Edito de juin 2021

Entrons dans son Cœur !

Pour l’antienne du Magnificat des Vêpres de la Solennité du Sacré Cœur de Jésus, que nous célébrerons le vendredi 16 juin prochain, l’Église nous fera chanter : « Le Seigneur nous a accueillis dans son cœur ». Dans l’Ancien Testament le cœur de Dieu est considéré comme organe de sa volonté d’amour. Si la douleur que son cœur éprouve pour les péchés de l’homme conduit Dieu à décider le déluge, cette même douleur l’émeut face à la faiblesse humaine et le conduit finalement au pardon. Osée nous décrit bien l’amour avec lequel le Seigneur s’adresse à l’humanité représentée par Israël : « Quand Israël était jeune, Je l’aimais, et d’Égypte J’ai appelé mon fils. Mais plus Je les appelais, plus ils s’écartaient de Moi …mon Cœur en Moi est bouleversé, toutes mes entrailles frémissent. » (Os. 11, 1.2.8)

Le Cœur de Dieu frémit de compassion. C’est le fruit succulent que nous dispense la délicieuse grâce de la vraie dévotion au Sacré-Cœur de Jésus à laquelle nous invite à découvrir la Mère Eglise durant tout ce beau mois de juin : découvrir par la contemplation le mystère d’amour que sourd le Sacré-Cœur de Jésus. L’Église nous offre la possibilité de contempler le mystère du Cœur d’un Dieu qui s’émeut et reverse sans cesses tout son amour sur l’humanité ! Un amour mystérieux qui nous révèle la passion incommensurable de Dieu pour l’homme. Face à l’ingratitude des hommes Dieu ne se rend pas devant le refus que Lui oppose le peuple qu’Il a choisi. Avec une infinie et riche miséricorde, Il envoie son Fils unique afin qu’Il prenne sur Lui le destin de l’amour détruit. Vainquant le pouvoir du mal et de la mort, le Fils rendra leur dignité de fils aux hommes devenus esclaves du péché. Tout cela au prix très élevé de l’immolation sur la Croix du Fils qui S’offre comme rançon en Sacrifice au Père et en livrant aux hommes son Corps. « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, Il les aima jusqu’au bout. » (Jn 13,1) Le signe qui exprime cet amour qui dépasse la mort est son Cœur transpercé par une lance (cf. Jn 19,34).
Tout au long de ce mois, prenons le temps pour entrer dans la contemplation du Cœur transpercé de Celui que nous crucifions à cause de nos péchés. Chacun de nos péchés est un coup de lance qui transperce le Cœur de Jésus ! Rappelons-nous qu’avec le Christ, le Père nous a ressuscités et faits asseoir aux cieux, dans le Christ Jésus (cf. Ep2, 6). Pénétrer dans le Sacré-Cœur de Jésus, c’est entrer dans le Christ Jésus. Entrer dans le Christ Jésus, c’est entrer dans son Cœur sacré. C’est demeurer dans son amour comme Jésus nous y invite et nous y exhorte. De ce Sacré-Cœur de Jésus jaillit le don de tout ministère baptismal, diaconal, sacerdotal et épiscopal. C’est ce qu’affirme si bien le Catéchisme de l’Eglise catholique qui enseigne que le sacerdoce (le ministère) est l’amour du Cœur de Jésus (n°1589).

Ne nous éloignons plus de cette Source de l’Amour qui est ce Sacré-Cœur de Jésus transpercé sur la Croix mais plongeons y de tout notre cœur. Nous pourrons y savourer les bienfaits que procure un tel cœur à Cœur aussi doux que le Cœur à cœur ! Ecoutons le divin murmure dans le silence du cœur qui nous révèle qu’Il est ce Cœur qui a tant aimé les hommes dont chacun de nous fait partie.

 
 Abbé Régis l’Huillier+, curé

 


Actualité publiée le 15 juin 2023