L’ Épiphanie, mystère d'Espérance

par Jean-Michel Castaing

L’ Épiphanie, mystère d’Espérance

 

L’Épiphanie est un formidable mystère d’espérance pour notre temps, où demeure vivace la tentation du conflit des civilisations.

Les mages, des curieux ouverts à la nouveauté

Beaucoup de communautés restent en effet crispées sur leurs traditions, en ignorant superbement la richesse de celles des autres. Or le récit de Matthieu, en racontant la visite des mages au nouveau-né de Bethléem, contredit en partie ce constat d’enkystement spirituel.
Qui étaient-ils ces savants qui se mirent en route à la vue de l’étoile ? Ils appartenaient selon toute vraisemblance à une classe de devins ou d’astrologues attachés à une cour royale. Leur rôle ? Scruter le ciel dans le but de deviner si telle décision politique, ou telle expédition militaire, serait couronnée de succès. Ainsi, non seulement ils étaient étrangers, de par leur appartenance ethnique, à l’attente messianique du peuple de l’Alliance, Israël, mais de plus leur science était assez mercenaire, et ne possédait pas le caractère désintéressé de celle d’un Thalès ou d’un Ptolémée.

La vérité plus puissante que les intérêts

Cependant ils vont se mettre en route, en quête d’une vérité qui les dépasse, et qui, de surcroît, n’est apparemment d’aucune utilité aux maîtres au service desquels ils officient. L’appel de la vérité est tellement puissant qu’il est capable, à condition de trouver des bonnes volontés pour cela, de pousser certains à passer outre leurs idiosyncrasies culturelles, ou leurs simples intérêts. L’exemple de la recherche désintéressée des mages nous enseigne que la lumière du Christ parle à tout homme, quelle que soit la civilisation dans laquelle il a baigné auparavant. Il n’existe pas de fatalité culturelle.

Le Dieu chrétien, garant de la fraternité universelle

La nouveauté chrétienne reste toujours en mesure de bousculer les convictions immémoriales, pétrifiées dans des coutumes qui, au fil des siècles, ont pris force de loi, et qui se révèlent d’autant plus paralysantes qu’elles confondent un peu vite traditions et vérité. Le mystère de l’Epiphanie démontre qu’il n’existe pas de fatalité historique à ce que les hommes religieux, de tous les temps et de tous les continents, continuent à ignorer que le Dieu qu’ils adorent porte en fait le nom doux et ineffable de « Père » – un nom propice non seulement à la paix, mais aussi à la fraternité entre les hommes.

Jean-Michel Castaing, auteur