La mission continue

Texte de rentrée de Monseigneur Robert Le Gall

La mission continue

« POUR QUE LE MESSAGE DE L’ÉVANGILE
PARVIENNE JUSQU’AUX EXTRÉMITÉS DE LA TERRE »

 

Envoyé en mission comme Évêque, d’abord à Mende puis à Toulouse, à la suite du Christ et des Apôtres, j’ai pris peu à peu conscience de ce que le Seigneur Jésus a dit aux Douze au moment de les quitter : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit  » (Mt 28, 19). Ce sont les derniers mots de Jésus à la fin de l’Évangile selon saint Matthieu ; ils lancent la mission de l’Église autour des Apôtres et de leurs successeurs, une mission clairement universelle.

Comme j’ai eu l’occasion de vous l’écrire1, cette mission s’origine dans les missions divines du Verbe fait chair et de l’Esprit Saint, ce qui veut dire qu’elle remonte toujours au Père infiniment bon, source de toute tendresse. Jésus l’a souvent dit : sa doctrine n’est pas la sienne, mais celle de celui qui l’a envoyé ; il nous a donné l’assurance que l’Esprit Saint nous rappellerait son enseignement sans qu’il le modifie en rien.

Toute mission ecclésiale vient donc du Père ; elle est garantie par le Fils et par l’Esprit, ce qui nous fait mieux comprendre la formule de l’envoi aux nations de la conclusion de Matthieu. Le baptême, qui nous plonge dans la vie du Père et du Fils et du Saint-Esprit, est la source de notre engagement missionnaire, renforcé par la confirmation et nourri par l’Eucharistie, prolongé dans les sacrements d’état de vie que sont l’ordre et le mariage, tandis que le sacrement des malades et celui de la réconciliation réparent nos fragilités.

 

Les « fidèles du Christ », tous appelés à être des disciples-missionnaires

Comme l’énonce le Code de Droit Canonique dès le premier canon qui entre dans le fond du droit ecclésial, nous sommes tous et principalement des christifideles, des fidèles du Christ, des fidèles au Christ, par sa grâce dans une cohérence de vie personnelle et communautaire à vérifier sans cesse dans la paix, ce qui doit nous garantir de toute forme de cléricalisme. Ces « fidèles du Christ » sont aussi des disciples-missionnaires, qui se ressourcent dans la Parole de Dieu quotidiennement et qui la partagent dans nos fraternités missionnaires, ce qui nourrit par le fait-même notre unité vivante et différenciée : vous retrouvez là les axes de notre vie diocésaine (Unité, Fraternité, Mission).

Je vais bientôt non pas achever ma tâche épiscopale, mais la poursuivre d’une façon plus priante dans la communion des saints, en retrouvant les conditions habituelles de la vie monastique. Pour lancer cette nouvelle année pastorale, au cours de laquelle je passerai le relais à un autre Archevêque, je veux l’inscrire dans la perspective missionnaire qui est la nôtre depuis longtemps. Elle est singulièrement renforcée cet automne par deux événements importants qui vont marquer notre diocèse, notre sud-ouest et l’Église universelle.

Le premier événement sera le Congrès Mission qui a lieu cette année, non pas à Paris, mais dans plusieurs grandes villes de Province, dont Toulouse : ce sera pour les trois premiers jours d’octobre et nous serons très impliqués dans ces rassemblements toniques. Le second événement nous situera à l’échelle de l’Église universelle, à l’occasion de l’ouverture d’un Synode sur la synodalité que le pape François a décidé d’ouvrir à Rome le dimanche 10 octobre prochain et qui s’échelonnera sur deux années ; il demande à chaque évêque diocésain d’ouvrir cette démarche synodalité dans son diocèse le dimanche suivant, le 17 octobre. Le mot grec sunodos dit un chemin (odos) que l’on prend ensemble (sun) : il s’agit donc d’un itinéraire, d’un pèlerinage, celui qui, en définitive, nous conduit au Royaume des cieux, et pour lequel nous voulons entraîner beaucoup de monde, en fait toutes les nations, d’après l’ordre de Jésus à ses Apôtres avant son Ascension au ciel, où il nous précède, sans cesser de nous accompagner.

