Rentrée 2019 : Travailler comme des fils du Père

par Jean-Michel Castaing, auteur

Rentrée 2019 : Travailler comme des fils du Père

C’est la rentrée ! L’heure a sonné d’aller rejoindre le bureau, l’usine ou la salle de cours ! Mais le travail est-il une corvée dont le chrétien doit s’acquitter par devoir, ou bien constitue-t-il un moyen de concrétiser dans la réalité la triple dignité de prophète, de prêtre et de roi que le baptême nous a conférée ?

 

Une entreprise familiale ?

Dans la Bible, il est écrit que l’homme gagnera sa vie à la sueur de son front (Gn 3, 19). Le travail est-il une malédiction, ou la condition de notre libération, qui nous assure une certaine indépendance par rapport à la nature ? Et Dieu dans cela ? Quel lien établir entre notre condition de fils de Dieu et la nécessité où nous sommes de prendre de la peine ? Dieu peut-Il devenir la finalité de notre travail ? Ou bien ne travaillons-nous que pour nous ? Ce serait contradictoire avec notre dignité de fils du Père. En effet, en tant qu’enfants de Dieu, nous circulons librement dans la maison du Père. Or, cette maison est aussi la Création. Nous y sommes chez nous, comme un fils dans la maison de son paternel. Aussi, la besogne que nous y abattons ne relève-t-elle pas du travail d’esclave, mais de la gestion d’un bien qui nous appartient en partie.

Cependant, à l’inverse du mercenaire, nous avons le souci des intérêts du véritable propriétaire de la Création : Dieu. Un souci qui est celui du fils qui travaille pour le bien d’un père qu’il aime. Et notre souci du bien du Père céleste s’élargit à l’échelle des intérêts de notre prochain en nous poussant à travailler pour son bien puisque Dieu est le Père de tous, et que nous Le contentons en œuvrant au bien de Ses enfants. Ainsi, le travail devrait nous paraître plus facile à accomplir si nous faisons nôtres les intérêts de Dieu, de ses fils (nos semblables) et de la Création.

 

Prêtres, prophètes et rois par le travail

Le baptême a fait de nous des prophètes, des prêtres et des rois. Et le travail n’est pas une sphère étrangère à l’accomplissement de cette triple dignité.

  • Prophètes, nous annonçons Jésus-Christ en faisant consciencieusement notre devoir d’état. Il est possible d’être témoin du Seigneur devant les autres sans parler de Lui explicitement. Il existe une sainteté discrète qui répand la bonne odeur du Christ : l’Esprit-Saint se charge de faire porter du fruit à notre témoignage.
  • Prêtres, nous offrons notre travail à Dieu comme un sacrifice qui conforte notre communion avec Lui.
  • Enfin, en tant que rois, nous faisons grandir le Royaume d’amour en accomplissant nos tâches de façon désintéressée et appliquée. Le travail représente une voie dans l’établissement de la civilisation de l’Amour. Il n’existe pas de sots métiers pour cela. Tout travail bien fait est utile au bien commun. Par là, nous agissons royalement parce qu’à travers nous, c’est le Roi des rois, Jésus, qui règne pacifiquement sur le monde.

Ainsi Dieu, loin d’être absent de notre travail, s’y trouve-t-il au contraire, de façon discrète, au centre ! Puisse la rentrée devenir plus légère après ces considérations !

Jean-Michel Castaing,
auteur

 


Actualité publiée le 3 septembre 2019