Le 28 juin prochain, quand l’un recevra l’ordination diaconale, Jesus-Miguel Ceretto, l’autre deviendra prêtre pour l’éternité, Aymar de Langautier. Portrait croisé de deux hommes passionnés par la mission.

« Les dons de la grâce sont variés, mais c’est le même Esprit. Les services sont variés, mais c’est le même Seigneur. Les activités sont variées, mais c’est le même Dieu qui agit en tout et en tous.  » Saint Paul, dans sa première lettre aux Corinthiens, illustre bien la diversité des vocations des deux ordinands. En effet, alors qu’Aymar est à Toulouse depuis sa naissance, Jesus a passé les trente premières années de sa vie au Vénézuela. Dans leurs familles, toutes deux catholiques, la prière était présente au quotidien. Pour Jesus, c’est précisément « la présence maternelle de Marie » qui l’a aidé à vivre sa foi. La proximité de prêtres et de religieuses l’a fait grandir « dans une ambiance catholique ». Dans la famille d’Aymar, des prêtres étaient souvent invités. « Cela signifiait pour moi leur grande accessibilité. Ils n’étaient pas seulement prêtres pour dire la messe, ils étaient disponibles pour tous, s’intéressant à chacun », reconnaît le futur prêtre.

Pourtant, l’appel du Seigneur n’a pas été le même pour chacun des deux séminaristes. Après une période de latence pendant son adolescence, Jesus se pose beaucoup de questions et cherche « quelque chose d’éternel, qui ne change pas, qui ne déçoit pas ». À l’âge de vingt-trois ans, bien décidé à reprendre la pratique de la messe dominicale, il demande à Dieu son aide. « Je lui parlais comme à un ami », évoque le futur diacre. Au cours d’une retraite spirituelle, Jesus se sent appartenir à l’Église, « comme le Christ est la tête et nous sommes le corps ». Engagé au sein du mouvement d’évangélisation "Cursillos de Cristiendad", le jeune vénézuélien témoigne de sa foi auprès de ses amis de l’université de sciences économiques. Marqué par le sacrement du pardon reçu au cours de la semaine sainte 2007, vécu « comme une première confession  », il fait « l’expérience d’une libération ». Au cours d’une année de discernement, entouré de séminaristes avec qui il lie une solide amitié, sa vocation se précise : il sera prêtre.

Aymar a, pour sa part, entendu l’appel du Seigneur très jeune. « J’ai ressenti un désir indescriptible », se souvient-il. Préparant sa première communion, il entend distinctement une voix : « Je te veux comme prêtre  ». Le désir de répondre à cet appel ne le quitte plus. Passionné par ses études d’aménagement paysager, il ne change pourtant pas de cap. Le toulousain reconnaît la délicatesse de ses parents et des prêtres qui l’ont accompagné, le laissant toujours libre de confirmer ou pas ce désir. Les parcours vocationnels et les Journées d’Appel pour Dieu proposés par le diocèse de Toulouse lui ont permis d’avancer dans son discernement. Sa formation au séminaire lui a fait l’effet d’un « tamis, ne gardant que l’essentiel : son désir de devenir prêtre ». En Afrique du Sud pour un an, il reçoit de Fidesco la mission de préparer un lieu d’accueil pour des jeunes toxicomanes. Il y goûte une grande liberté dans le choix de son emploi du temps, sa vie spirituelle y trouvant naturellement sa place.

Les deux séminaristes apprécient leurs différentes expériences en paroisse. L’accompagnement des catéchumènes, la préparation des sacrements et des funérailles les stimulent. Jésus est particulièrement marqué par la lente conversion de ceux qu’il accompagne. « Le Seigneur se révèle alors qu’ils ne connaissent rien de Dieu  », s’émerveille t-il. Quant à Aymar, il perçoit la forte attente des personnes vis-à-vis de l’Église et le besoin qu’elles ont d’être accueillies, même si elles ne viennent qu’occasionnellement.

« Pour célébrer la messe, apporter la liturgie aux personnes, être un instrument de la miséricorde de Dieu », Aymar a hâte d’être ordonné prêtre. Quant à Jesus, il attend son ordination diaconale qui lui procurera « l’effet de s’identifier à la vie dans le Christ ».