Confinés, mais présents aux autres !

par Jean-Michel Castaing, auteur

Confinés, mais présents aux autres !

La terrible crise sanitaire du coronavirus nous confine chez nous. Cette disposition est le principal moyen de vaincre la pandémie. Désormais, nous sommes assignés à résidence pour la bonne cause. Finis les visites aux amis, les spectacles, les sorties sylvestres, le tourisme ! Qui dans son appartement, qui dans sa maison, chacun est sommé de rester sagement chez soi, seul ou bien entouré de son conjoint(e), de ses enfants, parents ou amis, etc. À l’instar des Chinois, des Italiens, des Espagnols et de tant d’autres à travers le monde, les Français sont appelés à vivre en vase clos. Plus moyen de bouger en dehors d’un périmètre très restreint ! Est-ce à dire que l’horizon de nos pensées court le risque de se rétrécir lui aussi ? Cela dépend de nous.

Proches et moins proches
 

L’obligation de rester chez soi n’est pas forcément facteur de solitude. D’abord, il y a celles et/ou ceux avec lesquels nous partageons l’espace de confinement (excusez ce vilain terme). Peut-être ne sommes-nous pas habitués à vivre avec eux constamment ! Ensuite, notre pensée se tourne vers ceux que nous aimerions avoir à nos côtés, et qui sont cloîtrés eux aussi chez eux. Nous avons toujours la possibilité de leur passer un coup de fil. En poussant plus loin, nous pouvons encore prendre des nouvelles, à la faveur de notre inactivité (pour ceux qui ne travaillent pas), des personnes qui nous furent jadis proches, et que le cours de la vie, ou bien notre négligence, nous a fait perdre de vue. C’est le moment de s’enquérir d’elles en leur téléphonant !

À la découverte du personnel de santé
 

Et puis, la télévision et les chaînes d’info en continu nous ont fait découvrir toutes les catégories du personnel de santé, admirable de sagesse, de dévouement, de courage et de ténacité face à la vague de l’épidémie. Chrétiens, nous pouvons rendre grâce pour eux. Quel beau visage d’humanité nous offrent-ils ! La santé est un secteur d’activité qui donne à voir le Christ dans nos frères, à la fois dans les malades comme dans les soignants. Jésus ne s’est-il pas comparé à un médecin, et ne s’est-il pas identifié aux plus faibles d’entre nous ?

Les plus fragiles...
 

Confinés chez nous, l’occasion nous est donnée de réfléchir également à la condition de nos aînés isolés, victimes d’une double peine : à leur solitude s’ajoute la difficulté, et parfois l’impossibilité, de recevoir des visites. Ayons à cœur de prier pour les personnes âgées dans les Epahd ainsi que pour celles que les nouvelles de l’évolution de la pandémie dépriment, inquiètent ou paniquent. Peut-être l’Esprit Saint nous inspirera-t-Il des actions à accomplir en leur faveur une fois que la crise sera passée.

 ... et tous ceux qui entourent
 

Enfin, la pandémie est l’occasion d’avoir une pensée pour une autre catégorie de la population : toutes celles et ceux qui nous entourent, et que nous rencontrerions si nous pouvions sortir ! C’est pour eux, pour leurs proches et moins proches, que nous restons chez nous ! En effet, ainsi que le fait remarquer malicieusement l’épidémiologiste britannique Graham Medley : « La plupart des gens ont peur d’attraper le virus. Alors qu’en fait la bonne chose à faire, c’est d’imaginer que vous êtes déjà contaminé, et de tout faire pour ne pas le transmettre ».
Confiné à domicile, seul ou bien entouré, la possibilité est offerte néanmoins à chacun d’éviter le repli sur soi et le ressassement de son malheur pour élargir la focale de sa vision. « Nul n’est une île », dit le proverbe. La crise sanitaire aura eu la vertu de nous le rappeler.

Jean-Michel Castaing

 


Actualité publiée le 20 mars 2020