Jeudi saint, la Cène du Seigneur

En la veille du vendredi saint, jour du don parfait du Christ dans l’amour, le jeudi saint préfigure et réalise déjà la même réalité du don de Jésus dans le pain et le vin. Au moment de célébrer la Pâque juive, rédemption et salut du peuple saint, en se saisissant des deux espèces du vin et du pain, Jésus fait participer ses apôtres à ce grand moment de son sacrifice qu’il va vivre le lendemain, comme véritable Agneau offert à Dieu.

Jésus y fait la démonstration d’un double commandement d’amour : amour de Dieu pour l’homme et amour de l’homme pour son Dieu à travers l’hostie, mais aussi amour entre les hommes en leur lavant les pieds. Dans les deux cas, on trouve le commandement du Seigneur : « Que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous  ». Cette double invitation s’adresse aux apôtres devenus les prêtres de la Nouvelle Alliance en ce jour-là. C’est pourquoi le jeudi saint est aussi la fête de tous les prêtres.

Le sang, signe de vie qui accompagnait les sacrifices de l’ancienne Alliance, signe un nouveau contrat entre Dieu et l’homme. Jésus s’y engage pour la vie de l’homme en lui communiquant sa propre vie, en le lavant dans son propre sang, « sang de l’Alliance nouvelle et éternelle ».

Le pain de son côté nourrit la vie des chrétiens et les fait communier à la mort et à la résurrection du Christ. Le pain azyme, pain sans levain, rappelle les malheurs des esclaves de l’Egypte et l’urgence à se laisser sauver.

Le lavement des pieds rejoint tous les hommes, Pierre qui a besoin de connaître toute la miséricorde du Seigneur, et même Judas qui se prépare à trahir, car l’amour de Jésus va jusqu’à aimer tout ce qui lui est ennemi.
 

Père Michel Martin-Prével

Communauté des Béatitudes

 


Actualité publiée le 1er avril 2015