Trois mots orientent cette grande réflexion ecclésiale : Communion, Participation, Mission. Vous constatez qu’ils ne nous éloignent pas de nos propres orientations. En effet, la mission ne peut se vivre que dans la communion et la participation de chacun, avec sa grâce propre, à l’évangélisation du monde. « Qu’ils soient un, pour que le monde croie ! » : ce sont les mots de la prière de Jésus à son Père après la dernière Cène (Jn 17, 21) : ils sont au cœur de tous nos engagements diocésains. La mission n’est possible ni crédible que si nous sommes unis et tendons à l’unité à refaire chaque jour. J’appelle donc nos communautés paroissiales et religieuses, nos fraternités, à entrer dans cette large consultation que demande le pape François, pour que nous réfléchissions ensemble aux moyens de mieux « marcher ensemble » pour aller vers tous ceux qui attendent la Bonne Nouvelle en ces temps difficiles de la pandémie, et pour les inviter à marcher avec nous vers la maison du Père.

Cette consultation doit solliciter ceux qui ne prennent pas facilement la parole et ceux à qui on ne la donne pas d’habitude. La lettre d’annonce du Cardinal Mario Grech cite un passage du troisième chapitre de la Règle de saint Benoît sur « Le recours au conseil des frères » qui prévoit ceci : « Nous avons dit de consulter toute la communauté, car c’est souvent aux plus jeunes que le Seigneur révèle la meilleure solution  »2.

Il est clair aussi qu’une démarche de cette ampleur et de cette importance ne saurait porter du fruit que si elle est portée par la prière. La consultation devra se faire en ce qui nous concerne au cours de l’automne 2021 pour l’essentiel, mais l’accompagnement priant de ce Synode sur la synodalité se poursuivra pendant les deux années du processus envisagé. C’est pourquoi je vous propose une prière que nous pourrons reprendre en notre diocèse pendant tout ce temps de grâce : vous la trouverez dans sa totalité en annexe de ce document ; une version courte sera imprimée sur une carte.

 

Des ministres ordonnés missionnaires

Pour nous faire repartir en cette étape nouvelle, je voudrais relire avec vous plusieurs formules qui m’ont frappé, dans l’exercice de mon ministère épiscopal, à l’occasion des ordinations. Récemment, j’ai ordonné prêtre Jésus à la cathédrale, le 27 juin ; le 11 juillet, au 15e anniversaire de ma nomination à Toulouse par le pape Benoît XVI, j’ai célébré à l’Abbaye de Tournay, les ordinations d’un diacre et d’un prêtre à l’invitation du Père Abbé. Le dimanche 19 septembre, je dois ordonner pour notre diocèse deux diacres permanents.

En 20 ans d’épiscopat, il m’a été donné d’ordonner 6 évêques (comme Archevêque métropolitain), beaucoup de prêtres et beaucoup de diacres permanents. À toutes ces occasions, mais surtout les plus récentes, j’ai perçu, en prononçant les prières d’ordination, combien elles étaient comme finalisées par la mission universelle donnée aux Apôtres par Jésus au moment où il les quittait pour aller vers son Père, mission à laquelle tout le Peuple de Dieu est appelé.

Je prends ces prières d’ordination dans l’ordre du Rituel, qui part de l’ordination de l’évêque, privilégiant ainsi une perspective de participation, car les prêtres et les diacres, différemment – les premiers pour le sacerdoce, les seconds pour le service – participent à la grâce de l’évêque, pour le bien de tout le Peuple de Dieu.

 

1. Prière d’ordination de l’Évêque :
« Établir l’Église comme ton sanctuaire »

Pour l’ordination de l’Évêque, la prière d’ordination invoque le Père comme « plein de tendresse », lui « qui regarde les plus humbles » et qui, depuis la création et l’ancienne Alliance commençait « à donner forme à son Église ». Le dessein de Dieu, qui pourvoit depuis toujours « au service de son sanctuaire », est considéré depuis les origines où écologie et ecclésiologie sont liées.

La formule centrale, prononcée par tous les évêques présents – ce qui est unique pour les ordinations – est la suivante :

Et maintenant, Seigneur,
répands sur celui que tu as choisi
la force qui vient de toi,
l’Esprit souverain que tu as donné
à ton Fils bien-aimé, Jésus Christ,
l’Esprit qu’il a lui-même communiqué
aux saints Apôtres qui établirent
l’Église en chaque lieu
comme ton sanctuaire,
à la louange incessante et à la gloire de ton Nom.

La prière fait un appel solennel à l’Esprit, ici qualifié de « souverain » –- principalis en latin, terme emprunté au Psaume 50 dans la Vulgate – et fait allusion au don de l’Esprit fait aux Apôtres le soir de Pâques, en lien avec le pouvoir de remettre les péchés mentionné peu après (cf. Jn 20,23). La souveraineté dont il est question ici est celle d’une source, toujours au service de la vie, de la vie divine, à l’image de cette « domination d’amour » qu’exprime l’oraison de la fête de saint Grégoire le Grand le 3 septembre (Deus qui amore dominaris). 

