Je m’appelle Bernard des Chrétiens du Quart Monde de Toulouse.

J’ai aimé Diaconia parce qu’on a vu Daniel Maciel, il a tout organisé avec Elisabeth et Charlotte. Il était venu sur Toulouse nous rencontrer il y a 2 ans, on avait travaillé avec lui. Je me suis régalé d’entendre tout ce qu’on a dit. Je suis allé au forum radio sur le chômage et le travail.

On a joué notre pièce de théâtre sur la vie des familles du Quart Monde. Moi qui n’ai jamais fait de théâtre : j’ai joué le clown. Mgr Le Gall a dit "il faudra faire diaconia 31".

Je m’appelle Corinne, et je fais partie des chrétiens du Quart-Monde.

Diaconia fut un rassemblement à Lourdes au moment des fêtes de l’Ascension et 12 000 personnes dont environ 2 à 3000 personnes en état de pauvreté. Ce rassemblement a été voulu par les évêques de France et présidé par l’évêque de La Rochelle.

Ce rassemblement fut axé autour de la prière et de la réflexion. 2 messes solennelles furent célébrées dont celle de l’Ascension par Monseigneur Sara, la seconde par Monseigneur André Vingt-Trois. Que d’émotion, de ferveur au milieu de tous ces chrétiens, 12 000, qui priaient et chantaient d’une seule voix leur foi, leur espérance en DIEU.

Ce qui fut exceptionnel ce fut de voir que chaque évêque était assis au milieu des fidèles de son diocèse, au plus près de ses pauvres.

Plusieurs thèmes furent abordés dans les forum, j’étais dans celui de "la place des pauvres dans l’église ; comment la communauté chrétienne peut-elle aller à leur rencontre ?"

Il y a eu plusieurs témoignages tous très émouvants. J’ai retenu en particulier celui de cette dame qui avait perdu la foi après le décès de son fils. La haine avait remplacé sa Foi. Puis elle rencontra des gens du S.A.P.E.L. à Lyon qui lui tendirent la main et l’intégrèrent petit à petit dans leur groupe de partage de l’Evangile. Ils ont lu ensemble l’Evangile et doucement la Foi a regagné son cœur.

Nous avons réfléchi à cette main tendue vers nos frères et sœurs en difficulté. Comment aller à leur rencontre ? Dans tous les témoignages c’est l’idée qui fut la plus forte. Nous devons êtres des missionnaires. Les personnes en état de précarité ont besoin qu’on les cherche, qu’on aille à leur rencontre car le plus souvent elles se taisent, elles se cachent.

Comment ? En faisant attention lors des messes dominicales aux personnes qui restent au fond de l’église, isolées comme pour se cacher. En organisant des lieux de convivialité dans les paroisses où nous pourrions les accueillir : pause-café, goûter...Et quand elles viennent ?
Il faut savoir les écouter, les laisser parler. Il faut être patient, très patient car ce n’est pas facile pour eux de parler, ça peut prendre beaucoup de temps ; il ne faut surtout pas baisser les bras.... Mais qu’importe le silence, car le seul fait d’être avec eux sans parler est important pour eux. Ils existent, car quelqu’un s’intéresse à eux ; le reste viendra... La parole permet de passer de la destruction à la vie.

Il faut apprendre à se connaître, faire tomber les barrières qui nous séparent d’eux et surtout ne porter aucun jugement. Ils nous ont dit "on a besoin d’être regardés par des gens fréquentables. On a un regard nouveau sur nous-mêmes quand d’autres nous regardent ainsi."

Venez comme vous êtes et vous serez accueillis.
Religion veut dire relier, donc le rôle de l’Eglise et le nôtre est de relier les hommes les uns aux autres. Il faut avancer sur le chemin de la conversion. Il faut sortir, aller à la périphérie de nos églises comme l’a dit notre Pape François. Personne n’est assez pauvre pour n’avoir rien à donner.

Témoignages publiés dans le bulletin du secteur paroissial de St Loup-Cammas