Dimanche 25 juin 2023 | 16h | Cathédrale Saint-Étienne de Toulouse
Année 2023, deux ordinations presbytérales pour le diocèse de Toulouse ! Une aubaine… ou plutôt une chance incroyable ! Pour le diocèse d’une part, pour tout le clergé, pour le Peuple de Dieu, et pour l’Église toute entière ! Même si leurs prénoms les rapprochent, Anthony et Antoine, les deux futurs ordinands, ont des profils et des parcours bien distincts. Portraits croisés.
Le premier, Anthony, est âgé de 29 ans et a grandi à Pibrac. C’est d’ailleurs là que sa foi s’est épanouie et qu’il a découvert la joie du service d’Église : « Ma foi s’est bâtie autour de la vie paroissiale et du service de la messe », durant toute son initiation chrétienne, du baptême jusqu’à sa confirmation. Et c’est presque naturellement qu’il vient frapper à la porte du séminaire : « J’ai commencé à sentir l’appel à devenir prêtre alors que j’étais lycéen et j’ai pris le temps de le laisser mûrir au cours des trois années d’études d’histoire qui ont précédé mon entrée au séminaire. »
Pour Antoine, c’est après son bac que quelque chose s’est mis à bouger : « C’est à ce moment-là que je suis devenu très sensible à l’appel à la sainteté, propre à la vocation baptismale ; et c’est dans ce désir de servir la sainteté des autres que j’ai entendu l’appel à devenir prêtre. »
Du séminaire, en revanche, ils s’accordent pour en retenir la même chose : une exceptionnelle vie fraternelle, de belles amitiés et une formation intellectuelle de grande qualité, dont ils sont largement reconnaissants. « Tout ce qui m’a été offert par l’Église pour que ce temps de formation me permette de grandir à la suite du Christ : la belle présence des formateurs qui m’ont accompagné, la prière commune et personnelle, le trésor des études théologiques et même deux années à l’autre bout du monde, au Brésil, qui ont été d’une incroyable richesse spirituelle et humaine », confie Anthony, tandis qu’Antoine, lui, se souvient : « J’ai vécu un séminaire incroyable, je suis reconnaissant pour la formation reçue, les échanges, ma croissance humaine, spirituelle, intellectuelle. Ces quelques années ont été vraiment joyeuses et fraternelles ».
Mais le plus important, au-delà même de la formation spirituelle reçue, c’est bien la découverte du terrain qui s’est faite pendant leur année de stage puis en paroisse, dans l’ensemble paroissial de Saint-Orens-Castanet pour l’un et à Notre-Dame des Coteaux pour l’autre. Là, ils rencontrent le peuple de Dieu dans toute sa diversité, les obligeant à "faire le grand écart" pour s’adapter à toutes les situations « avec la difficulté et l’exigence que cela suppose, pour accompagner ces personnes sans renoncer à la vérité » déclare Anthony. Et si Antoine y a « découvert que le monde souffre de ne pas connaître son Sauveur », il est fin prêt à retrousser les manches ! En effet, c’est durant son stage au Canada qu’il a découvert qu’avec la puissance de l’Esprit Saint et en s’appuyant sur le renouveau charismatique, il pourrait devenir « un prêtre qui accomplit la volonté de Dieu avec joie, dans l’obéissance à l’Église. » C’est le bon prêtre auquel il aspire à devenir, « un saint prêtre, selon le cœur doux et humble du Christ » comme dira Anthony. Raison pour laquelle lorsqu’on demande à Antoine ce qu’il changerait dans l’Église, s’il avait une baguette de magicien, c’est sans surprise qu’il répond : « J’aimerais vraiment que les paroisses, les chrétiens redécouvrent leur identité missionnaire, et répondent au grand mandat missionnaire de "faire des disciples" ».
Bien sûr, si c’est dans son entier qu’ils aiment la messe que l’Église va leur donner de célébrer, qu’elle sera leur point de repère quotidien, il y a malgré tout des moments qu’ils affectionnent plus particulièrement. Pour Anthony, c’est le chant (ou la récitation) de la préface de la prière eucharistique par le prêtre, « ce texte qui varie en fonction des célébrations de l’année liturgique et déploie toutes les facettes de l’inépuisable mystère du Christ pour lequel nous ne cesserons jamais de le louer. En ce sens, la préface nous introduit dans cette action de grâce unanime qu’est le sacrifice eucharistique, qui unit dans une même communion les personnes physiquement rassemblées pour la célébration, les autres membres de l’Église d’ici-bas, les saints et les anges, appelés à former un seul corps dans le Christ. »
Pour Antoine, ce sera l’offertoire : « Parce que je découvre que je ne peux unir que mes mains vides, et ma petitesse au sacrifice du Christ. Et c’est incroyable de voir que Dieu appelle ainsi les pauvres ! » Et lorsqu’on lui demande ce qui fait un bon prêche et comment cela se mesure, il répond sans ambages : « Une bonne prédication transperce le cœur, inspire une conversion personnelle à Jésus, libère des disciples-missionnaires et aide la paroisse entière à sortir de la routine pour enflammer le monde par la puissance de l’Évangile. Et pour cela, le prédicateur doit laisser l’Esprit Saint agir en lui. Quant à la mesure de la prédication, c’est la croissance spirituelle et missionnaire des disciples. »
Ainsi, c’est confiants qu’ils s’apprêtent à recevoir le sacrement de l’ordre grâce auquel c’est au salut du monde qu’ils vont être appelés. « C’est pour le salut de tous que tu es ordonné comme collaborateur des évêques, eux-mêmes successeurs des Apôtres envoyés dans le monde entier par le Christ. Tu es ordonné au service de Jésus, pour L’annoncer et agir en son Nom, lui, le Fils de Dieu, né selon la chair, de la descendance de David, mort et ressuscité par la puissance de l’Esprit Saint », indiquait Mgr de Kerimel à Vincent du Roure lors de son ordination en décembre dernier. « N’ayez pas peur du Christ ! Il n’enlève rien et il donne tout » se rassure Anthony, selon les bons mots du pape Benoît XVI au jour de l’inauguration de son pontificat. « Au bout du compte, dans quelques dizaines d’années, je ne sais pas de quoi sera fait mon ministère, comment ma mission se déploiera concrètement au quotidien, mais je suis sûr que le Seigneur est là présent dans son Église et, comme le rappelle le concile Vatican II, qu’il attend de ses prêtres qu’ils enseignent, sanctifient et conduisent la portion du Peuple de Dieu qu’il leur confie pour en être les pasteurs. » Quant à Antoine, « sûr que Dieu n’abandonne pas ceux qui l’implorent », il sait de toutes façons que « celui qui est fidèle dans sa vie quotidienne accomplira toujours la volonté de Dieu. »
Une prière qui vous anime ?
Anthony : La séquence Veni Sancte Spiritus de la messe de la Pentecôte.
Antoine : « Viens Esprit Saint ! »
Un verset qui vous porte ?
Anthony : « Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis » (Jn 15, 15).
Antoine : « Allez, De toutes les nations, faites des disciples » (Mt 28, 19).
Un saint qui vous guide ?
Anthony : Sainte Germaine de Pibrac
Antoine : Sainte Marie, Mère du Bel-Amour
Un livre de chevet qui vous ressource ?
Anthony : Un petit livre du cardinal Ratzinger intitulé Serviteurs de votre joie
Antoine : Le Petit Prince, d’Antoine de Saint-Exupéry
Un film culte qui vous détend ?
Anthony : La trilogie Le Seigneur des anneaux, de Peter Jackson
Antoine : Madagascar !
Un verbe d’action qui vous ressemble ?
Anthony : Organiser
Antoine : Jouer
Un défaut que vous confessez ?
Anthony : Une pointe d’impatience, quand les choses s’emballent et ne suivent pas le cours prévu.
Antoine : L’impatience.
Que direz-vous à Dieu au matin de votre ordination ?
Anthony : « Seigneur, garde-moi fidèle à ton Nom »
Antoine : Niveau Ressources humaines, on a vu mieux… Ta puissance se déploie dans la faiblesse !
Et votre mère, que vous dira-t-elle au soir de votre ordination ?
Anthony : Quelque chose qui restera entre une mère et son fils !
Antoine : Je la laisse me surprendre…
► Tout le diocèse est convié à venir entourer Anthony et Antoine lors de leur ordination dimanche 25 juin à 16h à la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse.
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