Ce qui est remarquable, c’est la façon dont est présentée la mission des Apôtres, qui ont à « établir l’Église en chaque lieu, comme ton sanctuaire, à la louange incessante et à la gloire de ton Nom ». La perspective est universelle, car il s’agit de fonder des Églises particulières « en chaque lieu », avec une finalité liturgique bien marquée : l’Église est vue comme un sanctuaire où l’on chante sans cesse la louange divine.

Il faut noter que dans cette première prière d’ordination – celle de l’Évêque –, l’Église est mentionnée quatre fois, autant que l’Esprit Saint. L’Évêque, appelé « grand prêtre et pasteur du peuple saint », a la mission de rassembler l’Église pour célébrer la gloire de Dieu dans l’attention aux « plus humbles ». La puissance et la primauté de la louange sont fortement soulignées, comme l’avait compris saint François d’Assise, liant création et rédemption dans son cantique Laudato Si, dans une vision d’universalité.

 

2. Prière d’ordination des prêtres :
« Toutes les nations seront transformées en l’unique peuple qui t’appartient

La prière d’ordination de l’Évêque est la plus courte ; celle des prêtres est la plus longue. Elle montre d’emblée que Dieu est attentif « à la dignité de la personne humaine  », à ce que nous appelons « l’écologie humaine intégrale ». Un long rappel des « fonctions sacrées de la première Alliance » prépare la présentation des ministères liés au « sacerdoce apostolique », dont la portée est universelle. Jésus est nommé « Apôtre et Grand Prêtre » de notre foi, qui « s’est offert par l’Esprit Saint comme une victime sans tache ». La prière poursuit :

Il a fait participer à sa mission
ses Apôtres consacrés dans la vérité,
et tu leur as donné des compagnons
pour que l’œuvre du salut
soit annoncée et accomplie dans le monde entier.

La mission de ceux qui sont appelés « coopérateurs » de l’évêque est bien celle de « seconder l’ordre épiscopal » dans l’annonce et l’accomplissement de l’œuvre du salut « dans le monde entier  ».

Qu’ils soient de vrais collaborateurs des évêques,
pour que le message de l’Évangile,
par leur prédication et avec la grâce de l’Esprit Saint,
porte du fruit dans les cœurs
et parviennent jusqu’aux extrémités de la terre.

Cette note « catholique » est une nouvelle fois reprise au terme de cette longue prière qui consacre les prêtres comme « fidèles intendants des mystères  » :

En communion avec nous, Seigneur,
qu’ils implorent ta miséricorde
pour le peuple qui leur est confié
et pour l’humanité tout entière.
Alors toutes les nations, rassemblées dans le Christ,
seront transformées en l’unique peuple qui t’appartient
et qui trouvera son achèvement dans ton Royaume.

On ne peut être plus clair sur la poursuite de la mission donnée aux Apôtres au moment de l’Ascension par le Seigneur lui-même : « Allez, de toutes les nations faites des disciples ». L’humanité tout entière est destinée à devenir l’unique peuple de Dieu, dont la nature universelle est soulignée dans les premières pages de la Constitution sur l’Église du concile Vatican II. Curieusement, l’Église n’est pas mentionnée une seule fois pour l’ordination des prêtres, alors qu’elle l’est quatre fois dans celle de l’évêque. L’Esprit Saint revient quatre fois, comme pour l’évêque. Par contre, l’Évangile est présent ici, alors qu’il ne l’est pas dans la première prière d’ordination.

 

3. La prière d’ordination des diacres :
« Dieu veille sur le monde avec amour  »

La perspective universelle est moins marquée dans la prière d’ordination des diacres, mais, dès le début, le dessein divin apparaît dans son ampleur :

Toi, le Dieu éternel qui fait toutes choses nouvelles,
qui veilles sur le monde avec amour
et disposes à tout moment ce qui convient,
par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
ta Parole vivante, ta force et ta sagesse.

Ainsi est évoquée la création et la façon dont la Providence divine est attentive à tout être, comme doivent l’être de manière particulière les diacres. L’Église est ici très vite présentée (deux fois mentionnée), avec son unité diversifiée :

Tu construis ton Église, qui est le Corps du Christ,
par les dons infiniment variés de ta grâce :
tu veux que chacun de ses membres
ait une fonction particulière,
et que tous contribuent, par l’Esprit Saint,
à l’unité de cet ensemble admirable.

