Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur

Dans ses blessures : la guérison !

Dans sa prophétie du quatrième chant du Serviteur souffrant, Isaïe révèle que « ce sont nos souffrances qu’Il portait et nos douleurs dont Il était chargé… Le châtiment qui nous rend la paix est sur Lui, et dans ses blessures nous trouvons la guérison. » (Is 53,4-5)
En lisant très attentivement le récit de la Passion du Seigneur selon Saint Matthieu et en la méditant, nous pouvons relever toutes les blessures que notre Dieu fait homme a reçues et apprécier ainsi que toutes les blessures qui peuvent frapper une personne, Jésus les a reçues.
Jésus a commencé par être trahi par un de ses Apôtres, Judas qui va le vendre 30 pièces d’argent : combien de personnes sont elles trahies pour un bien sordide ? Alors qu’il mange au même plat après avoir eu les pieds lavés (d’après le récit de la Passion selon Saint Jean), c’est hypocritement que Judas demandera si c’est lui que Jésus désigne. Combien sont blessés par un comportement identique de la part d’un proche ?
Au domaine de Gethsémani, Pierre, Jacques et Jean préfèrent dormir plutôt que de veiller dans la prière avec Jésus qui a besoin de leur soutien spirituel. Combien se trouvent à jeun de soutien fraternel et donc seul dans leur angoisse ?
Au moment de l’arrestation, Judas embrasse Jésus pour qu’Il soit arrêté. Combien sommes-nous à avoir été salués par des frères qui en même temps et par derrière nous ont livré à la gueule des loups ?
Tous les Apôtres ont abandonné Jésus et se sont enfuis. Jésus est abandonné des siens, de ses plus proches. Combien ont été abandonnés de leur conjoint, d’un de leur parent, voire des deux, de leur(s) enfant(s), de leur frère ou sœur, de proches avec qui, pourtant ils ont tant partagé ?
Au cours des différents jugements, Jésus a été victime de faux témoignages, de calomnies, d’accusations à tort et du reniement de Pierre. Qui, un jour ou l’autre, n’a pas été victime de tels comportements ?
Jésus a été outragé par des crachats, giflé, roué de coups, insulté et moqué. Combien de personnes sont-elles aussi victimes d’aussi vils comportements ?
Jésus a enduré la lâcheté de Pilate qui préfère, par peur et intérêt, condamner Jésus et relâcher un bandit tout en s’en lavant les mains, agissant contre sa conscience car il savait Jésus innocent. Combien ont-ils été jugés et condamnés par peur ou intérêt, de manière si injuste et si inique ?
Jésus a été déshabillé, recouvert d’un manteau dérisoire, couronné d’épines, doté d’un roseau en guise de sceptre pour être moqué, outragé, ridiculisé, injurié, violenté et torturé par cette foule qui pourtant quelques jours avant L’ont acclamé avec des rameaux et des cris de bienvenue « Bénit soit celui qui vient au Nom de Seigneur, Hosanna au fils de David ! » . Aujourd’hui, cette même foule crie « Crucifie-Le » ! Combien de personnes subissent une ou plusieurs de ces violences si blessantes et humiliantes après avoir été pourtant parfois même acclamées ?
N’avons-nous jamais été de ceux qui avons aussi blessé un ou plusieurs de nos frères, un jour ou l’autre et par lui ou eux, avons alors blessé Jésus ?
Dieu le Fils fait homme en Jésus est allé jusqu’à endurer toutes ses blessures par amour des hommes et du Père Eternel. Par et dans l’obéissance afin que, jusqu’au bout tout fut accompli selon la volonté divine du Père, par Lui, avec Lui et en Lui, chacun de nous soit sauvé par Ses souffrances et trouve dans Ses blessures la guérison.


 Abbé Régis l’Huillier+,

curé de l’Ensemble paroissial de Villefranche