Dans son Motu proprio inattendu, au ton grave, le pape François salue les Évêques du titre de Traditionis custodes, « Gardiens de la Tradition ». Il fait appel au cœur de notre mission épiscopale, nous que le Concile salue comme « principes visibles et fondements de l’unité de nos Églises locales  » (Lumen gentium, n. 23). Nous savons que l’unité est toujours à nourrir, à refaire, ce qui est vrai dans différents domaines, mais plus particulièrement celui de la liturgie, où les sensibilités sont vives.

Le Pape rappelle fortement que le rite latin de l’Église romaine a une seule forme qui fait loi pour la célébration de la messe, celle qui est issue du concile Vatican II, promulguée par saint Paul VI. La forme extraordinaire est concédée à certains groupes à des conditions particulières. Ce qui veut dire que ni les communautés ni les prêtres ne peuvent choisir l’une ou l’autre forme à leur choix, mais qu’il leur faut la permission de l’Évêque ou même du Saint-Siège pour célébrer la forme extraordinaire. Il convient de conduire doucement l’ensemble des fidèles à la digne célébration de l’unique forme ordinaire.

C’est pour le Saint-Père l’occasion d’exhorter à une célébration fidèle de l’Ordo Missæ issu de la rénovation liturgique, en rejetant les approximations ou les innovations qui ont heurté les fidèles. Précisément, la publication à l’automne de la traduction française du Missel romain nous donnera l’opportunité de revivifier, dans la fidélité à l’Église universelle, la qualité de nos célébrations eucharistiques, tant du côté des célébrants que du côté des assemblées.

Vous savez que je suis depuis une quarantaine d’années un défenseur et illustrateur de la messe et de la liturgie voulues par les Pères du Concile. Pour autant, je respecte les deux communautés de notre diocèse qui trouvent plus de profit spirituel dans la forme extraordinaire, à Saint Jean Baptiste et à Launac, ce qui se fait avec souplesse. Ces communautés sont confiées aux prêtres qui en ont reçu la mission et qui ont le souci, comme leurs fidèles, de l’unité de notre Église diocésaine et sont attachés à son Pasteur. Avant la rentrée, je verrai avec ces prêtres comment ces fidèles garderont toute leur place dans la paix. Bon été serein à tous.

+ fr. Robert Le Gall
Archevêque de Toulouse

Le 20 juillet 2021
fête de saint Apollinaire
disciple de saint Pierre