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Édition spéciale : le grand silence du Samedi saint

Durant cette Semaine sainte, nous vous envoyons une newsletter spéciale à l’occasion du Triduum pascal qui nous conduit vers Pâques. Elle a pour objectif de nous introduire au mystère du jour, les rubriques habituelles en seront modifiées.

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Au matin du Samedi saint, l’Église tout entière est plongée dans un profond silence. Le soir du Vendredi, au terme de l’Office de la Passion, les autels ont été dépouillés et les tabernacles vidés. Les chrétiens veillent auprès du tombeau de leur Seigneur et Sauveur. Ils se souviennent des heures terribles de la Passion ; ils revoient dans leur mémoire la Sainte Face et tout le Corps Immaculé de Jésus déchirés par la souffrance. Ses dernières paroles sur la Croix leur reviennent à l’esprit : «  J’ai soif  » (Jn 19, 28), deux petits mots qui expriment son désir de voir le cœur des hommes se tourner vers Lui ; «  Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font  » (Luc 23, 34), imploration qui exprime l’immensité de son Amour pour ceux-là mêmes qui le mettent à mort ou s’en réjouissent ; « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?  » (Mt 27, 46 ; Mc 15, 34), reprenant le premier verset du Psaume 21, par lequel, comme le psalmiste, Jésus semble terrifié par l’absence de Dieu ; « Père, en tes mains je remets mon esprit  » (Lc 23, 46), cri qui redit toute sa confiance en son Père dont il a fait sienne la volonté ; enfin «  C’est achevé  » (Jn 19, 30), exclamation qui montre que les temps sont vraiment arrivés à leur plénitude, ce qu’atteste aussi le déchirement du voile du Temple par son milieu (Lc 23, 43).

Priant en silence devant le tombeau, les croyants n’oublient pas non plus la figure de sa Sainte Mère, en proie à une douleur extrême, mais qui est restée pourtant debout devant la Croix, appuyée sur l’épaule du disciple bien-aimé et le message que le Crucifié a donné à l’un et à l’autre : « Femme, voici ton fils  » et « Voici ta mère  » (Jn 19, 26-27) ; ils revoient en esprit Joseph d’Arimathie descendant le corps de la Croix et Nicodème apportant un « mélange de myrrhe et d’aloès » (Jn 19, 38-39) pour l’embaumer.

Avec la Mère et les disciples, les chrétiens, en ce samedi, sont en deuil et pourtant, au plus profond de leur cœur, ils entendent ces autres paroles du Christ : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit  » (Jn 12, 24) et encore : « Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai  » (Jn 2, 19). Puis leur revient en mémoire une phrase du « Je crois en Dieu » qu’ils redisent chaque dimanche, parfois sans y prêter suffisamment attention : « Il est descendu aux enfers  ». Comme le précise le Catéchisme de l’Église Catholique (§ 635) : « Le Christ est donc descendu dans la profondeur de la mort afin que "les morts entendent la voix du Fils de Dieu et que ceux qui l’auront entendue vivent" (Jn 5, 25). Jésus, le « Prince de la vie  » (Ac 3, 15), a « réduit à l’impuissance, par sa mort, celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable, et a affranchi tous ceux qui, leur vie entière, étaient tenus en esclavage par la crainte de la mort » (He 2, 14-15). Désormais, le Christ ressuscité « détient la clef de la mort et de l’Hadès » (Ap 1, 18) et « au nom de Jésus tout genou fléchit au ciel, sur terre et aux enfers » (Ph 2, 10).

En se remémorant toutes ces vérités de foi, les croyants, dans le grand silence du Samedi saint, perçoivent la vive flamme de « la petite sœur Espérance », comme le disait Charles Péguy, et après les jours de la Passion, ils se réjouissent à l’avance de la Résurrection, que nos frères d’Orient associent indissolublement, sur leurs icônes, à la descente aux enfers.

Une très ancienne homélie chrétienne, citée dans le même paragraphe 635 du Catéchisme et dont on pourra, si on le souhaite, poursuivre la lecture, exprime bien tout cela :

« Un grand silence règne aujourd’hui sur la terre, un grand silence et une grande solitude. Un grand silence parce que le Roi dort. La terre a tremblé et s’est calmée parce que Dieu s’est endormi dans la chair et qu’Il est allé réveiller ceux qui dormaient depuis des siècles. »

Jean-Louis Brêteau,
Diacre permanent pour l’ensemble paroissial de Muret

 

Vidéo Méditative (clic ! )

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Accédez ici au texte méditatif de saint Épiphane pour le Samedi saint.
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