« Je n’ai pas fait le Noël de mes petits-enfants car je n’avais pas 10 € à leur donner  » a avoué une grand-mère à Toulouse lors d’un débat organisé par le Secours Catholique. Les fins de mois difficiles, l’équation impossible entre des revenus modestes et des dépenses contraintes en hausse masquent un quotidien fait de privations, de souffrances et de choix drastiques.

Nous ne les connaissons que trop bien ces appels à l’aide qui frappent à la porte du Secours Catholique. Quoiqu’on pense du mouvement des Gilets Jaunes, il a mis au centre du débat public ce double impératif : la dignité humaine, la justice sociale. Point de dignité sans revenu décent, sans l’écoute et la considération de ceux qui gouvernent en notre nom. Point de justice sociale sans accès à la santé, au logement, à l’emploi… sans partage des richesses. Or cet impératif est inscrit au cœur de notre projet : mener le changement social pour un monde juste, durable et fraternel avec les personnes qui ont l’expérience de la pauvreté.

Encouragés par l’appel du Conseil Permanent de la CEF, nous avons cette conviction que notre société ne devient plus juste que lorsque chacun y contribue, en commençant par les plus précaires. La révolution fraternelle est une révolution d’amour et de justice. Source immense de joie et de créativité, elle se mesure et s’accomplit dès le regard face à face jusqu’à l’examen des politiques publiques. Chacun y a sa place, comme le dit Laure qui vit à la rue : « Assieds-toi là, près de moi, par terre. Regarde-moi, comme ton alter. Regarde-moi, mon frère ».

 « Le défi urgent de sauvegarder notre "maison commune" inclut la préoccupation d’unir toute la famille humaine dans la recherche d’un développement durable et intégral, car nous savons que les choses peuvent changer » nous dit le pape François (Laudato si’, no13). N’excluons personne, permettons à chacun de contribuer à la bonne marche de notre société et à sa cohésion sociale.

Marc Beauvais,
Président de la Délégation Ariège-Garonne du Secours Catholique