Le groupe inter-culturel de l’aumônerie des lycées Saint-Sernin et Ozenne. Lilian, 16 ans, tout à fait à droite du groupe sur la photo, en classe de seconde au lycée Ozenne, est interrogé :

Comment as-tu découvert le groupe inter-culturel de l’aumônerie ?
C’est Pauline et d’autres filles qui m’ont parlé d’un groupe de rencontre avec des migrants. Le premier contact a été très bon. J’ai essayé de venir le plus que je pouvais durant l’année, en fonction de mes horaires de cours, puisque le groupe se réunit entre midi et deux.

Qu’est-ce qui t’a intéressé dans cette expérience ?
D’abord, l’ambiance de détente. Par exemple, quand on a joué ensemble à des jeux de société. En s’amusant, on crée des liens. Mais on a également appris beaucoup de choses : j’ai appris des choses moi-même et j’en ai appris aux autres. Il y a eu des rencontres intéressantes avec des gens qui ont vécu ce changement de culture. Une Québecoise notamment.

Qu’est-ce qui, dans le fond, t’a incité à poursuivre ces rencontres ?
Moi, personnellement, j’ai de la chance. Je n’ai pas eu trop de mal à m’intégrer au lycée. Mais j’avais envie que les migrants se sentent bien accueillis, qu’ils ne se sentent surtout pas mis à l’écart. Avoir ces contacts avec nous, avoir des amis, s’amuser, je pense que cela les a aidés. Et de mon côté, j’ai été content de rencontrer des jeunes d’autres cultures. On devrait le faire dès le collège !

Apparemment, l’intégration ne va pas de soi au lycée. Penses-tu qu’en tant que jeune de l’aumônerie, tu peux être présent autrement auprès de ces jeunes-là ?
Le lycée, c’est très dur. Tout le monde n’a pas forcément envie d’accueillir l’autre. Si un jeune est différent, qu’il a du mal, c’est bien de devenir son ami. Il y en a qui se moquent des autres différents. Dans ma famille, j’ai appris à aider les autres avant de penser à moi. Quand on voit quelqu’un qui galère, on l’aide. J’ai retrouvé ce reflexe de confiance, d’échange à Taizé. Tout le monde part de zéro « Bonjour, tu veux devenir mon ami ?  » L’aumônerie, c’est un peu un lieu pour s’accueillir les uns les autres. C’est bien d’avoir des connaissances de la Bible mais si on ne fait qu’en parler, ce n’est pas suffisant. Il faut vivre sa foi de manière concrète.

Qu’est-ce qui t’a rendu heureux dans ce groupe et que tu aimerais partager ?
Rencontrer des personnes différentes, d’autres cultures, leur donner des conseils pour s’intégrer. Apprendre à bien les connaître. Les aider à dévoiler leur personnalité s’ils la cachent. Au début, ils étaient assez renfermés et puis, au fur et à mesure, ils se sont détendus.
On a bien ri ensemble. Je déteste voir les personnes tristes, fermées sur elles-mêmes. Il faut continuer les jeux, les moments de détente car c’est comme cela qu’ils ont réussi à se lancer à parler !

Ces rencontres ont suscitées des questions et des échanges très intéressants. Des anciens sont venus nous dire bonjour et nous raconter ce qu’ils vivaient au lycée ou, pour le plus âgé, dans le monde du travail.
Puissions-nous avoir le plaisir de continuer !