Cette dernière formule est à retenir : elle définit bien la façon harmonieuse dont nous pouvons et devons vivre, en Église la mission d’annoncer l’Évangile et de conduire le monde entier vers le salut en Jésus Christ. Cet Évangile se retrouve dans cette prière de la façon suivante : « Fais croître en eux les vertus évangéliques  ». Comme dans les deux autres prières, l’Esprit Saint revient quatre fois : « Qu’ils s’efforcent d’être dociles à l’Esprit », précise la dernière occurrence, suite à leur ministère plus spécifique de « prendre soin des malades et des pauvres  ».

« Qu’ils soient un modèle pour le peuple saint  ». Trois fois, la prière d’ordination de l’évêque faire référence au Peuple de Dieu (deux fois qualifié de « saint ») ; il revient quatre fois dans celle des prêtres, avec la qualification de « peuple sacerdotal », et une seule fois pour celle des diacres.

 

Le Peuple de Dieu, tout entier voué à la mission universelle

Les ministres ordonnés sont au service de tout le « peuple sacerdotal », pour qu’il puisse pleinement remplir sa mission propre, elle aussi universelle. Le concile Vatican II a voulu d’emblée privilégier l’image et la réalité d’un peuple parmi les autres images de l’Église : bercail, champ à cultiver, vigne à tailler, construction et temple, famille, épouse et corps mystique. Et ce peuple est par nature missionnaire, comme le Concile l’explicite dès les premières pages la grande Constitution sur l’Église :

« À faire partie du peuple de Dieu, tous les hommes sont appelés. C’est pourquoi ce peuple demeurant un et unique, est destiné à se dilater aux dimensions de l’univers entier et à toute la suite des siècles, pour que s’accomplisse ce que s’est proposée la volonté de Dieu créant à l’origine la nature humaine dans l’unité, et décidant de rassembler enfin dans l’unité ses fils dispersés (cf. Jn 11, 52) »3. « C’est pourquoi l’Église, soucieuse de la gloire de Dieu et du salut de tous les hommes, se souvenant du commandement du Seigneur : Prêchez l’Évangile à toutes créatures (Mc 16, 16), met tout son soin à encourager et soutenir les missions »4. « Ce solennel commandement du Christ d’annoncer la vérité du salut, l’Église l’a reçu des apôtres, pour en poursuivre l’accomplissement jusqu’aux extrémités de la terre (cf. Ac 1, 8). À tout disciple du Christ incombe pour sa part la charge de l’expansion de la foi »5.

Le Décret du Concile sur l’apostolat des laïcs est très clair à cet égard :

« L’Église est faite pour étendre le règne du Christ à toute la terre, pour la gloire de Dieu le Père ; elle fait ainsi participer tous les hommes à la rédemption et au salut ; par eux elle ordonne en vérité le monde entier au Christ. Le propre de l’état des laïcs étant de mener leur vie au milieu du monde et des affaires profanes, ils sont appelés par Dieu à exercer leur apostolat dans le monde à la manière d’un ferment, grâce à la vigueur de leur esprit chrétien »6.

Le Décret sur l’activité missionnaire de l’Église (Ad gentes) est un des plus beaux textes issus du Concile. Il part du dessein du Père, de la mission qu’il a donnée au Fils et de celle qu’ils ont l’un et l’autre confiée au Saint Esprit (n. 2-4) : les « missions divines ». Comme notre baptême, notre mission en Église est trinitaire.

« De par la nécessité de la mission, tous les baptisés sont appelés à s’assembler en un seul troupeau, afin de pouvoir ainsi de façon unanime rendre témoignage du Christ leur Seigneur devant les nations »7. « Dans leur vie et leur activité, les disciples du Christ, intimement unis aux hommes, espèrent leur présenter le vrai témoignage du Christ et travailler en vue de leur salut, même là où ils ne peuvent annoncer pleinement le Christ »8. « Les ministres de l’ église doivent estimer à haut prix l’apostolat difficile des laïcs ; ils doivent former les laïcs pour que, comme membres du Christ, ils prennent conscience de leur responsabilité à l’égard de tous les hommes ; ils doivent les instruire profondément dans le mystère du Christ, les introduire aux méthodes pratiques, être avec eux dans les difficultés, selon la pensée de la Constitution Lumen gentium et du Décret Apostolicam actuositatem »9. Ainsi, « les laïcs coopèrent à l’œuvre d’évangélisation de l’Église et participent à titre de témoins, et en même temps d’instruments vivants à sa mission salvifique »10

Dès le début de ma mission à Toulouse, j’ai rappelé les grandes orientations du concile Vatican II, qui reste, comme l’on redit les Papes récents, « la boussole du 3e millénaire », grâce à laquelle nous pouvons marcher ensemble dans la même direction missionnaire, dans une synodalité de communion, de participation et de mission, éloignée de toute forme de cléricalisme.

