Edito : Il est grand le Mystère de la Foi

Comme chaque année, au mois de juin, je voudrais nous faire réfléchir sur le grand mystère de la Foi qu’est l’Eucharistie. Dès le début de ce mois, cette année, nous célébrons avec solennité la fête du Très Saint Sacrement du Corps et du Sang du Seigneur et celle du Sacré Cœur de Jésus.

Saint Paul nous révèle après le récit de l’Institution, par des paroles graves, nos responsabilités en face de l’Eucharistie : « Ainsi donc, quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du corps et du sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même…car celui qui mange et boit, mange et boit sa condamnation, s’il ne discerne le Corps. » (1Co11,27-29)
Enseignement aussi grave que celui de Saint Jean qui nous révèle l’enseignement de Jésus : « Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle… Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson. Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. » (Jn 6,54-56). Essayons donc pendant ce mois de pénétrer la plénitude de ce Mystère afin d’en rectifier ou d’approfondir notre attitude devant et dans la réception de ce Très Saint Sacrement.
Qu’est-ce que l’Eucharistie ? A cette question éternelle, il n’est qu’une réponse éternelle :

« L’Eucharistie est le Sacrement qui, par l’admirable et miraculeux changement de toute la substance du pain et du vin en Corps et Sang de Jésus-Christ, contient vraiment, réellement et substantiellement le Corps, le Sang, l’Âme et la Divinité de Jésus-Christ, sous les espèces du pain et du vin, pour être notre nourriture spirituelle. »

Il est difficile de dire mieux ou plus en moins de mots !!! L’Eucharistie n’est donc pas un simple pain partagé, en signe d’amitié ! Il ne s’agit pas non plus d’une présence symbolique que nous appellerions réelle parce que nous y croyons ou que nous sommes rassemblés. L’Eucharistie c’est Jésus-Christ Lui-même, sa Personne vivante et réellement présente avec son Corps, son Sang, son Âme et sa Divinité.
Par l’Eucharistie, en effet, Jésus marque concrètement sa volonté de demeurer parmi nous (cf. Mt 28,20), de Se communiquer à nous dans sa vie même de Fils de Dieu. Cette présence de Dieu parmi nous s’exprime sous le signe le plus directement accessible à notre humanité : celui d’une nourriture. N’est-ce-pas, en effet, la préoccupation constante de notre vie quotidienne pour la croissance de notre corps ? L’Eucharistie, c’est cette présence de Dieu qui veut s’incorporer à notre être, qui veut communier avec lui. A la Cène, Jésus n’a pas dit : « Pensez à Moi » mais Il nous a dit « Prenez et mangez, ceci est mon Corps » ! L’Eucharistie n’est pas l’invention d’un homme ou de l’Eglise, c’est l’œuvre de Dieu, de Dieu le Fils fait homme qui nous transmet tout son être, toute sa vie de Fils de Dieu sous cette apparence si expressive et si humaine d’une nourriture. 
L’Eucharistie, c’est un geste créateur par lequel Jésus fonde l’Eglise. Si l’Eglise, c’est Jésus répandu et communiqué, comment peut-Il l’être mieux que par l’Eucharistie ? Depuis la Cène, l’Eglise est désormais le signe visible du Sacrement de la Nouvelle Alliance voulue et réalisée par le Christ en son Corps livré et son Sang versé pour nous. L’Eglise ne peut exister et se développer que par référence au geste qui l’a fondée. Si l’Eglise ne vit et ne grandit en charité et communion qu’en se nourrissant du Sacrement qui l’a fondée, il en est de même pour toute communauté chrétienne, paroissiale ou familiale comme pour tout membre de l’Eglise.
« Mon Père comment faut-il communier ? » demandait un séminariste à son professeur de liturgie. « Avec Foi, avec Amour, avec respect, avec adoration et avec dévotion ! » lui répondit l’éminent et sage professeur … Que Jésus Eucharistie nous donne l’Esprit de docilité pour suivre avec application cette réponse !

Abbé Régis l’Huillier +

 

 

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