Psaume 120

Méditation de Monseigneur LE GALL

"Un chant de marche "

 

Il faut partir, sortir, garder les yeux levés vers les montagnes. À Cracovie, dans la cérémonie où il rencontrait pour la première fois les jeunes de la Journée Mondiale de la Jeunesse, le pape François les a invités à mettre en œuvre leur dynamisme de foi pour s’élever, pour avancer et entraîner les autres à la suite du Christ, en se gardant d’être des « pensionnés » avant l’âge. Il les a engagés à monter, à prendre de la hauteur, dans la poursuite de vrais rêves et non dans l’abandon à des vertiges artificiels qui les aliènent.

Sur cette route qui monte, Dieu nous accompagne : deux fois dans ce petit psaume, le mot « gardien » lui est attribué, deux fois aussi revient l’assurance qu’il nous « gardera » ; il est encore notre « ombrage », tant le jour que la nuit. Le caractère personnel de ce suivi affectueux est marqué par la deuxième personne du singulier qui domine : ton pied, ton gardien, ton ombrage ; il te gardera, il gardera ta vie ; le soleil ne pourra te frapper.

Ce chant de marche s’achève par l’assurance d’une constante protection : « Le Seigneur te gardera, au départ et au retour, maintenant, à jamais ». La sollicitude divine est de tous les instants : elle veille à la sortie comme à la rentrée des pèlerins. Le chapitre sur le Bon Pasteur en saint Jean nous revient à la mémoire : « Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix » (10, 3-4). Jésus, comme le pape François, nous invite, nous « pousse » même, à sortir. Le texte originel mentionne d’abord l’entrée ou la rentrée, ce qui suppose que l’on est d’abord sorti.

Il s’agit donc bien d’une route avec des étapes, d’un itinéraire avec des rencontres : c’est l’Église en marche ; elle va au-devant des gens, elle les accompagne, les invite à « entrer » , à venir voir, à participer à l’assemblée dans le bercail ouvert à tous, ce que symbolisent les douze portes de la Jérusalem nouvelle, notre croix occitane, dite « perlée » , parce que le texte du livre de l’Apocalypse qui en parle, à l’avant-dernière page de la Bible, précise : « Les douze portes sont douze perles, chaque porte faite d’une seule perle » (21, 21).
 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Psaume 120


 Je lève les yeux vers les montagnes :
d’où le secours me viendra-t-il ?

Le secours me viendra du Seigneur
qui a fait le ciel et la terre.

Qu’il empêche ton pied de glisser,
qu’il ne dorme pas, ton gardien.

 Non, il ne dort pas, ne sommeille pas,
le gardien d’Israël.

 Le Seigneur, ton gardien, le Seigneur,
ton ombrage, se tient près de toi.

Le soleil, pendant le jour,
ne pourra te frapper, ni la lune, durant la nuit.

Le Seigneur te gardera de tout mal,
il gardera ta vie.

Le Seigneur te gardera, au départ et au retour, maintenant, à jamais.

 
Traduction AELF
 Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones