Le Week-end du 20 et 21 juin 2020 ? se sont rassemblées 7 fraternités temporaires dans 7 lieux du diocèse. Archevêché, Bagatelle, Borderouge, St Alban, L’Union, Quint-Fonsegrive et St Orens. Environs 70 personnes ont répondu à l’invitation.


Les 7 fraternités ont utilisé le même déroulement.

  • Un tour de météo intérieur.
  • Un tour pour exprimer ce qui a été difficile et heureux pendant le confinement
  • Un tour pour exprimer ce que nous avons mieux compris de ce que veut dire vivre en famille.
  • Un tour pour trouver des solutions pour demain.

Voici ici quelques expressions trouvées dans les notes prises lors de ces assemblées.

 

Les difficultés du confinement :

Je n’ai pas changé grand-chose, car je suis au chômage. J’étais déjà confiné avant le confinement.

Un grand manque de l’Eucharistie même si l’église était ouverte et qu’on pouvait faire l’adoration.

Souffrance de ne pas voir ma fille placée dans une famille d’accueil, mais je lui parlais par mail.

Au début difficile, il fallait s’organiser, lire, sortir un peu. Pas mal de coups de fil, car on ne savait pas quoi faire. Je sortais le soir malgré la police !

Au début, j’ai fait tout ce que je ne pouvais pas faire avant, après j’avais peur, car j’étais confiné avec ma fille de 15 ans. Ca été dur pour mon anniversaire, car je n’avais pas mes enfants. Le positif : J’ai compris ma fille de 15 ans : son caractère. Elle se dévalorise, elle a perdu confiance en elle.

Ne plus faire des repas avec mes enfants a été dur. Je me faisais du souci pour mes enfants qui travaillent en première ligne.

Ca été dur de pouvoir gérer ma fille, car elle est autiste et tout son quotidien a été changé. Comme j’ai un jardin, elle pouvait sortir prendre l’air, mais tous les jours on sortait pour aller chercher le pain pour la faire marcher un peu, car elle a besoin de bouger. Ce qui a été le plus dur c’est que je n’ai pas pu voir mon fils de février à mai et que je ne pouvais avoir des nouvelles que par texto. (placement)

Le 1er jour, tous les points de rencontres fermés, je suis partie fêter la St Patrick avec une amie, j’avais peur de cette maladie, je toussais beaucoup et le médecin m’a dit c’est une allergie. Je n’ai pas la télé et je ne savais pas trop, les services sociaux ont interdit toutes visites.

Le déconfinement me donne la crainte, la crainte des autres sur moi. Les gens ne prennent pas de recul. Et du coup ça me rend nerveux et je m’écarte des gens.
La solitude est une tueuse silencieuse.

 

Les joies du confinement :

Confinée avec mon mari et ma nièce du Congo. Temps de grâces, car plus de temps de prière, méditation, lecture.

Agréable, je dormais, je me reposais beaucoup. Pas beaucoup de sorties et j’en profitais bien. Je vivais seule, je me forçais à faire des exercices d’assouplissement.

La prière avec les Sœurs de la Bonne Nouvelle a permis de faire des échanges.

J’ai tout rangé, je suis sortie à la pharmacie, car ma tension était montée, car j’étais en manque de contact avec ma famille et mes amis ; Je n’accepte pas cette situation. Ma tension était à 24. Je n’ai pas pu aller à l’hôpital, car COVID, j’ai essayé de me calmer, car je ne voulais pas mourir.

Avec la maison de la fraternité, on a pu discuter de sujet qu’on n’a jamais parlé, de nous remettre en question sur les lettres aux prisonniers.

J’ai pu avancer sur des travaux mis de côté. Le poids social était lourd dans la rue, j’avais toujours mon masque, mes gants, je suis allée dans ma boîte, niveau sécurité génial. J’ai peur niveau liberté par la suite.

J’ai décidé de ne plus rester à la maison sans sortir au moins une fois dans la journée et puis ça m’a permis de prendre conscience que je devais prendre ma vie en main et toujours garder la pêche.

Le confinement est arrivé le jour de notre séparation avec ma compagne, mais je suis resté chez elle (pas envie d’être seul), mais je l’ai mal vécu. On s’est supporté, mais pas engueulé.

Touché par le silence et le fait de voir sortir les animaux.
Période de ralentissement plus proche du rythme normal de l’homme.
Sans le confinement peut être qu’à la longue on serait séparé mon mari et moi. Mais depuis ç’a va mieux.
Le travail à la maison était joyeux, tranquille, on n’avait pas de pression pour quoi que ce soit.
J’ai lu la bible et j’ai contaminé mon fils (à la bible).
J’ai vécu le confinement comme une retraite spirituelle.

 

La famille :

La famille est sacrée, personne n’est laissé sur le bord du chemin. Mes enfants ont beaucoup d’amour pour moi.
Dans ma famille spirituelle, Dieu nous rapproche tous et chacun a envie de partager.
S’aimer, se protéger, se donner des nouvelles. Famille humaine et famille de Dieu, famille élargie.
Çà s’apprend depuis qu’on est enfant, toujours à construire, suppose des initiatives. Chemin d’amour rayonnant, Dieu est famille
Une famille, ça aide bien dans les moments difficiles
La famille n’est pas que biologique elle peut être religieuse.
S’il y a dialogue, on peut s’unir
La famille c’est la vie c’est sacré.
La famille c’est toujours à construire.


Et pour demain ?

Beaucoup de gens polluent, ce n’est pas bon, ni pour les poissons, ni pour l’eau, ni pour nous !
Le monde serait un paradis si chacun fait un peu attention, personne ne mourrait de faim. Dieu nous a confié un beau jardin !
Notre monde risque d’être une poubelle si on continue de consommer, ça m’inquiète, on risque de donner un « monde poubelle »
On a repris trop vite ses habitudes, c’était une parenthèse
Ce qui m’a inquiété c’est les sans-abri « restez chez vous » oui, mais où ?
Je ne suis pas très optimiste pour le monde d’après, mais je reste positif.
Je fais très attention à ce que je dis, les gens ont perdu leur humour.
J’ai un espoir que ça crée quelque chose de neuf dans l’église.
Il faut laisser aussi la nature tranquille, car on a aussi besoin d’elle.
Il faut changer le monde s’y mettre à tous avec le Seigneur.

 

Conclusion :

Pendant ces temps de partage il est apparus un besoin des personnes, quelque soit leur condition de vie, leur lieu d’habitation, leur âge… de parler de leur expérience du confinement.
Dans les expressions relevées, dans les notes de ces 7 petits groupes on trouve une description de l’avant confinement, de pendant le confinement, mais très peu d’après le confinement.
Une expression résume assez bien cela « On a envie que ça change, mais aussi envie de revenir à la normale. ».
Malgré qu’il soit difficile pour les personnes présentes de dire ce qui a changé, il y a un vrai espoir de changement « Notre monde est comme un potiron, plein de graines prometteuses. Nous porterons du fruit et du légume ».
En ce qui concerne la famille deux grandes tendances sont à noter

  • La famille est aussi spirituelle, c’est les amis, la communauté et parfois même les voisins.
  • La famille permet de traverser plus facilement les épreuves.

En ce qui concerne l’avenir même s’il y a des inquiétudes, les gens expriment plutôt l’espoir d’un changement positif.
Il est à noter également que les personnes dans leurs expressions parlent beaucoup d’écologie. En effet les participants ont massivement dit que les problèmes actuels sont dus à une non-écoute de la terre, et que les solutions pour s’en sortir sont écologiques

 

 

Textes de l’assemblée

Textes de la commision diocésaine Place et parole des pauvres.

Textes de synthése suite à l’assemblée.