Ca y’est, les voilà ordonnés diacres ! Jean-Pierre, Jean-Marc, Maurice et Michel, quatre diacres permanents pour le diocèse de Toulouse. Depuis dimanche 24 septembre, ils sont envoyés en mission chacun dans leur ensemble paroissial respectif. Depuis le jour de leur ordination, l’un d’entre eux, Michel, a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions.

Quel a été votre cheminement, personnel et en famille, pour devenir diacre ?

C’est le prêtre de ma paroisse qui m’a appelé une première fois en 2000, je n’ai alors pas donné suite. Notre cinquième enfant venait de naître, nous avions à l’époque plusieurs ados avec chacun leur problématique, donc c’était un moment durant lequel la famille avait besoin de ma présence, et pas seulement physique. De plus, je ne me sentais pas prêt.
Quelques années plus tard, ce prêtre a quitté la paroisse. Comme nous étions restés amis, il m’a demandé où j’en étais par rapport au diaconat. Ma réponse a été : « J’attends juste que l’Église m’appelle. » Le prêtre m’a dit qu’il s’en occupait, et l’aventure a commencé. C’est ainsi que nous nous sommes mis en route. 

Et une fois l’aventure lancée, quel a été le parcours ?

Le cheminement se fait avec deux années de discernement, et six années de formation, incluant des étapes clés et un conseil d’appel. Tout au long du parcours, on peut décider de continuer ou pas. Pour ma part, j’ai vécu ce cheminement parfois dans la confiance, parfois dans le combat par rapport à des questionnements sur mon devenir et, dans tout cela, j’ai pu m’appuyer sur mon accompagnateur pour m’aider à avancer. Nous avons partagé ce cheminement et ce discernement avec nos enfants, avec lesquels nous avons eu des réactions diverses allant de l’enthousiasme au questionnement, mais sans aucune réticence ou opposition de leur part.

Justement, du discernement, il en faut de toute part ! Et pas seulement de vous...

Toutes ces années nous ont permis d’avancer dans notre discernement, mais ce temps a fait bouger les frontières, le Seigneur nous travaillant sur les questions que nous nous posions. Année après année, nous avons avancé, soutenu par la fraternité diaconale - car s’est formée au fil du temps une vraie fraternité entre les candidats, les déjà ordonnés, et les postulants. En ce qui me concerne, plus j’avançais et plus j’évoluais, sans jamais faire du statut de diacre un objectif à atteindre. L’essentiel résidait en quelque sorte dans le changement intérieur qui se produisait. Malgré le discernement qui commençait à confirmer en moi ce chemin, le discernement premier demeurait celui de mon épouse. C’est elle qui avait les clés du camion car sans son accord rien n’était possible, et son discernement était à mes yeux le plus important. Sans avoir à en discuter, peu à peu, son discernement allait dans le sens du mien, et c’est ainsi que nous avons pu arriver à ce jour de l’ordination.

Dans quel état d’esprit étiez-vous au grand jour de l’ordination ?

Le jour de l’ordination a été pour moi un jour à part, un moment exceptionnel que l’on ne vit qu’une seule fois dans sa vie, moment rempli d’émotions et de joie. La joie de partager en communion cet instant avec ses enfants, sa famille, ses amis et ses collègues, des collègues interpelés par ce qui se vit pendant la cérémonie ! La joie de dire « Me voici Seigneur, je viens faire ta volonté ! ». Et aussi le moment où l’on se dit : « Mais qu’est-ce que je fais là ? » et en même temps, on ne voudrait pas être ailleurs. Enfin au moment de la vêture, on prend conscience qu’une partie de vous-même est donnée, donnée avec joie.

Comment abordez-vous votre prochain ministère ? À quoi va-t-il être consacré ?

La mission que j’ai reçue, en tant que président de l’Hospitalité, est pour moi une belle et importante mission. Je suis hospitalier depuis 6 ans, et j’aime cette hospitalité pour ce qu’elle représente pour moi, pour ses membres et puis parce qu’elle m’a aidé à discerner ma vocation au service. Aujourd’hui je suis encore un peu dans l’émotion de l’ordination, mais une nouvelle page s’ouvre, avec beaucoup de sollicitations... mais le plus important, au delà du faire, sera d’être : être un serviteur selon le cœur de Dieu. Je rends grâce à Dieu pour mon épouse, je lui rends grâce pour mes enfants, et pour ce qu’Il fait dans ma vie.