Conclusion

Le monde entier, toutes les nations, jusqu’aux extrémités de la terre : voilà, pour les trois prières d’ordination la visée du ministère ordonné, au service du peuple de Dieu, de son unité et de son ensemble admirable. L’Église est par nature, par vocation, universelle ; elle est fidèle à la mission donnée par Jésus au terme de sa vie sur terre : « Allez, de toutes les nations faites des disciples ». Des disciples qui sont donc, par nature, missionnaires, sous l’impulsion de l’Esprit Saint.

Au moment où nous allons vivre un Congrès Mission, où le Pape nous demande de réfléchir et d’échanger sur notre façon de marcher ensemble (Synode sur la synodalité : Communion, Participation, Mission) et de sortir comme missionnaires, ces textes vénérables des trois prières d’ordination et du concile Vatican II, peuvent nous aider à vivre largement cette dimension universelle de l’Église qu’il nous revient à tous, au nom de notre baptême et de notre confirmation, et comme christifideles, de manifester et de développer, « pour la louange incessante et la gloire de Dieu » qui veille sur le monde et chacun de nous.

Bonne route ensemble, en l’attente aussi d’un nouveau Pasteur, au service de ce beau « peuple saint » qui est à Toulouse et en Haute-Garonne, pour que ce Pasteur soit à la tête, à l’arrière et au milieu de son troupeau, dans la succession apostolique de la sainte Église.

À Bagnères de Luchon
les 17 et 18 juillet 2021
pour l’ouverture à Lourdes
de l’année pastorale 2021-2022
le vendredi 27 août 2021

+ fr. Robert Le Gall
Archevêque de Toulouse

 

1. Soif de Toi, encart, 2019.
2. RB 3, 3. Lettre aux Évêques du Cardinal Mario Grech, Secrétaire général du Synode des Évêques, du 20 mai 2021.
3. Lumen gentium, n. 13.
4. Ibid., n. 16.
5. Ibid., n. 17.
6. Apostolicam actuositatem, n. 2. L’Exhortation apostolique du saint pape Jean-Paul II, Christfideles laici, du 30 décembre 1988, développe et applique tout cela.
7. Ad gentes, n. 6.
8. Ibid., n. 12.
9. Ibid., n. 21.
10. Ibid., n. 41. 

 

Prière pour le Synode 2021-2023

Seigneur Jésus, tu nous as dit
que tu es le Chemin, la Vérité et la Vie ;
personne ne peut aller vers le Père sans passer par toi.
Tu es la Route qui nous mènes avec sûreté
vers le Royaume des cieux ;
tu es aussi la Porte qui nous y introduit.
Mais tu es aussi avec nous pour cette longue marche,
comme l’ont progressivement compris les pèlerins d’Emmaüs.
Tu es le Pasteur qui nous guides à toutes les étapes
sur nos itinéraires personnels et communautaires.

 

Le pape François nous invite tous et chacun à réfléchir
sur notre cheminement ecclésial dans le temps où nous sommes,
marqué d’incertitudes, d’obscurités, d’infidélités douloureuses.
La pandémie du coronavirus a marqué un arrêt brutal
dans le cours d’un monde malade, affronté à des transitions dangereuses.
Il est vital de repartir, de reprendre la route avec toi,
le Sauveur et la Lumière du monde.

 

Vivre la préparation d’un Synode à l’échelle de l’Église universelle,
c’est apprendre à « marcher ensemble »,
c’est nous regarder, nous écouter, rester groupés, en communion  ;
c’est participer, prendre part personnellement à la réflexion.
C’est aussi inviter les hommes et les femmes de bonne volonté
à se joindre à notre marche, à notre démarche,
pour un monde et une Église renouvelés par ta grâce
et orientés vers la Cité céleste.

 

Ainsi pourrons-nous, avec Toi et l’Esprit qui vient du Père et de Toi,
partir et repartir en mission tous ensemble, pour que le monde croie,
témoin de notre unité joyeuse et diversifiée,
sous le regard bienveillant et lumineux de ta Mère,
qui est aussi la nôtre.
Amen.

+ fr. Robert Le Gall
Archevêque de Toulouse

 


Actualité publiée le 28 août 2021