A Toulouse depuis quelques années, à l’occasion de la Saint-François de Sales, l’évêque invite les journalistes et les acteurs des médias locaux pour un moment d’échange sur les actualités qui touchent l’Eglise locale.

Jeudi 23 janvier, dans l’enceinte du musée de l’Institut Catholique de Toulouse, Mgr Le Gall a voulu remercier les journalistes pour leur travail d’information « Les journaux ont publié récemment un sondage(1) selon lequel l’Eglise est l’une des institutions auxquelles les gens continuent à faire confiance. Merci à vous journalistes d’être là, merci de continuer à nous faire confiance »

Parmi les sujets qui ont soulevé plusieurs questions, la réorganisation des paroisses sur le territoire, qui doit prendre en compte les grands changement démographiques et de modes de vie des personnes.

D’autres questions rebondissaient à l’inquiétude exprimée par l’évêque concernant les décisions du gouvernement au sujet de l’interruption volontaire de grossesse et du traitement des personnes en fin de vie : « je n’ai pas de réponse à toutes les questions que l’on me pose, je n’ai pas de réponses toutes faites, si ce n’est d’exprimer la nécessité de faire attention à toutes les personnes, à ce qui peut les servir et les faire grandir ».

Les événements importants de 2013 qui ont touché toute l’Eglise, dans son universalité aussi bien que dans sa dimension locale, a souligné Mgr Le Gall, ce sont le renoncement de Benoit XVI et l’élection de pape François, et sa nouvelle manière de communiquer : « La manière dont il parle et les gestes qu’il pose, ne laissent indifférent personne ».

C’est une période riche en renouvellement de toute sorte pour l’Eglise, notamment pour les évêques : « Le pape Francois utilise plus facilement la brosse a récurer que la brosse à reluire, et tout le monde y passe... c’est donc à un examen de conscience que nous sommes tous appelés, et à nous questionner. L’Eglise se questionne aussi, elle n’a pas de réponses toutes faites. Mais il y a une lumière, celle de la foi et de l’Evangile et cela est dynamique ».

Pour le pape François, la communication est une conquête plus humaine que technologique. Dans l’Evangile, la parabole du bon Samaritain(2) est aussi la parabole du communicateur. « Celui qui communique - écrit le pape - se fait proche. Et le bon Samaritain non seulement se fait proche, mais il prend en charge cet homme qu’il voit à moitié mort sur le bord de la route. Jésus renverse la perspective : il ne s’agit pas de reconnaître l’autre comme mon semblable, mais de ma capacité de me faire semblable à l’autre. Communiquer signifie alors prendre conscience d’être humains »(3).

Pour la Journée Mondiale des Communications Sociales (4), pape François dans son message(3) soulève de nouvelles questions, et des défis importants pour l’Eglise afin que la communication soit au service d’une authentique culture de la rencontre.

« Je le répète souvent : entre une Église accidentée qui sort dans la rue, et une Église malade d’autoréférentialité, je n’ai pas de doutes : je préfère la première. Et les routes sont celles du monde où les gens vivent, où l’on peut les rejoindre effectivement et affectivement. Parmi ces routes, il y a aussi les routes numériques, bondées d’humanité, souvent blessée : hommes et femmes qui cherchent un salut ou une espérance... Sommes-nous en mesure de communiquer le visage d’une telle Église ? ».

En conclusion du message pour cette journée de la communication, le pape revient sur la parabole évangélique : « Que l’icône du bon Samaritain, qui soigne les blessures de l’homme blessé en y versant de l’huile et du vin, soit notre guide. Que notre communication soit une huile parfumée pour la douleur et le bon vin pour l’allégresse ».

Chaque fois que le doigt glisse sur notre écran tactile, nous invite le pape, c’est pour une nouvelle rencontre, pour un dialogue qui reprend. Voilà un défi qui nécessite profondeur, attention à la vie, sensibilité spirituelle.

« Dialoguer signifie être convaincu que l’autre a quelque chose de bon à dire, faire de la place à son point de vue, à ses propositions. Dialoguer ne signifie pas renoncer à ses propres idées et traditions, mais à la prétention qu’elles soient uniques et absolues ».

Un nouveau coup de brosse a récurer, qui cette fois-ci s’adresse tout particulièrement aux communicateurs, et à tous les chrétiens qui témoignent de leur foi.

Fabio Bertagnin

(1) voir « Près d’un Français sur deux a confiance en l’Eglise catholique » sur La Vie : http://www.lavie.fr/religion/cathol...

(2) La parabole du bon samaritain dans l’Evangile de Luc( 10,25-37). Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Bon_Sa...

(3) Message du Saint-Père pour la 48ème Journée Mondiale des Communications sociales qui sera célébrée le dimanche 1er juin 2014 : http://www.eglise.catholique.fr/con...

(4) Qu’est-ce-que la Journée mondiale des communications sociales ? voir http://www.eglise.catholique.fr/egl...