L’Evangile des "signes" sacramentels

Deuxième soirée avec Mgr Le Gall sur sa lettre pastorale

L’Evangile des "signes" sacramentels

La vie est faite de conventions, de signes naturels ou artificiels, pour que nous entrions en relation les uns avec les autres. Dans le Sacrement, le signe est plus qu’une idée, plus qu’une opinion : c’est une présence ! La deuxième conférence sur la lettre pastorale de Mgr Le Gall s’est tenue jeudi 24 janvier à Muret. L’équipe du Service diocésain de la catéchèse nous en donne un compte rendu détaillé.

L’équipe du service de la catéchèse a bravé les inondations - comme tous les participants à cette soirée - pour rejoindre l’église Saint Jean de Muret et assister à l’entretien entre Mgr Le Gall et le Père Christian Delarbre concernant le chapitre 2 de la Lettre pastorale.

Le propos de cette seconde rencontre portait sur la notion de Signe et de Sacrement, en prenant appui sur l’Évangile de Jean tel qu’il avait été présenté lors du premier entretien. « Nous trouvons ce mot Signe dans presque tous les paragraphes de cet Évangile ; à commencer par le récit des Noces de Cana (Jn 2,11) qui marque le commencement des signes que fit Jésus » rappelait le Père Christian, en introduction.

Dans la vie courante, nous sommes entourés de signes que nous décryptons en permanence, comme par exemple : le langage, l’écriture, les expressions d’un visage ... La vie est faite de conventions, de signes naturels ou artificiels, présents pour que nous entrions en relation les uns avec les autres. Le signe désigne quelque chose qui va au delà de lui, pour nous conduire ailleurs.
Pour éclairer cette idée, Monseigneur a pris l’exemple d’un signe parlant pour tous les participants : le panneau indicatif de Muret. Chacun, en regardant ce simple panneau, a su voir au delà de sa matérialité pour envisager le point d’arrivée. S’il nous parle, c’est parce qu’il indique le lieu auquel nous avons pensé en recherchant notre itinéraire. Cela signifie que le signe n’est parlant que si, en nous, il y a une intention, une connexion entre lui et nous, un lien qui éclaire sa signification.
Pour nous faire comprendre cela, Mgr Le Gall a cité ce proverbe asiatique : « Lorsque le sage montre la lune, le sot regarde le doigt ! » Le signe désigne parce qu’il trouve un écho en nous, parce qu’il permet une connexion entre sa nature concrète et ce qu’il donne à percevoir. S’il y a un décalage ou s’il manque des clefs de compréhension, le signe reste hermétique. Le sot du proverbe se trompe car il ne sait ou ne peut interpréter le geste pour voir ce que pointe le doigt.
Qu’en est-il des signes de Jésus ? 
Si les signes sont faits pour que nous entrions en relation les uns avec les autres, alors, les signes de Jésus sont fait pour nourrir notre relation à Dieu. Ils sont là pour désigner, au delà de ce qu’ils sont.
Pour les lire et les comprendre, il faut qu’il y ait, au plus profond de nous, une connexion entre ce qu’ils donnent à voir ou à entendre directement et ce qu’ils désignent !
Savons-nous lire les signes de Jésus ? Lorsque Jésus pose un signe, il pointe quelque chose qui est déjà en nous afin que nous puissions le comprendre . C’est la grâce de Dieu qui établit ce lien.
Il me semble que nous touchons ici un point important qui rejoint la nouvelle orientation de la Catéchèse présentée dans le Texte National. Ce document nous invite à considérer tout catéchisé, indépendamment de son âge , y compris un débutant, comme habité par l’Esprit- Saint, et que ce dernier précède toutes nos interventions. Risquons-nous à dire que l’Esprit en lui permet cette connexion nécessaire entre le signe fait par Jésus - qu’il découvre dans les évangiles - et ce que le Christ désigne par ce signe : qui est Dieu pour nous ?
Les signes accomplis par Jésus sont concrets : à Cana, il change l’eau en vin, en très bon vin même. En lisant l’évangile de Jean, nous comprenons que ce vin préfigure le vin changé en son sang (Jn 6)
L’eau, le vin, le toucher...font partie de notre réalité humaine dans le concret de nos vies.
Le Père Christian rappelait que les signes employés par Jésus sont un langage du pauvre, du petit : le langage le plus profond de notre humanité. Le signe parle aux enfants, aux personnes handicapées... comme aux plus érudits.
Les sacrements
En catéchèse, nous sommes directement concernés par les Sacrements de l’Initiation. D’ailleurs, la Catéchèse en réponse aux demandes sacramentelles est un des 4 principes d’organisation définis dans le Texte National, rappelait Mgr Le Gall.
Les Sacrements sont des signes, des instruments de la grâce, ici et maintenant, des gestes du Christ pour nous aujourd’hui. Et comme l’apôtre Pierre, nous sommes invités à Croire. L’évangéliste Jean rapporte cette expression concernant Pierre : « Il vit et il cru ! » Et qu’est ce que Pierre a vu ? Jésus n’est pas là, le tombeau est vide. Pierre voit ce qui est « en creux » parce que l’Esprit qui habite en son cœur lui donne la grâce de la foi. 
Nous aussi, nous devons croire « en creux » car nous sommes face à ce tombeau vide, comme beaucoup de nos contemporains. Et seule la foi, qui est une grâce, nous permet d’y voir la réalisation des promesses de Dieu et de croire. Et nous suivons Jésus, sans l’avoir vu !
Comment expliquer simplement ce qu’est un Sacrement ? Voilà qui intéresse la catéchèse ! Il se dégage de cet entretien une idée claire : dans le Sacrement, nous sommes rejoints par Jésus, par sa parole, par ses gestes posés... Là, aujourd’hui, nous sommes rendus témoins et contemporains des actes et des paroles prononcées qui sont des signes posés pour nous par le Christ, actualisation de gestes qui ont traversé le temps.
Pourquoi a-t-on besoin des Sacrements - demandait le Père Christian ? Parce que l’on a besoin des gestes du Christ ! A l’Eucharistie, Jésus nous attend autour de la table, avec Pierre, Jean et les disciples... Quelle place allons-nous prendre ? Dans le sacrement des malades : c’est le Christ qui touche celui qui souffre pour le relever...
Dans le Sacrement, le signe n’est pas une idée, une notion, une opinion, c’est une présence ! Voilà ce que nous pouvons dire aux jeunes qui demandent le baptême, l’Eucharistie, la Confirmation ou la Réconciliation...
Un grand merci pour cette belle soirée, riche d’un apport nourrissant non dénué d’humour et de bienveillance. 
Michèle, pour l’équipe diocésaine de la catéchèse

 


Actualité publiée le 31 janvier 2014