de la Miséricorde.
Prêts à vivre, à accomplir les "œuvres de miséricorde spirituelles et corporelles".
En paroles et en actes.

Les œuvres spirituelles ? Le pape en cite quelques unes : "Conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts".

Quant aux œuvres corporelles, Jésus nous les indique au chapitre 25 de l’évangile de saint Matthieu :

"Donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir ls étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts…"

Pensons aussi au geste magnifique de Jésus lavant les pieds de ses disciples le soir du Jeudi saint…

"Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis.
Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.
C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous.
"

"Jubilez, criez de joie,
par le Fils et dans l’Esprit,
Dieu nous ouvre un avenir !
Jubilez, criez de joie,
il nous donne par la foi
un amour qui fait grandir"