Vous avez aimé Diaconia ? Vous adorerez la veillée de prière du 17 octobre.

Vous avez aimé Diaconia ? Vous adorerez la veillée de prière du 17 octobre.

“Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré.” En écho à l’appel du père Joseph Wresinski, fondateur d’ATD Quart Monde, les plus pauvres vous invitent à prier avec eux. Rencontre avec Sébastien Combre, coordinateur de la veillée.

Le soir du 17 octobre, qui est une journée laïque et universelle, vous êtes plusieurs groupes à proposer, depuis quelques années à Toulouse, une veillée de prière. Pourquoi ?
Nous croyons, parce que nous en faisons l’expérience, que les plus pauvres ont quelque chose à dire à l’Église et au monde. La veillée de prière du 17 octobre, préparée en lien avec la paroisse qui nous accueille, est un lieu où ils peuvent en témoigner. Ce soir là, ce sont eux qui nous guident.
Dans la fraternité Bonne Nouvelle Quart-monde à laquelle j’appartiens, nous avons trois missions : aller à la rencontre des très pauvres, rassembler ces familles qui forment un peuple en marge et les rendre témoins grâce à ce que nous appelons « le croisement des savoirs ». C’est un peu comme un sablier : pour être ensemble dans cette rencontre fraternelle,il faut savoir s’effacer et s’écouter tour à tour, rechercher un équilibre sans cesse fragilisé.
La précarité fait peur. Comment vouloir à la fois lutter contre la misère et tenter de vivre quelque chose avec les plus pauvres ?

Éliminer la pauvreté, ce n’est pas éliminer les plus pauvres.Ni vouloir faire quelque chose « pour » eux car on risque au contraire de les enfoncer dans leur situation. C’est plutôt opérer un changement de regard radical comme celui qui a déjà été vécu à Lourdes au rassemblement Diaconia. Accepter de laisser la parole aux plus pauvres car ce sont eux qui sont au coeur de la lutte contre la misère et parce que Dieu lui-même se révèle à eux dans ce combat. Venir vers eux sans avoir rien à donner, gratuitement.
Pour se taire dans un premier temps et écouter les choses précieuses qu’ils ont à nous dire. Puis partager avec eux ce temps de prière et de chant « avec » nos différences et non « malgré » nos différences. Comme dans une chorale où se côtoient les ténors et les basses.
D’où vient cette joie profonde que beaucoup ont dit ressentir à Diaconia dans une telle rencontre avec les plus pauvres ?
On a le coeur joyeux quand les choses reviennent simplement dans l’ordre. Habituellement, on se protège contre les plus pauvres, on évite d’entrer en relation, on prend le prétexte de ne pas avoir le temps. Il est bon d’offrir des lieux où se défaire de ces canevas. Dans un contexte de gratuité et de vérité, la rencontre fraternelle devient facteur de conversion et de libération. Le peuple des plus pauvres a une grande force d’entraînement. Le père Joseph s’est battu pour que l’on reconnaisse leurs compétences et qu’ils deviennent créateurs de ponts. À la veillée du 17 octobre, ce sont eux qui invitent. Et l’Évangile partagé sera celui de la multiplication des pains !
Propos recueillis par Anne Reboux